Deuxième guerre du Congo
La deuxième guerre du Congo est un conflit armé qui se déroule sur le territoire de la république démocratique du Congo (RDC, anciennement Zaïre) de 1998 à 2002, avec une fin formelle le 30 juin 2003. Elle impliqua neuf pays africains, et une trentaine de groupes armés, ce qui en fait la plus grande guerre entre États dans l’histoire de l’Afrique contemporaine. Elle est aussi surnommée la « grande guerre africaine » ou encore la « (première) guerre mondiale africaine ». Elle est aussi nommée « deuxième guerre de libération nationale ».
Ce conflit a engendré de nombreux viols et massacres et entraîné, selon les sources, le décès de 183 000 personnes selon des démographes européens à environ 4 à 4,5 millions de personnes principalement de famine et de maladies selon un rapport de l’International Rescue Committee. Des millions d’autres ont été déplacées de leurs terres ou ont trouvé refuge dans les pays voisins.
Le conflit en république démocratique du Congo trouve ses origines dans le génocide au Rwanda de 1994 ainsi que les événements liés au Burundi, qui virent des centaines de milliers de personnes d’origine ethnique Hutu fuir ces deux pays pour l’est du Zaïre.
Deux explications, non exclusives l’une de l’autre, sont données à la présence militaire rwandaise dans la partie orientale du Zaïre et à l’entrée en guerre du Rwanda aux côtés de l’Ouganda.
Selon le gouvernement de Kigali, les camps de réfugiés hutus, (ndlr: ceux dans lesquels j’avais travaillé) formés après le génocide tombèrent sous le contrôle des milices hutu Interahamwe, auxquelles appartenaient nombre de génocidaires, et aidés par les membres hutu de l’ancienne armée rwandaise, ils planifiaient de reprendre le pouvoir par la force.
Selon d’autres acteurs, la présence de troupes rwandaises en RDC était motivée par le projet de piller les ressources minières dans la région. Ceci est confirmé par un rapport de l’ONU demandé par le Conseil de sécurité qui indique, à partir des interviews menées par le groupe d’experts, que l’armée rwandaise est restée essentiellement pour se procurer des biens. Le rapport décrit également la stratégie des groupes armés présents dans la zone pour piller les ressources du sous-sol à leur profit, dans un contexte de massacres et de viols.
La nouvelle armée rwandaise, l’Armée patriotique rwandaise (APR), dominée par les Tutsi commença à armer les Tutsi Banyamulenge de l’Est du Zaïre. Cette intervention fut dénoncée par le gouvernement du Zaïre du président Mobutu Sese Seko. Le Rwanda et l’Ouganda commencèrent à livrer des armes et à financer l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila.
Changement d’alliance
Quand Laurent-Désiré Kabila prend le contrôle de la capitale en mai 1997, il doit faire face à de nombreux obstacles pour gouverner le pays qu’il renomma « République démocratique du Congo » (RDC). En coulisse, de nombreux groupes tentaient d’accaparer des parcelles de pouvoir, notamment les débiteurs étrangers, désireux de garder leur influence. Par ailleurs, la présence ostensible des Rwandais dans la capitale irrita les Congolais, qui commençaient à voir Kabila comme le jouet de puissances étrangères
Les tensions entre le nouveau pouvoir et le Rwanda atteignent leur paroxysme le 14 juillet 1998, quand Kabila limoge son chef de cabinet rwandais, James Kabarebe, et le remplace par un Congolais. Il semble que Kabila sentit avoir suffisamment assuré son assise congolaise, pour mettre quelque distance avec les nations qui lui avaient permis d’accéder au pouvoir.
Deux semaines plus tard, Kabila abandonna ces démarches diplomatiques. Il remercia le Rwanda pour son aide, et demanda le retrait du pays des forces militaires rwandaises et ougandaises. Les conseillers militaires rwandais furent évacués de Kinshasa en 24 heures sans ménagement. À Kinshasa, après une campagne médiatique anti-tutsi mise en place par les autorités, des centaines de Tutsis furent lynchés.
Les personnes les plus inquiètes de cette décision étaient les Banyamulenge du Congo oriental. Ils étaient également utilisés par le Rwanda pour influer sur la politique orientale de la RDC.
Effets du conflit
Le conflit a eu de nombreux effets, essentiellement négatifs. La guerre a détruit l’économie de cette région déjà appauvrie, les investisseurs s’étant éloignés, et les ressources ayant servi à alimenter la guerre plus qu’à développer les pays. Une grande partie des infrastructures, déjà moribondes, ont été détruites ou endommagées. La continuation et l’alimentation des tensions ethniques qui avaient déjà généré le génocide au Rwanda, ont rapidement accentué les divisions ethniques post-coloniales au Congo ce qui a entraîné cette guerre et ses conséquences.
Un groupe de femmes victimes de violences sexuelles au Sud-Kivu
Le viol des femmes a été utilisé comme moyen de terreur et de domination au cours du conflit. En octobre 2004, le groupe des droits de l’hommed’Amnesty International[réf. nécessaire] dénombra 40 000 cas de viol au cours des six années précédentes, la majorité d’entre eux s’étant produits au Sud-Kivu. Il s’agit d’un tableau incomplet, les organisations humanitaires et internationales n’ayant pas accès à nombre des zones de combat, et seules les femmes s’étant identifiées étant comptabilisées. Le nombre de femmes violées est généralement estimé comme étant bien supérieur. Toutes les forces présentes dans le conflit ont été coupables de viols, bien que les milices et plusieurs groupes d’armées non régulières soient les plus coupables.[réf. nécessaire] Médicalement, un nombre anormalement élevé de femmes souffrant de fistulesvaginales a été constaté, ce qui est généralement le résultant de viols collectifs. La nature endémique des viols dans ce conflit a contribué à la transmission des maladies sexuellement transmissibles, y compris le SIDA, dans la région.
Le nombre de morts résultant de la guerre est estimé à 3,3 millions de personnes jusqu’en 2002, nombre tiré d’enquêtes conduites par l’International Rescue Committee. La majorité de ces morts (80-90 %) résulte de maladies et de malnutrition, dont la cause est imputée aux carences des services de santé et de l’agriculture, et au déplacement des réfugiés. Le rapport 2004 de l’IRC estime en fait ce nombre de morts entre 3,4 et 4,4 millions, un écart résultant des imprécisions du modèle de simulation utilisé.
Au niveau médical, de nombreuses zones ne bénéficiaient pas du vaccin contre le paludisme, et le SIDA s’est propagé avec les viols. Lors des accouchements, 1 femme sur 3 décédait , faute de soins. De simples maladies, comme l’appendicite, débouchaient sur la mort, faute de personnel médical.
Les autres effets incluent le déplacement d’environ 3,4 millions de personnes au sein de la RDC, ainsi que l’appauvrissement de centaines de milliers d’autres. La majorité des déplacés proviennent de l’est du pays. Près de 2 millions de personnes ont également été déplacées vers les contrées avoisinantes, le Burundi, le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda.
Récemment, certains ont redouté une troisième guerre du Congo.
Dans les faits, si la fin du conflit fut fixée à juin 2003, malheureusement, depuis cette date, des exactions contre les civils, et des faits de guerre continuent, dont de nombreux viols.
https://youtu.be/C5dioc092T0
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