1962-1965 18 ans
Maintenant ma propre histoire avec les maths:
C’est M’man qui le dimanche après midi de la rentrée me conduit au lycée Thiers, où nous nous présentons au bureau du surveillant général. M’man peut rentrer, je suis sur la liste, on va s’occuper de moi.
Après une entrevue avec le Surgé, on me conduit au dortoir, où je peux déposer mes affaires dans le box de mon choix. Sont là mes cothurnes Bruno Brun, Dominique Mattei, Jean Pierre Constant, et Firmin Coquillat à qui il manque une dent.
Nous sommes partis pour dormir ensemble, pendant deux ans dans notre box qui contient 4 lits.
Question sexe, je reste confiant, car comme nous l’a expliqué, et prouvé Bobosse, notre prof de dessin, très cool, en cours de Mathématiques Supérieures : “mieux vaut petite qui frétille, que grosse qui roupille”. Et il appuyait cette assertion en me tendant un petit rouleau (10 cm) de papier tout droit, me demandant de l’introduire dans la narine de Melle Rome, qui voulait bien se prêter au jeu. Avec mon papier dans le nez, elle reste impavide. Tout le monde se demandait ce que Bobosse voulait prouver. Il se confectionne alors un petit rouleau, un peu moins long et moins épais. Il nous prend à témoin en mettant son rouleau à coté du mien. Puis il le coude légèrement (son rouleau) avant de l’introduire en le tournant gentiment avec ces deux doigts dans la narine de la belle.
Évidemment ça la chatouille, et elle se met à rire.
La leçon de Bobosse : “Mieux vaut petite qui frétille que grosse qui roupille”.
Bravo Bobosse, qui me serre la main et embrasse mademoiselle Rome, sous les applaudissements et l’allégresse générale. Toute confuse, elle retourne à sa place…Et moi j’ai bien retenu la leçon, car je savais que mon tour viendrait de frétiller… et faire frétiller !
Maintenant ma propre histoire avec les maths :
Je passe les trois années 1962 à 1965, au Lycée Thiers à Marseille, dans les classes préparatoires aux grandes écoles d’ingénieurs. Je suis pensionnaire, ayant quitté la maison familiale située à Hyères à 80 km de Marseille. En fait j’y retourne à Hyères, tous les deux week-ends, ce qui me permet de maintenir le contact avec la famille.
J’étais admis pour le cycle de Mathématiques supérieures, puis Mathématiques spéciales, soit deux années au terme desquelles nous passerai le concours d’entrée aux grandes écoles (Polytechnique, Centrale, les Ponts et chaussée, Normale Sup…)
D’autres élèves, moins engagés dans les maths étaient admis dans la filière ENSI (École Nationale Supérieure d’Ingénieurs), qui conduisait aussi à belles carrière.
Lorsque j’arrive au lycée Thiers à Marseille c’est le bizutage.
Le culage est assez spectaculaire : Quatre anciens se ruent sur moi, me jette à terre, et m’immobilisent en me forçant à écarter les bras et les jambes. Alors affirmant leur prise sur mes quatre membres, ils me projettent vers là-haut, au-dessus de leur tête, Puis me font redescendre vers le sol que je frappe avec mon postérieur (ils amortissent bien le choc, sinon j’aurais eu les reins brisés). En tout cas ça fout un peu la trouille. Et ils me relancent en l’air…etc. Ça peut durer longtemps comme ça, surtout que c’est rythmé toujours par une même chanson de circonstance.
“Elle s’en allait le long de la rivière Tortillant du cul, des fesses et du derrière,
Non si, Non si, jamais l’on n’a vu Une si belle bergère avec de si belles fesses
Non si, Non si, jamais l’on n’a vu Une si belle bergère avec un si beau cul !”
Et ces messieurs me relâchent au bout d’une séance de plusieurs minutes. En fait ils sont plus fatigués que moi, qui prend, en souplesse la chose du bon côté.
Maintenant, vu de loin, je réalise que c’était vraiment dangereux…
Une autre de leur blague, quand on faisait la queue à la cantine : un Ancien s’approche d’un Bizu sans bruit par l’arrière pour lui coller au bas de sa blouse un morceau de scotch. Un autre ancien arrive avec un briquet et met le feu au papier collant, qui brûle bien grâce à la colle. Tous les anciens, qui sont dans le coup se mettent à crier “Pompon,Pimpon,Pimpon entourant le bizu, qui se demande ce qui lui arrive, sans comprendre pendant quelques secondes. Jusqu’au moment où il voit la fumée et sent l’odeur de sa blouse qui commence à brûler. Paniqué, il essaye de se débarrasser de sa blouse enflammée, en tapant avec ses mains sur le foyer de l’incendie. Sous les quolibets des Anciens. “Pompon,Pimpon,Pimpon”.
Finalement, n’y arrivant pas, il doit gesticuler pour ôter sa blouse. Tout le monde (sauf lui) se marre. “Pompon,Pimpon,Pimpon”. Ça, c’est pas franchement dangereux, à ma connaissance on a jamais vu un bizu transformé en torche vivante.
Une autre blague, qu’ils ont fait à Mademoiselle Martin, une externe, très forte en maths: un shampoing à la farine bleue, ou blanche en fond de teint sur le visage, rehaussé de traits de peinture de toutes les couleurs. Interdiction de se nettoyer avant de prendre le bus pour rentrer à la maison. Et quelques autres conneries du même genre. Après les Anciens nous disent de nous organiser en élisant l’un d’entre nous comme préfet des mœurs. Qui est volontaire ? Je lève le doigt en premier, on me confirme. Une sorte de performance est demandée chaque année, par les Anciens : il s’agit d’aller peindre (on a le choix de la couleur) les testicules de la statue de David, érigé sur la place de Castelanne dans le plus simple appareil. Ce qui fût dit, fût fait dans la nuit. Avec ses petites roubignolles peintes en rouge. Et effacées la nuit suivante.
A titre de curiosité, ou en tant qu’expert mathématicien, vous serez content d’ouvrir, (et de refermer immédiatement?) l’adresse URL ci-dessous:
https://www.maths-france.fr/MathSup/ProgrammeOfficielMathematiquesMPSI.pdf
En commentaire au chapitre calcul intégral, je peux indiquer, qu’une fois dans ma vie, une fois et une seule, j’ai eu à utiliser une intégrale triple: pour le calcul du volume d’eau douce flottant, dans les atolls, au sein de la masse insulaire, au dessus de l’eau salée.
Et le coté presque ésotérique de ce calcul, ayant impressionné mon auditoire, le Bureau Technique des Communes de Polynésie Française m’avait passé une première commande pour l’étude de l’alimentation eau potable de Bora Bora, à partir du grand motu Tevaïroa.
J’explique cette épopée par la suite dans l’article « TAHITI »
Par la suite, j’ai réalisé d’autres études semblables dans plus d’une dizaine d’atolls de l’archipel des Tuamotu. En Polynésie Française, également.
Les objets fractals:
Prenant comme base certains objets dont la forme est très rageuse, très poreuse ou très fragmentée, objets qu’il a appelés fractales, Benoist Mandelbrot a conclu, développé et utilisé une nouvelle géométrie de la nature et du chaos. Elle a désormais pris une très grande extension, apprenant au savant et à l’ingénieur – et à d’autres! – à voir le monde de façon nouvelle. Le langage fractal à également un impact, aussi puissant qu’imprévu, sur l’art populaire et les mathématiques pures. Voir article suivant.