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Tchad 2006

Une vue sur le Tchad:

La video ci-dessous a été tournée 8 ans après mon séjour au Tchad. Une description de la vie dans le monde rural, en rapport avec les atrocités du groupe terroriste Boko Haram, et à la vie des réfugiés dans les camps humanitaires du Haut Commissariat aux réfugiés.

Ça y est c’est décidé. Je laisse la construction de la station des eaux usées de Tiaret et je formule mon accord à SOFRIGO pour le poste d’expert au Tchad. C’est le moment de signaler la place vacante à Jean Jacques, un ami ingénieur qualifié pour prendre ma succession à Tiaret. Je le mets donc en relation avec STOCKEAU, à qui je viens d’envoyer une belle lettre de démission.

Puis je me rends à Paris, pour signer mon contrat pour le Tchad. J’y rencontre Benoist, un cadre chevronné du bureau d’études, qui me fait savoir que SOFRIGO a bien été nommé adjudicataire de l’appel d’offres et est maintenant titulaire du Marché, signé par le Ministre de L’Hydraulique et le DG de SOFRIGO et que les activités sont en cours de démarrage. Nous allons réserver nos places dans le vol le plus proche. Les vols commerciaux étant surbookés, Benoist trouve un arrangement avec une compagnie pétrolière active au Tchad et nous embarquons sans tarder dans leur jet privé. Nous nous posons à Djamena en début de soirée, un chauffeur nous y attend et à la demande de Benoist il nous conduit vers l’hôtel où nous avons réservés. Les chambres ne sont pas terribles, par exemple elles ferment avec des portes en fer.
Et voilà qu’il me laisse ici, car pour lui, il a réservé dans l’ hôtel de de standing de Ndjamena à savoir l’hôtel  » La Gazelle ».
Je lui fais part de mon étonnement, mais bon, pour le premier soir, je ne vais pas faire le difficile. Cependant dès le lendemain je demande une chambre à la Gazelle.
Notre première visite est pour le Ministre de l’hydraulique, et quand nous rentrons dans son bureau ne voilà-t-il pas que Benoist l’embrasse comme du bon pain? Ils se connaissent très bien, et plus tard il m’expliquera l’histoire: il avait travaillé au Tchad une vingtaine d’années auparavant, et s’était lié d’amitié avec une famille tchadienne: et à la fin de son séjour, le père lui avait confié son fils, et il s’en était occupé pendant des années, notamment jusqu’à la fin de ses études supérieures brillantes à la fac de Bruxelles. Puis cet enfant qui avait bien grandi s’en retournait au pays où quelques années plus tard il se retrouvait Ministre de l’hydraulique.
Donc excellente relation au Tchad, notamment pour SOFRIGO, spécialisé dans les études d’alimentation en eau potable des villes et des campagnes.
Benoist me présente donc au Ministre: celui-ci me souhaite une bonne arrivée au Tchad, et satisfait par mon CV, me souhaite bon travail pour toute la durée du 9ème FED, cet important programme d’AEP (alimentation en eau potable), concernant 2000 villages, soit normalement 4 ans pour la réalisation des travaux. Puis Benoist m’emmène avec lui chez le représentant de Toyota. En effet nous devons selon le contrat acheter dès le démarrage du programme 8 véhicules tout terrain, dernier modèle. Et nous ressortons de chez le concessionnaire un 4×4 Landcruiser tout neuf qui m’est affecté. Pour les autres, il faudra attendre leur approvisionnement à partir du Japon.

Maintenant nous allons rendre visite au Directeur de l’ hydraulique, et a ses collaborateurs. De mémoire je dirais qu’il y a au Tchad deux races principales: les Zarawas, ethnie du président Débi, blanche et musulmane et des noirs essentiellement catholiques de type camerounais.
Lorsque j’arrive en 2006, on me dit de me méfier des Zarawas, qui sont de tous les mauvais coups en ville, sans pour autant être jamais inquiétés. Les noirs ont clairement peur d’eux parce qu’ils cherchent souvent à leur créer des problèmes. C’est pourquoi plutôt que de se croiser du même coté de la rue, les noirs ont l’habitude de traverser pour changer de coté.
On m’a raconté qu’un jour un minibus zarawa a percuté un piéton noir dans la rue. Ce dernier groggy git par terre. Furieux d’avoir abimé sa carrosserie le Zarawa recule et l’écrase!

Avoir à la tête du ministère de l’hydraulique un blanc et un noir me parait être une bonne formule, pour ménager la chèvre et le chou.
C’est ce que m’explique Mahamat, mon alter égo au Ministère. Il me propose d’emblée, comme premier contact avec la réalité du terrain de nous rendre sans tarder à Mao, la préfecture d’une des cinq provinces concernées par le programme.

Mao est , située à 226 km au nord-est de Ndjamena. A la frontière du Sahara, l’environnement de Mao comprend des dunes de sable et de la végétation rare et éparse. La grande majorité des habitants est musulmane; cependant, en ville, il y a deux églises. Comme les autres régions du Tchad, les autorités sont le Sultan traditionnel et le gouvernement central officiel.

Nous partons le lendemain matin de bonne heure, et Mahamat conduit sa Toyota. Bien sûr c’est un bon chauffeur sur les pistes sableuses. Et moi qui n’ait pas roulé en 4×4 dans le sable depuis le Mali, au bout d’un moment je lui demande de me laisser conduire. Je me régale sur la piste sableuse et retrouve vite les gestes et les réflexes adéquats, ce qui surprend Muhamat. Puis, je lui rends le volant. Après le problème avec lui c’est qu’il s’arrête cinq fois dans la journée pour faire ses ablutions et sa prière, et à peu près autant pour aller uriner.

Mais nous finissons par arriver à Mao, où nous allons saluer le Préfet. Mahamat lui parle assez longuement, il explique le programme, et après j’explique les activités d’animation que je dois organiser dans 2000 villages répartis dans 5 préfectures, dont la sienne, ici à Mao.
J’ai appris que 40 animateurs sont prévus en tout. Du reste leur recrutement est en cours à N’Djamena sous l’égide de quatre chefs animateurs: un par préfecture, chacun à la tête de 10 animateurs. Après Mahamat s’excuse mais il doit visiter le chantier de construction de sa maison familiale. Il construit ici, parce qu’il est un enfant du pays.
Il n’y a pas de pièce climatisée chez le Préfet et il nous a reçu à l’extérieur de sa maison, dans une petite case en paille, ou du sable tamisé est répandu sur le sol. J’ai remarqué, au Mali, au Niger, en Mauritanie… et ailleurs que les gens du désert se sentent en général à l’aise dans ce genre de case et qu’ils adorent le sable fin sous la plante de leurs pieds. Moi cependant, resté seul avec le préfet je trouve qu’il y fait vraiment chaud. Mais j’adore aussi le sable fin sous la plante de mes pieds. Bref, nous restons à deviser, en buvant des verres de thé à la menthe bien chauds, pour nous rafraîchir…et le temps passe, puis Muhamat revient me chercher. Il m’emmène dans un espace où l’on peut manger des grillades de moutons, puis dans une épicerie où j’achète une improbable bouteille de vin, et enfin vers une maison où l’on pourra dormir, dont il a la clef. Cette maison est proche de celle du sous-préfet, établie sur un promontoire qui domine les environs. Nous allons le saluer alors qu’il est en train de manger en famille sur sa terrasse: il m’offre de m’asseoir sur le meilleur siège et nous invite à nous restaurer alors que la nuit tombe. Nous parlons un peu ensemble, puis allons nous coucher non sans avoir salué toute la famille.
Quant à moi, je ne dormirai pas dans la maison, mais à l’extérieur sur le terrain de basket, bien à l’aise avec la fraîcheur, dans mon sac de couchage. Je regarde émerveillé le ciel étoilé du désert, avec deux écouteurs dans les oreilles diffusant les beattles « Lucy in the sky, »la chanson de circonstance. C’était la chanson à succès que l’on entendait sur les ondes lorsque Yves COPPENS, l’archéologue français bien connu a baptisé Lucy, le petit bout de femme dont il a trouvé les restes osseux, datés de la préhistoire, et qui allaient le rendre célèbre.

Enfin, le lendemain matin nous allons visiter plusieurs des villages visés par notre projet. Chaque village bénéficiera des équipements ci-dessous.

Un chateau d’eau par village


Dispositif de chloration
La cabine de pompage
Groupe électrogène pour la pompe dans le forage
La tête du forage
La borne fontaine

Puis nous reprenons la route vers N’Djamena, nous mangeons des brochettes à Moussoro, et nous atteignons la capitale au soleil couchant.

Là, c’est moi en attendant le bac pour traverser.

Cette longue promenade m’a fait comprendre que nos 40 animateurs auront aussi pas mal de chemin à faire pour visiter chacun dans sa province, les 50 villages et ceci plusieurs fois lors du développement du programme.

En m’inspirant du Guide des animateurs élaboré par le sociologue Debouvry au Maroc, j’entame dès le lendemain matin la rédaction du guide des animateurs du 9éme FED au Tchad. Et ça me prendra un certain temps, car il fera au total 80 pages.

Dès mon retour je fais connaissance avec les 4 chefs animateurs que la Direction de l’Hydraulique a retenus, ainsi que des 40 animateurs. Pour ces derniers nous discutons du moyen de déplacement a prévoir, et décidons de laisser le choix à chacun entre la motocyclette ou le dromadaire. Finalement le choix se portera sur 22 motocyclettes et 18 dromadaires.
Et c’est comme ça , qu’un beau matin, j’ai acheté 18 chameaux au Tchad. Prix unitaire: 350.000 CFA.
Après il y a encore des frais car il faut les équiper: le licol, la selle…etc. Cool, non?

Au choix: un chameau ou une moto pour les animateurs. Ici, j’ai choisi la moto, pas le chameau).

La communication avec les animateurs envoyés en plein désert sera mise en place prochainement entre la base principale, et les 5 bases secondaires (une par district). Mais il ne sera pas possible de doter chaque animateur d’un talkie-walkie satellitaire (type Turaya), car l’armée tchadienne, présente dans le désert s’empresse de les réquisitionner.  Ce n’est pas trop grave, car nos animateurs sont dans le désert, comme nous dans notre jardin…c’est ce qu’ils nous ont dit.                              . 
Et d’autre part, il y a pas mal d’antennes-relais en plein désert.
Au total le parc en moyen de transport et communication est donc le suivant :                                      :
. 08 véhicules 4×4 tout terrain, Toyota Land cruiser dernier cri.   
. 18 dromadaires       , 
. 22 motos légères tout terrain .
. 50 talkie-walkie de modèles courants.
. 01 valise satellitaire pour les transmissions radio avec le siège à Paris.                                       

Chaque animateur reçoit un talkie-walkie ordinaire pour communiquer avec la base principale et/ou la base secondaire la plus proche, dans le double objectif d’assurer sa localisation et donc sa sécurité, ou pour lui porter secours en cas de besoin. Un contact biquotidien avec chaque animateur, autorisera une concertation permanente entre la direction du programme et les hommes de terrain. Et répondra en temps réel à toute demande de soutien éventuelle.                                         . 

On voit donc que notre programme financé par l’Union Européenne pour l’alimentation eau potable de 2000 villages au Tchad était bien parti. Tout le matériel nécessaire au bon accomplissement de la mission, était opérationnel, le personnel engagé, les dromadaires et les motos achetés, ma villa louée, les 8 Toyota livrées, les bureaux équipés…etc. Mon manuel des animateurs rédigé (80 pages) et tirés en 50 exemplaires. Et mon planning global de forages (avec 4 foreuses) réalisé, sur 16.000 cases du tableur Excel.                            .  
Je n’ai pas été aidé, pas vraiment assisté dans ce travail, par notre expert sociologue, qui s’est pointé un peu tard au Tchad, à cause, le malheureux, d’un AVC peu avant son départ. En outre, quand il a fini par rejoindre le Tchad, avec deux semaines de repos et retard, il avait encore du mal à parler, et ne pouvait pas écrire. De plus il s’était fait piquer son ordinateur à l’aéroport de Bruxelles…Enfin, il récupérait ses facultés peu à peu, et se sentant mieux au bout d’une quinzaine, il allait effectuer une tournée de prise de contact dans les villages. A son retour, deux semaines plus tard, on était en plein ramadan, et il passe à l’heure de la prière, au seul distributeur de billet à Ndjamena. Personne dans les rues à l’heure de la rupture du jeûne,   si ce n’est un voleur, qui attendait qu’il encaisse ses 800.000 CFA pour lui mettre un couteau sur le ventre, et les lui subtiliser..   

Nos rapports mensuels étaient rédigés en temps et heures, les enquêtes effectuées sur le terrain, par nos animateurs avaient commencé, et notre expert en géolocalisation commençait à remplir, sur la base des données récoltées, son tableau Excel de 2000 lignes et 40 colonnes.                          .  

Lorsque, coup de tonnerre, après trois mois d’activités, le Ministère de l’Hydraulique annonce qu’il résilie unilatéralement notre marché, pour en confier la réalisation au Bureau de Recherches Géologiques et Minière. (Suite à un changement de Ministre au cours du récent remaniement ministériel, et probablement à des manœuvres en sous-main du BRGM !)  
Me voilà du jour au lendemain, chômeur, sans indemnité ni perspective de nouvel emploi. De plus, à ce moment-là je suis extrêmement malade, cloué au lit depuis quelques jours par le paludisme. Puis pris en charge par une clinique privée, qui arrive à m’obtenir une évacuation sanitaire pour la France. Inutile de dire que je suis extrêmement déçu de la tournure des évènements. Et que je prends l’avion pour Marseille, avec le moral dans les chaussettes.                                  .
                            . 
Dernière nouvelle : SOFRIGO a porté plainte contre l’État Tchadien, auprès de la cour internationale de la Haye. Il faut savoir que pour mon employeur la situation n’a pas dû être très agréable, d’autant plus qu’il avait fait les avances pour l’achat très onéreux des véhicules, et de tous nos frais d’installation et de démarrage du projet.                              .
Il paraît, et c’est tant mieux, que SOFRIGO a gagné le procès, et obtenu le remboursement de tous les frais et indemnités diverses.

Visite sur mon site recommandée, avec photos et vidéos :


www.mercialunivers.com

L’organisation du monde rural avec le soutien des ONG.

L’Arche de Zoé

Eric Berteau ONPC 5 mai 2008

L’Arche de Zoé est une association française loi de 1901N 1 qui déclarait avoir pour objectif l’aide aux enfants orphelins et l’aide humanitaireN 2.
Elle fait la une de l’actualité en octobre2007 lorsque les forces de police du Tchad arrêtent tous les participants d’une opération alors qu’ils s’apprêtent à embarquer 103 enfants dans un avion affrété pour les emmener en Europe. La justice tchadienne condamne alors les principaux membres aux travaux forcés pour « tentative d’enlèvement de mineurs tendant à compromettre leur état civil, faux et usage de faux en écriture publique et grivèlerie »1. Le processus judiciaire voit également l’intervention du président de la république du TchadIdriss Déby Itno et du président de la République françaiseNicolas Sarkozy. Des voix dénoncent une opération portée par une philosophie néocolonialiste, notamment celle de l’homme politique français Noël Mamère qui décrit un « néocolonialisme compassionnel »2.
Rapatriés en France le 28décembre2007, les six membres de l’Arche de Zoé voient leur peine de travaux forcés commuée en 8 ans de prison ferme le 28janvier2008. L’affaire trouve en partie son épilogue le 31mars2008 par la grâce présidentielle tchadienne qui leur est accordée, puis leur libération immédiate. Un procès en France a commencé en 2012 en l’absence des deux principaux accusés.
Depuis lors, le site de l’association n’est plus consacré qu’à la défense de l’opération tchadienne et au rappel des opérations passées.
Au terme du procès en France, le 12 février 2013, le tribunal correctionnel de Paris condamne le président de l’association Éric Breteau et sa compagne Émilie Lelouch à 2 ans de prison ferme et à payer chacun une amende de 50 000 euros (placés immédiatement en détention, ils font appel de leur condamnation), les quatre autres prévenus sont condamnés à des peines de six mois à un an de prison avec sursis pour deux d’entre eux. L’association, poursuivie en tant que personne morale, est condamnée à une amende de 100 000 euros et sa dissolution est prononcée3.

En France dans le TGV, je rencontre les gars de l’Arche de Zoé, qui rentraient de leur mission humanitaire, déclenchée suite au Tsunami du 26 décembre 2004.
Je les prends pour des pompiers, vu leurs uniformes; ce n’est que plus tard que j’ai compris qu’il s’agissait de l’Arche de Zoe. Comme d’habitude, je pose pas mal de questions, mais il sont plutôt discrets. Pour les dérider, je leur dis que je suis ingénieur hydraulicien du HCR, pour lequel que j’ai réalisé des missions en Afrique…etc. Ce qu’ils me livrent alors c’est qu’ils ont passé leur temps à ramasser des cadavres, innombrables, dans une odeur pestilentielle.
Puisqu’ils ont opéré à Banda Hache, une sorte de presqu’île, je leur demande comment ils ont fait pour rétablir la délivrance d’eau potable aux survivants.
Et ils me parlent du travail accompli par des ONG.

Rescapés du tsunami avec l’Arche de Zoé.

On n’est pas couché: L’opération manquée de l’Arche de Zoé au Tchad.

Alain Peligaut ONPC 5 avril 2008
https://youtu.be/EJWah-hS3v4

Eric Berceau 3 mai 2008.

Retour à Djamena: Bertrand du Pasquier du HCR.

Nous sommes dimanche matin, et je décide de changer d’hôtel. Je trouve que l’hôtel Ibis, où je réside depuis plus d’un mois, n’est pas très confortable. Et je décide de m’installer au Novotel “la Gazelle“, situé à proximité, au bord de l’Oubangui. Une fois le transfert effectué, je vais me prélasser sur la terrasse qui domine le fleuve. Alors que je suis bien relax, sur mon matelas, je remarque un grand escogriffe en pleine discussion avec deux jolies poupées, bien bronzées. Leurs paroles remontent vers moi, et j’entends le mec prononcer des mots qui me claquent à l’oreille: “Baraka, Zaïre, réfugiés“. Ma parole, ils parlent de la zone d’Uvira, où j’avais exercé mes talents d’ingénieur hydraulicien, il n’y a pas si longtemps. J’étais alors en charge de l’alimentation en eau d’une vingtaine de camps de réfugiés situés le long de la rivière Ruzizi, au Zaïre. Et à Baraka, je m’en souviens, j’avais participé à une mission pour sélectionner des emplacements convenables en vue d’y déménager les camps de réfugiés rwandais de la Ruzizi, trop proche du Rwanda, une zone jugée dangereuse. Je réagi et me dirige vers ce petit groupe d’apparence sympathique: « Bonjour, excusez-moi de vous interrompre, je me présente: Xavier Meyer en mission au Tchad. Monsieur, vous connaissez Baraka au Zaïre et je vous entends parler de réfugiés. Seriez-vous ici pour le compte du HCR? Personnellement j’ai travaillé pour eux, dans la zone d’Uvira au Zaïre.“

Frère Bertrand: « Je connais bien Uvira ayant été en poste à Baraka pour coordonner des rapatriements de congolais venant de Tanzanie et du Burundi! Juste avant de venir à Ndjamena! et de te rencontrer ! » Et c’est parti pour un échange d’informations non-stop. Et j’ai fait ceci, et j’ai fait cela…etc.                                                   

Et c’est parti pour un échange d’informations non stop.Et j’ai fait ceci, et j’ai fais cela….etc. Moi: HCR en Guinée en 1990. Lui: bla, bla, bla.Moi: HCR au Zaïre en 1994. Moi aussi mais plus tard! moi: ONG Acted, et HCR en Albanie Kosovo en 2000. Lui: en Slovénie, un peu avant.

Bon, comme on a travaillé au même endroit dans l’humanitaire sur la crise Hutus/Tutsi on peut en parler. Il m’a raconté la suite des évènements après mon départ du Zaïre::
LUI:Je connais bien Uvira ayant été en poste à Baraka pour coordonner des rapatriements de congolais venant de Tanzanie et du Burundi! Cela en 2005 avant de venir à Djamena!…et te connaître!

Le 25 octobre, 1996 la ville d’Uvira, où était situé le field Office du HCR, chef-lieu de la chefferie-collectivité du peuple Bavira, est prise, puis;Bukavu, capitale du Sud-Kivu, tombe le 29 octobre. Après que les camps de réfugiés de la plaine de la Ruzizi aient été tous anéantis par les troupes de Kabila,il fallait faire traverser le lac Tanganyika aux survivants pour les mettre à l’abri en Tanzanie. Ainsi il était à Baraka (sise au bord du lac) le Field Officer du HCR en charge de la traversée pour l’enregistrement et l’embarquement des réfugiés. Responsable des opérations de rapatriements, administration, finance, coordination food supply, meeting ONG, négociations autorités locales, recrutement personnel
local, convois, réintégration…
(Pour le détail de cette sombre période, la guerre du Kivu, se reporter à à la note Zaîre 4).

Du Pasquier avait été auparavant chef de la délégation locale du HCR à Moktar. Et à ce titre, responsables des réfugiés de tout bord, serbes et croates. Position difficile à tenir. Aussi s’y est-il fait de nombreux ennemis.
En témoigne un mail qu’il m’a adressé en 2012 et que je reproduis ci-dessous:
« Je suis malgré moi sur Google et sur Wiki suite à ma mission en ex yougoslavie… j’y ai lu pas mal de conneries dites sur le HCR à mon insu. qui m’a commandé d’intervenir auprès de ces serveurs!!
Je me suis retrouvé comme témoin dans le procès de Milosevitch par le Tribunal de la Haye!!Je m’en serai bien passé vu que peut être mes anciens amis musulmans de Bosnie voudraient me faire la peau un jour!J’ai même recu des menaces de mort! Donc ma vie n’aura pas été un fleuve tranquille… »

Et pour preuve il me raconte, pendant le repas, comment il a été enlevé à Moktar, avec l’intrusion dans son bureau de trois angagoulés de la bande des tigres d’Arkan, qui l’entraînent le pistolet sur la tempe, dans leur voiture.Ils sortent de la ville, et s’engagent dans une route déserte qui serpente dans la montagne et la forêt. Destination inconnue, mais des menaces hostiles pendant le voyage, et toujours ce pistolet…tant et ci-bien, qu’il est convaincu qu’il va être exécuté. Il est prêt à tout pour sauver sa vie. Profitant d’un arrêt, le chauffeur va satisfaire ses besoins, il ouvre la porte et plonge dans la pente du talus qui borde la route. Puis il descend la pente tout droit dans la forêt, tentant d’éviter dans l’obscurité les obstacles, branchages, rochers…et ceci pendant quelques minutes jusqu’à atteindre une rivière qui coule en contre-bas. Il se planque, allongé dans le lit de la rivière, l’eau est glacée, mais avec le stress il ne s’en rend pas compte. Le temps passe . Le temps de remarquer que ses bourreaux le recherchent, mais ne parviennent pas à le retrouver; il fait nuit noire. Ils les entend remonter et finalement claquer les portières et démarrer la voiture, qui parait s’éloigner. Par sécurité il va rester encore un moment tapi dans la rivière. Il me dit qu’il était resté dans l’eau glacée, mais qu’il n’avait rien senti.
 
Après il redescend vers Moktar, mais il a peur qu’on revienne le chercher. Et aussi peur des meutes de chiens errants. Enfin, ça se passe bien, et il atteint Moktar au lever du jour. Son évacuation par avion est organisée le jour même par le HCR. Direction Genève.
Apres il s’engage comme volontaire des Nations Unies pour le HCR: Mandat au Congo Kinshasa premièrenent a Kahemba,province du Bandudu,pour rapatrier les réfugiés angolais…et ensuite a Baraka,bord du lac Tanganika pour rapatrier les réfugiés congolais de la Tanzanie…et ensuite le voilà, ici devant moi, au Tchad..

Mission Mokhtar 1993-UNHCR.                               – 
Responsable régional en Bosnie Herze Govie,  je reçois un jour, un appel du maire de Trebeniej,  petite ville dans le territoire pris par les serbes à la Bosnie( conflit 1992-1994) ; le maire m’informe qu’il allait vider un quartier entier de sa population musulmane ( bosniaque), estimée à 1000 individus. Cela pour les remplacer par des serbes bien sûr! Me disant que si le HCR pouvait les chercher le plus vite possible, il ne chercherait pas d’autres solutions pour les éliminer !                              ! 
Immédiatement, j’ai pris les devants et suis parti avec l’un de mes collègues, suédois, rejoindre cette bourgade! Du fait du front entre les serbes et la BiH, nous avons dû contourner via Dubrovnik, traverser la frontière entre la Croatie et le Monténégro…très belle route côtière surtout au Monténégro dans un décor de mer et montagnes…Après plusieurs heures de route, nous sommes arrivés au bureau du Maire pour entamer notre négociation en vue de cette évacuation !                           !
Au cours de la discussion, ce Maire, sorte de gorille aux larges épaules et grandes mains, gueule cruelle et peu avenante, nous dit être très fier d’ avoir écrit un mode d’emploi intitulé !

”Comment faire mourir avec douleurs et tortures des enfants musulmans”! De plus il nous précise que sa plus grande joie est d’enfoncer ses pouces dans les orbites des enfants…quelle horreur!! Moi, lui demandant s’ il avait des enfants? Lui me répondant bien sûr, certainement, mais me précisant des enfants serbes, pas des musulmans…Lors des négociations pour les évacuations, il ne parlait pas de musulmans mais de cloportes à éliminer! Et finalement, après d’âpres discussions, nous décrochons son autorisation pour l’évacuation de toute la population musulmane!

Pour la petite histoire, ce maire aujourd’hui chef d’une entreprise de transport est toujours en vie. Alors qu’il devrait être poursuivi comme génocidaire et jeté en prison!

Rwanda
Après le massacre des Tutsis par les Hutus, pendant la progression jusqu’à Kigali de l’armée levée par la diaspora Tutsi réfugiée en Ouganda, je fus nommé au consulat de suisse à Kigali. Le Rwanda bénéficie de longue date, de la coopération bilatérale de la Suisse pour son développement, avec l’organisation de nombreuses missions d’expatriés: logistique, construction, hydraulique, agriculture, médecine…etc. L’ambassade de la Confédération Helvétique et les organisations internationales (Nations Unies, Croix Rouge, ..etc.) sont situées, à proximité des ministères et du Palais Présidentiel, au sommet de la principale colline qui domine Kigali. Non loin de “l’hôtel des 1000 collines” (ou des 1000 copines ?) où ont eu lieu les évacuations des étrangers lors du début des massacres…et au final plus de 1 millions de victimes ! victimes!                               !
J’ai pris acte de la collusion de la France, de la Belgique et même de l’Église catholique, soutenant largement les Utus génocidaires…Logeant dans une maison de l’ambassade, j’apprends que cette même maison a servi de studio à  Radio Hirondelle appelée sinistrement Radio des Milles Collines, cofinancée par la Suisse, cette dernière informant les génocidaires des positions des tutsis…                                 .
Lors d’un exposé en but d’expliquer la politique de mon pays dans l’aide au Rwanda, je me suis aperçu d’une ligne rouge a plus d’un mètre du sol faisant le tour de la salle d’une communauté religieuse catholique nous ayant invité! Demandant à la Mère de cette communauté le pourquoi de cette ligne, elle m’a répondu que cette ligne marquait le niveau du sang répandu des victimes tutsis massacrées dans cette même salle.                         
Sans vouloir trop polémiquer, je voudrais rapporter aux lecteurs qu’en Suisse nous avons plusieurs communautés linguistiques, allemandes, françaises, italiennes et romanches! De ce fait, dans notre capitale nos fonctionnaires du gouvernement parlent tous exclusivement l’allemand voire le suisse allemand! La plupart des Suisses romans, parlant le français (Genève, Lausanne, Neuchâtel, etc.) ne parlent ni ne comprennent le suisse allemand et souvent on nous reproche d’être des “faux suisses”!                                !
Lors de mon arrivée à Kigali, notre chargé d’affaires m’a reproché de ne pas parler le suisse allemand et regrette que notre ministère n’ait pas envoyé un “vrai suisse” alors que tout le personnel expatrié était d’origine allemande! ”Ma position linguistique m’a couté par la suite d’être remplacé par un collègue “plus suisse que moi“”…Je suis rentré en Suisse et repartis en mission pour le HCR….

Une anecdote amusante.                           :
Lors d’une mission en Zambie pour le compte d’un accord tripartite soit UNHCR/ LWF/ Home Affairs, je fus responsable, à a la frontière avec le Congo et l’Angola d’une population dépassant les 30.000 refugiés, victimes des combats entre l’UNITA et le MPLA en Angola. Le but du projet était d’intégrer cette population dans l’économie locale : agriculture, reforestation, pisciculture et autres. L’emprise de ce projet s’étendait sur un territoire équivalent au canton de Genève.
Nous portions assistance à de multiples villages tous reliés par des routes, ainsi que deux grandes écoles, deux hôpitaux.

Notre base comprenait, bureaux, garage et stocks de nourriture sous hangar…Je passe sur les détails de ma vie professionnelle pour en venir à ce qui suit.                             : 
J’ai reçu un jour la visite du n° 1 du UNHCR, ex-ministre du Danemark, Poul Hartling, avec son état-major et journalistes qui venaient visiter mon projet! Cette délégation était accompagnée par le Ministre de l’Intérieur et son cabinet…Alors que les visiteurs soit du HCR soit de Genève étaient vêtus sportivement, les africains du Ministère étaient tous en costume cravate et souliers cirés! tous avaient leurs propres appareils photos de grandes marques, téléobjectifs, etc…                                    .

Dans la journée, en pleine brousse, ou sur les pistes, les villages et les champs, nous étions tous couverts de poussière, vêtements et matériel compris.                                 .
J’avais moi-même un appareil photo  Nikormat pouvant prendre des photos aussi sous l’eau…Alors que je passais près d’une fontaine, j’ai plongé mon appareil dans l’eau pour le nettoyer…le Ministre qui me suivait, voyant le blanc nettoyant son appareil dans l’eau, a plongé son magnifique Nikon avec télé objectif pour faire de même! Évidemment cet appareil n’était pas fait pour aller dans l’eau!!  Trop tard! Je n’avais pas eu le temps de le prévenir… et dans notre cortège d’autorités, tous voyant cela ont été pris d’un fou rire généralisé, et moi de même! Personne n’a eu l’audace d’instruire de cet incident fâcheux, Monsieur le Ministre, élégant et très fier de son appareil ! J’imagine sa surprise une fois rentré à Lusaka, lors de l’ouverture de son appareil pour développer son film. De fait, je n’ai jamais entendu le moindre commentaire de sa part, malgré mes entretiens mensuels avec lui! 

Détournement d’avion.

Durant les années 1980, j’étais directeur résident du bureau technique d’une des plus grandes compagnies de produits chimiques mondiales de l’époque: Ciba-Geigy SA basée à Bâle en Suisse. En charge du marketing pour tous les secteurs d’activités : pharma, la bio, produits traitements agricoles, colorants, plastiques et additifs. Cependant je résidais avec ma famille à Tripoli! Et ce fait, je devais maintenir, à distance, le contact journalier avec ma boîte et mes responsables de secteurs pour suivre le cours de leurs affaires.                                  ! 
Un beau jour, me parvient, vers 9 heures un appel du Siège de Bâle me convoquant à un meeting en Suisse, le jour même à midi. Mon interlocuteur me précise qu’un Lear jet de la Cie , m’attendait d’ores et déjà sur l’aéroport de Tripoli. Trois heures plus tard, je me présente à l’heure à la réunion. Á l’issue de laquelle j’apprends que mon retour n’est prévu que lundi prochain, après le week-end. Et nous n’étions que vendredi. J’ai donc passé le weekend à Bale dans l’attente de mon retour. Le vol régulier sur Tripoli prendrait 3 heures. Ce lundi c’était la Lycian, avec un Boeing moyen-courrier de 200 passagers! environ! En alternance, Swissair ou Lycian Air Line. L’avion était complet, la plupart des passagers étant des représentants partant en mission pour leurs compagnies respectives. J’embarque donc, au petit matin, le lundi 7 décembre 1981. 1…Aujourd’hui, c’est mon anniversaire et mon épouse organise ce soir une petite fête entre amis…Par la pensée, j’y suis déjà. Peu de temps après le décollage, une musique douce dans l’habitacle, quelques passagers quittent leurs sièges, pour aller aux toilettes, tandis que les hôtesses s’activent pour servir les petits déjeuners. Une bonne odeur de café chaud se répand dans la cabine Soudain très agités, trois jeunes gens courent vers l’avant dans le couloir; puis subitement notre commandant de bord fait une déclaration nous informant que notre avion était tombé aux mains de trois pirates de l’air et détourné sur Beyrouth!! D’abord personne ne semblait vraiment prendre cela au sérieux, et moi-même je pensais que c’était du cinéma !                                 ! 
Comment ce qui arrive aux autres, pourrait-il nous arriver a nous!? Seulement voilà! Les trois pirates s’emparent du micro et déclarent être membres du mouvement chiite Amal. Stupéfaction générale et peur…qu’allions nous subir ?                             ?
A l’approche près de Beyrouth, nouvelle annonce: La piste d’atterrissage est bloquée et nous est interdite. De plus notre commandant de bord annonce que faute de carburant il doit envisager d’amerrir dans la baie de Beyrouth! Et il nous faire savoir que jamais, au grand jamais, il n’a jamais fait cela avant !                                     !
Donc préparation pour amerrissage, décompte des gilets de sauvetage (il était d’usage que des libyens quittent l’avion avec leur gilet, le pensant inclus dans le prix du billet).

Finalement et fort heureusement, notre pilote a pris la décision d’atterrir sur un taxiway sans autorisation et donc sans dispositif

de sécurité! Tout se passe bien, et bien vite nous sommes entourés par des militaires; la porte s’ouvre et des commandos entrent lourdement armés, avec grenades, mitraillettes et mitrailleuse! Ceux-ci appartiennent au mouvement Amal et viennent remplacer les trois autres pirates! Annonce-nous est faite: notre avion est détourné dans le but de nous échanger contre le leader du mouvement Amal, l’Iman Sadr, capturé par Kadhafi ! Départ pour une destination inconnue. Le même jour…atterrissage à Chypre et par la suite à Athènes, puis Rome, Beyrouth, Téhéran, Re-Beyrouth, et finalement Damas. Chaque fois vol de nuit, bloqué le jour pour négociations et carburant! l’avion entouré par des militaires couchés sur le tarmac et nous tenant en joug. Pendant nos escales forcées, nous devions tenir fermés tous les hublots, les lumières éteintes, plus rien à manger mis à part des biscuits et quelques soft drink chauds…                                    …   
Mon hublot ne fermant pas, j’ai eu la chance de pouvoir observer l’extérieur de l’intérieur et d’ informer le reste des passagers. ! A Téhéran, nous fûmes entourés par les “fous de Dieu” prêts à nous faire sauter!                                  ! 
Une passagère libyenne, enceinte, a demandé à sortir pour être soignée. Elle n’aurait jamais regagné la Lybie par la suite ! Un français, voulant pactiser, s’est vu conduit à une porte un pistolet dans la bouche, pour y être exécuter! Nous avons pu le sortir de cette histoire! Il habite Annecy et est devenu, depuis un excellent ami ! A Rome, notre avion est passé juste au-dessus du Vatican, très bas; je voyais les prêtres lire leur missel dans le parc…certainement très surpris de voir un avion dans une zone interdite de tout survol ! Vu l’échec de l’échange, les pirates ont voulu tous nous faire sauter avec l’avion.  Connaissant le Liban pour y avoir travaillé avec le CICR (Comité International de la Croix Rouge), j’ai pu négocier avec les pirates pour rester en vie et les faire renoncera leur projet funeste. Notre détournement a pris fin à Damas le vendredi de la même semaine, les pirates étant sortis “librement” .                      .

La plupart des passagers ont regagné leur pays d’origine. Les libyens avec leur gilet de sauvetage… mais moi j’ai dû repartir avec le même avion afin de revenir à Tripoli rejoindre ma famille ! La soirée de mon anniversaire a enfin pu avoir lieu, avec une semaine de retard. Durant lesquelles j’avais pris, quant à moi, facilement une année de plus.

Puis à mon tour de parler: on change de paysages.
 

Moi : Je ne sais pas si tu connais Pemba mais c’est une île spéciale que j’ai bien aimée. Totalement musulmane, mais tranquille. Pas un feux rouge, peu de voiture, ile plate mais vallonnée, très verte, avec 500 000 habitants très tranquilles. Très bien installé pour controler une entreprise chinoise qui nous a fait 4 chateux d’eau, 3 réservoirs au sol, 56 forages dont 18 d’explotation et 130 km de canalisations. J’ai trouvé cette partie de l’Afrique de l’est très belle et prenante.

Zanzibar est la soeur jumelle de Pemba, avec un passé si lourd d’histoire, de commerce et de trafic d’esclave, orchestré sans doute entre Mauritius et la Chine, par le Sultant d’OMAN.
 

LUI: Je connais Zanzibar! J’ai passé le réveillon en 1983,je crois! Cette île à part le girofle était super pauvre,avec la présence de l’URSS, un hôtel grand comme une gare, rien à bouffer! Et aucun touristes… à part nous!

Avec un ami, nous avons décidé au lieu de bouffer du rat braisé, de boire du champ arrivé par Air France pour les festivités! Donc chaque fois que nous faisions débouché une bouteille,soit le bouchon ne partait pas, soit il partait mais pas de  mousse, soit il sentait mauvais,etc au bout de plus de 10 bouteilles débouchées,non bues et non payées, avons finalement eu une bouteille de Dom Pérignon à $700 la bouteille,super bonne! nous en avons bue trois et sommes ressortis relativement saoul dans la moiteur tropicale…

Nous avons demandé au patron du resto pourquoi il vendait du Champ si mal conservé? réponse: pannes électrique continuelles passant de 30 degré à -… résultat on le connait! Mais il nous a dit que des russes le buvait sans sourciller!

Arrivés au dessert, Bertrand m’explique qu’il est à nouveau en mission pour le HCR à Goz Beida.

Et pour lui rendre service je vais l’héberger dans une des chambres de la grande maison, que SOFRIGO loue pour moi. Il a donc eu le temps de me raconter ses aventures de mercenaire, et de baroudeur de l’humanitaire.

Le massif de l’Ennedi

Tchad la caravane noire

La traversée du massif de l’Ennedi et plus encore. Meilleure video sur ce thème.
https://www.bing.com/videos/search?q=Tchad+la+caravane+noire&docid=608032864260326620&mid=A8035513D930E0251B4FA8035513D930E0251B4F&view=detail&FORM=VIRE



2 réponses sur « Tchad 2006 »

il s’agit de MOSTAR et pas Moktar!
Je fus enleve a Topusko,en krajina au nord de la bosnie,territoire croate pris par les serbes! arkan,chef de guerre dirigeait une bande de malfrats appeles les Tigres! il fut tue par la suite par Milosevic,lui faisant de l’ombre!!

Pas en Slovenie mais en Bosnie…
Arkan,m’a enleve dans mon lit le 31 janvier 1993 par 3 cagoules….style belfast! »
Retour a pied sur une base de l’armee serbe et cherche par un officier de liaison UN ( casque bleu),evacuation sur Zagreb et retour sur geneve..fin de mission!

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