La première guerre du Congo
L’Armée de libération du Rwanda (ALiR) était un groupe armé rebelle composé en grande partie d’Interahamwe(hutus) et des Forces armées rwandaises(hutus) qui perpétrèrent le génocide des Tutsis en 1994. Active principalement dans les régions orientales de la République démocratique du Congo, le long de la frontière avec le Rwanda, elle (hutu) a mené de nombreuses attaques contre l’armée rwandaise(tutsi) et ses alliés congolais du Rassemblement congolais pour la démocratie. En 2000, l’ALiR (hutu) a fusionné avec le mouvement de résistance Hutu basé à Kinshasa pour former les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)(hutu). À partir de 2001, les FDLR(hutu) ont largement supplanté les forces de l’ALiR(hutu).
La première guerre du congo
La première guerre du Congo est un conflit intervenu de fin 1996 à 1997, au terme duquel le président zaïrois Mobutu Sese Seko est chassé du pouvoir par les rebelles soutenus par des États étrangers, notamment le Rwanda, l’Angola et l’Ouganda. Le chef rebelle Laurent-Désiré Kabila devient président et change le nom du pays en république démocratique du Congo. La guerre se traduit par le début des massacres pour la population et pose les jalons de la Deuxième guerre du Congo qui s’ensuit rapidement.
Situation politique zaïroise
Mobutu dirige le Zaïre à partirde 1965 avec l’aide des États-Unis, qui le considèrent comme un rempart contre les laeders communistes ou nationalistes, tel le nationaliste et non communiste Patrice Lumumba, assassiné en 1961.
Au début des années 1990, avec le discours de La Baule, la perestroïka et la chute du mur de Berlin, une vague de démocratisation gagne l’Afrique. Il y a d’importantes pressions internes et externes pour une telle démocratisation au Zaïre, et Mobutu promet des réformes. Il abolit officiellement en 1991 le régime du parti unique en vigueur depuis 1967, mais se montre peu enclin à mettre en œuvre les réformes promises, s’aliénant nombre de ses alliés traditionnels, au Zaïre comme à l’extérieur.
Il y avait une longue tradition de révoltes contre le pouvoir de Mobutu. L’opposition était notamment le fait d’hommes de gauche, se revendiquant de l’héritage de Patrice Lumumba, et de personnalités issues de diverses minorités ethniques et régionales opposées à la mainmise de Kinshasa sur le reste du pays. Kabila était l’un d’eux, étant à la fois originaire du Katanga, province traditionnellement opposée au gouvernement de Mobutu, et lumumbiste.
Relations entre le Zaïre et le Rwanda
Le génocide au Rwanda déclenche l’exode d’environ 2 millions de réfugiés rwandais, principalement Hutus, après que le Front Patriotique Rwandais tutsi se soit emparé du pouvoir en juillet 1994. Parmi les réfugiés se trouvent notamment des membres des milices hutu dont celle des Interahamwe, impliquée dans le génocide. Au printemps 1996, les miliciens hutu Interahamwe réfugiés au Zaïre chassent de la région des milliers de Banyamulenge, tutsi, nom d’une ethnie d’origine rwandaise vivant au Zaïre mais désignant en fait toute personne assimilée aux Tutsi. Les exilés rwandais hutus souhaitent lancer des raids sur le Rwanda. L’armée patriotique rwandaise (APR) tutsi souhaite se débarasser de cette menace et rapatrier de force les réfugiés hutus.
Conquête du Kivu
Article principal : Attaque de Lemera.
À partir du début de 1996, des infiltrations des soldats de l’APR tutsi sont signalées dans la région, tandis que des milices Banyamulenge tutsi se constituent contre les hutus rwandais et le pouvoir zaïrois. Dans ce contexte de tensions croissantes, le vice-gouverneur de la province du Sud-Kivu ordonne le 8 octobre 1996 aux Banyamulenge tutsi de quitter le Zaïre sous peine de mort. Deux jours plus tôt, des Banyamulenge tutsi soutenus par l’APR tutsi avaient attaqué la ville de Lemera et massacré les blessés de l’hôpital de la ville. Le 14 octobre, une importante colonne rwando-Banyamulenge tutsi pénètre au Zaïre en passant par le Burundi, cherchant à envahir le Sud-Kivu. Le 18 octobre est fondée l’Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Zaïre (AFDL) par un accord entre Déogratias Bugera (sv), André Kisase Ngandu, Anselme Masasu Nindanga et Laurent-Désiré Kabila. Ce dernier est nommé porte-parole de l’Alliance.
Le 25 octobre 1996 la ville d’Uvira, où était situé le field Office du HCR, chef-lieu de la chefferie-collectivité du peuple Bavira, est prise, puis Bukavu, capitale du Sud-Kivu, tombe le 29 octobre.
Offensive vers le centre du Zaïre:
La situtation début janvier 1997. L’est du Zaïre est contrôlé par l’AFDL tutsi. Les FAZ – Forces Armées Zaïroises – préparent une contre-offensive depuis Kisangani et Kindu.
Article principal : Bataille de Kisangani (1997).
Le président Mobutu sous-estime Kabila et considère que ce dernier va se contenter de piller les ressources minières de l’est zaïrois. Souffrant d’un cancer de la prostate qui l’épuise et l’oblige à aller régulièrement dans les hôpitaux français ou suisses, le « maréchal du Zaïre » ne peut gérer les opérations militaires. Il fait appel à Mahele Lieko Bokungu, un des rares généraux compétents de l’armée zaïroise, et le nomme chef d’état-major en décembre 1996. Il recrute également trente mercenaires francophones, puis une centaine de serbes de Bosnie, la légion blanche. Malgré ces efforts, la troisième ville du Congo, Kisangani, est prise par les rebelles le 15 mars 1997.
Prise du Katanga
La situation début avril 1997.
Les Forces Armées Zaïroises hutus viennent alors de perdre Kamina(31 mars 1997), l’AFDL tutsi va bientôt conquérir tout le Shaba et le Kasaï oriental.
Article principal : Prise de Lubumbashi.
L’Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Zaïre (AFDL tutsi) s’empare de Mbujimayi, capitale du Kasaï-Oriental, le 5 avril 1997. Lubumbashi, seconde ville du pays et capitale du Katanga est prise le 8 avril 1997. La conquête de ces deux villes enrichie la rébellion. Mbujimayi, siège de la société minière de Bakwanga, est célèbre pour ses diamants, comme l’est Lubumbashi pour les ressources minières du Katanga. Après avoir fait payer les hommes d’affaires locaux, Kabila signe le 16 avril 1997 un contrat avec l’America Mineral Fields qui gère les mines de Lubumbashi. Les représentants de De Beers, de Goldman Sachs et de First Bank of Boston visitent à leur tour Kabila le leader rebelle.
La ville de Lubumbashi devient la capitale de facto des rebelles tutsi où Kabila peut recevoir Cynthia McKinney, membre de la chambre des représentants des États-Unis. De nombreux jeunes rejoignent l’armée rebelle, diminuant la proportion de « Tutsi »dans l’Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Zaïre (AFDL) et lui évitant de passer pour une armée étrangère. Certains des volontaires ne sont alors âgés que de 7 ans et cherchent à s’engager malgré leurs parents.
Effondrement des dernières résistances pro-Mobutu
Situation fin avril: les Angolais et l’AFDL sont à Kikwit et le dernier obstacle vers Kinshasa est la ville de Kenge. Devant la résistance des pro-Mobutu à Kenge, une colonne des Forces démocratiques pour la Libération du Zaïre (AFDL) investira Mbandaka.
Fin avril 1997, un corps expéditionnaire angolais entre au Zaïre et prend Tshikapa au Kasaï Occidental et Kikwit dans la province du Bandundu. La dernière résistance des mobutistes a lieu lors de la bataille de Kenge, sur la route de Kinshasa. L’UNITA et la DSP hutu bloquent une semaine la progression de l’Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Zaïre (AFDL tutsi) malgré le renfort des Angolais. Les rebelles avancent vers la capitale par d’autres routes, notamment Mbandaka dans la province de l’Équateur.
Mobutu rejoint Gbadolite, le 16 mai 1997 et l’Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Zaïre (AFDL) entre à Kinshasa le 17 mai sans combats.
Mobutu part le 18 mai vers Lomé au Togo et ses anciens soldats, abandonnés, pillent Gbadolite pendant 5 jours.
Kabila prend officiellement le pouvoir le 20 mai 1997, et rebaptise le Zaïre
« République Démocratique du Congo ». Mobutu, quant à lui, rejoint le Maroc le 23 mai et y meurt en exil le 7 septembre 1997.
Second génocide ?
Massacres des réfugiés Hutus
Camp de réfugiés de Mihanda au Zaïre, 1996
La progression des forces de l’Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Zaïre (AFDL tutsi ) aidées par l’Armée patriotique rwandaise, se traduisit par de nombreux massacres et exactions à l’encontre des réfugiés Hutus. En 1997, une mission de l’ONU conduite par Roberto Garreton, déclare le 11 juillet 1997 que les massacres des réfugiés hutu semblent mériter la qualification de « crime contre l’humanité » et même peut-être de « génocide », cependant, ses conclusions sont gênées par l’obstruction de l’AFDL de Kabila à l’enquête de la mission onusienne.
Le 8 octobre 1997, Human Rights Watch et la Fédération internationale des droits de l’homme affirment détenir « la preuve matérielle irréfutable » de massacres perpétrés dans l’est de l’ex-Zaïre par l’Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Zaïre (AFDL) de Kabila et le FPR-APR, alliés rwandais tutsi.
Une seconde enquête de l’ONU, menée par la Commission des droits de l’homme des Nations unies, a rendu un rapport en juillet 1997, afin de se prononcer sur la qualification de génocide. La question n’est pas tranchée, mais parmi les méthodes de l’AFDL de Kabila, le rapport mentionne notamment : « les massacres délibérés et prémédités, la dispersion des réfugiés dans des zones inaccessibles et inhospitalières, le blocage systématique de l’aide humanitaire, le refus obstiné opposé jusqu’ici à toute tentative de mener une enquête impartiale et objective sur les très graves allégations reçues, sont autant d’éléments particulièrement troublants. » Il est également noté que des massacres sont également imputables aux autres belligérants, mais de manière bien moindre : « ces violations du droit international humanitaire auraient été principalement commises par l’Alliance des Forces démocratiques pour la Libération du Zaïre (AFDL) et les Banyamulenges tutsi et leurs alliés tutsi (68,02 % des allégations reçues). En outre, elles auraient également été commises par les Forces armées zaïroises FAZ (16,75 % des allégations reçues), par les ex Forces Armées Rwandaise hutu, et les Interahamwe hutu (9,64 % des allégations reçues), par l’APR (2,03 % des allégations reçues), par les FAB(2,03 % des allégations reçues) et par des mercenaires (1,52 % des allégations reçues) qui luttaient aux côtés de Kinshasa[30]. »
En novembre 1998, Laurent-Désiré Kabila reconnaît l’existence de massacres, mais en attribue la paternité à son allié de l’époque, le Rwanda de Paul Kagame[31].
Cette accusation envers les autorités rwandaises du FPR a été reprise par Rony Brauman, Stephen Smithet Claudine Vidal (africaniste chargée de recherche au CNRS) coauteurs en 2000 d’un article selon lequel « au Congo-Kinshasa, le FPR tutsi a non seulement démantelé manu militari des camps d’exilés hutus, qui constituaient effectivement une menace existentielle, mais il a aussi persécuté, sur deux mille kilomètres à travers la forêt équatoriale, des civils dont près de 200 000 ont péri, victimes d’inanition, de maladies ou des « unités spéciales » lancées à leur poursuite depuis Kigali ».
Épilogue
Une fois Kabila installé au pouvoir, la situation changea dramatiquement. Kabila devint rapidement aussi suspect de corruption et d’autoritarisme que Mobutu, son prédécesseur. Nombre des forces pro-démocrates l’abandonnèrent et il s’attela à un vigoureux effort de centralisation, ce qui alimenta le conflit avec les minorités de l’Est, qui réclamaient davantage d’autonomie. En août 1998, tous les membres d’origine Tutsi se retirèrent du gouvernement lorsque Kabila demanda aux mercenaires rwandais et ougandais de rentrer chez eux. En effet, l’alliance de Kabila avec les Rwandais pour un contrôle militaire et politique le faisait déjà appeler « marionnette de Kigali » par les forces pro-démocratiques congolaises. Ceci poussa Kabila à se retourner contre ses ex-alliés rwandais. C’est dans ce contexte qu’éclata la deuxième guerre du Congo.
Deuxième guerre du Congo
La deuxième guerre du Congo est un conflit armé qui se déroule sur le territoire de la république démocratique du Congo (RDC, anciennement Zaïre) de 1998 à 2002, avec une fin formelle le 30 juin 2003. Elle impliqua neuf pays africains, et une trentaine de groupes armés, ce qui en fait la plus grande guerre entre États dans l’histoire de l’Afrique contemporaine. Elle est aussi surnommée la « grande guerre africaine » ou encore la « (première) guerre mondiale africaine ». Elle est aussi nommée « deuxième guerre de libération nationale ».
Ce conflit a engendré de nombreux viols et massacres et entraîné, selon les sources, le décès de 183 000 personnes selon des démographes européens à environ 4 à 4,5 millions de personnes principalement de famine et de maladies selon un rapport de l’International Rescue Committee. Des millions d’autres ont été déplacées de leurs terres ou ont trouvé refuge dans les pays voisins.
Le conflit en république démocratique du Congo trouve ses origines dans le génocide au Rwanda de 1994 ainsi que les événements liés au Burundi, qui virent des centaines de milliers de personnes d’origine ethnique Hutu fuir ces deux pays pour l’est du Zaïre.
Deux explications, non exclusives l’une de l’autre, sont données à la présence militaire rwandaise dans la partie orientale du Zaïre et à l’entrée en guerre du Rwanda aux côtés de l’Ouganda.
Selon le gouvernement de Kigali, les camps de réfugiés hutus, (ndlr: ceux dans lesquels j’avais travaillé) formés après le génocide tombèrent sous le contrôle des milices hutu Interahamwe, auxquelles appartenaient nombre de génocidaires, et aidés par les membres hutu de l’ancienne armée rwandaise, ils planifiaient de reprendre le pouvoir par la force.
Selon d’autres acteurs, la présence de troupes rwandaises en RDC était motivée par le projet de piller les ressources minières dans la région. Ceci est confirmé par un rapport de l’ONU demandé par le Conseil de sécurité qui indique, à partir des interviews menées par le groupe d’experts, que l’armée rwandaise est restée essentiellement pour se procurer des biens. Le rapport décrit également la stratégie des groupes armés présents dans la zone pour piller les ressources du sous-sol à leur profit, dans un contexte de massacres et de viols.
La nouvelle armée rwandaise, l’Armée patriotique rwandaise (APR), dominée par les Tutsi commença à armer les Tutsi Banyamulenge de l’Est du Zaïre. Cette intervention fut dénoncée par le gouvernement du Zaïre du président Mobutu Sese Seko. Le Rwanda et l’Ouganda commencèrent à livrer des armes et à financer l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila.
Changement d’alliance
Quand Laurent-Désiré Kabila prend le contrôle de la capitale en mai 1997, il doit faire face à de nombreux obstacles pour gouverner le pays qu’il renomma « République démocratique du Congo » (RDC). En coulisse, de nombreux groupes tentaient d’accaparer des parcelles de pouvoir, notamment les débiteurs étrangers, désireux de garder leur influence. Par ailleurs, la présence ostensible des Rwandais dans la capitale irrita les Congolais, qui commençaient à voir Kabila comme le jouet de puissances étrangères
Les tensions entre le nouveau pouvoir et le Rwanda atteignent leur paroxysme le 14 juillet 1998, quand Kabila limoge son chef de cabinet rwandais, James Kabarebe, et le remplace par un Congolais. Il semble que Kabila sentit avoir suffisamment assuré son assise congolaise, pour mettre quelque distance avec les nations qui lui avaient permis d’accéder au pouvoir.
Deux semaines plus tard, Kabila abandonna ces démarches diplomatiques. Il remercia le Rwanda pour son aide, et demanda le retrait du pays des forces militaires rwandaises et ougandaises. Les conseillers militaires rwandais furent évacués de Kinshasa en 24 heures sans ménagement. À Kinshasa, après une campagne médiatique anti-tutsi mise en place par les autorités, des centaines de Tutsis furent lynchés.
Les personnes les plus inquiètes de cette décision étaient les Banyamulenge du Congo oriental. Ils étaient également utilisés par le Rwanda pour influer sur la politique orientale de la RDC.
Effets du conflit
Le conflit a eu de nombreux effets, essentiellement négatifs. La guerre a détruit l’économie de cette région déjà appauvrie, les investisseurs s’étant éloignés, et les ressources ayant servi à alimenter la guerre plus qu’à développer les pays. Une grande partie des infrastructures, déjà moribondes, ont été détruites ou endommagées. La continuation et l’alimentation des tensions ethniques qui avaient déjà généré le génocide au Rwanda, ont rapidement accentué les divisions ethniques post-coloniales au Congo ce qui a entraîné cette guerre et ses conséquences.
Un groupe de femmes victimes de violences sexuelles au Sud-Kivu
Le viol des femmes a été utilisé comme moyen de terreur et de domination au cours du conflit. En octobre 2004, le groupe des droits de l’hommed’Amnesty International[réf. nécessaire] dénombra 40 000 cas de viol au cours des six années précédentes, la majorité d’entre eux s’étant produits au Sud-Kivu. Il s’agit d’un tableau incomplet, les organisations humanitaires et internationales n’ayant pas accès à nombre des zones de combat, et seules les femmes s’étant identifiées étant comptabilisées. Le nombre de femmes violées est généralement estimé comme étant bien supérieur. Toutes les forces présentes dans le conflit ont été coupables de viols, bien que les milices et plusieurs groupes d’armées non régulières soient les plus coupables.[réf. nécessaire] Médicalement, un nombre anormalement élevé de femmes souffrant de fistulesvaginales a été constaté, ce qui est généralement le résultant de viols collectifs. La nature endémique des viols dans ce conflit a contribué à la transmission des maladies sexuellement transmissibles, y compris le SIDA, dans la région.
Le nombre de morts résultant de la guerre est estimé à 3,3 millions de personnes jusqu’en 2002, nombre tiré d’enquêtes conduites par l’International Rescue Committee. La majorité de ces morts (80-90 %) résulte de maladies et de malnutrition, dont la cause est imputée aux carences des services de santé et de l’agriculture, et au déplacement des réfugiés. Le rapport 2004 de l’IRC estime en fait ce nombre de morts entre 3,4 et 4,4 millions, un écart résultant des imprécisions du modèle de simulation utilisé.
Au niveau médical, de nombreuses zones ne bénéficiaient pas du vaccin contre le paludisme, et le SIDA s’est propagé avec les viols. Lors des accouchements, 1 femme sur 3 décédait , faute de soins. De simples maladies, comme l’appendicite, débouchaient sur la mort, faute de personnel médical.
Les autres effets incluent le déplacement d’environ 3,4 millions de personnes au sein de la RDC, ainsi que l’appauvrissement de centaines de milliers d’autres. La majorité des déplacés proviennent de l’est du pays. Près de 2 millions de personnes ont également été déplacées vers les contrées avoisinantes, le Burundi, le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda.
Récemment, certains ont redouté une troisième guerre du Congo.
Dans les faits, si la fin du conflit fut fixée à juin 2003, malheureusement, depuis cette date, des exactions contre les civils, et des faits de guerre continuent, dont de nombreux viols.