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HCR en Guinée forestière

Pendant ce mois de vacances, entre libations, fellations et fornications, le programme d’assistance aux réfugiés du Liberia et de la Sierra Leone est formalisé, et approuvé par les états bénéficiaires. On m’attend donc au siège du HCR, Palais des Nations, situé au bord du lac de Genève, pour la signature d’un contrat de coordinateur des ONG en Guinée, pour l’alimentation en eau potable des camps de réfugiés du Libéria et de la Sierra Leone.
Je me rends pour la première fois au siège du HCR au Palais des Nations, où je suis reçu par deux ingénieurs hydrauliciens, un français et un malgache, forts sympathiques. Ils me décrivent la situation en Guinée forestière, catastrophique au plan humanitaire. Compte rendu du HCR (passé, présent, futur) :

« En Guinée, la violence et l’insécurité continuent d’augmenter dans cette région d’Afrique de l’Ouest. Dans un jeu complexe d’alliances, les gouvernements de Guinée, du Liberia et de Sierra Leone s’accusent mutuellement d’abriter des groupes rebelles et de soutenir des incursions transfrontalières.

Au début de la guerre civile au Libéria, en 1989, lorsque Taylor a lancé son Front National Patriotique du Libéria (NPFL) contre le gouvernement de Samuel Doe, il a été rejoint par des combattants sierra-léonais. Les élections libériennes de juillet 1997 ont porté Charles Taylor au pouvoir. Ce dernier avait capturé et assassiné Samuel Doe en 1991 dans les circonstances suivantes : 

Taylor, lui téléphone en personne, pour lui proposer de faire la paix, et de s’allier avec lui pour poursuivre le combat. Il lui propose de venir le rejoindre dans sa base de Mancion, avenue Monrovia. Doe, sans doute déprimé par les dernières années durant lesquelles il est resté retranché dans son PC, accepte, monte dans son véhicule, un Hammer type armé US, flanqué de ses cinq gardes du corps, et se dirige vers la concession de Charles Taylor, son ennemi juré.

A peine rentré dans la cour, les gardes en ferment les portes, et le second de Taylor se présente, ouvre la porte avant droite du Hammer, et demande à Doe et ses hommes de descendre. Taylor sort alors du bâtiment, et serre dans ses bras, à la mode africaine son ennemi de toujours, puis l’invite à le suivre. OK, et quoique très tendu, Doe fait signe à son équipe d’attendre près du Hammer. Des hommes armés de Kalachnikov, surgissent brusquement du bas du bâtiment et encerclent le Hammer. Taylor prend la parole et déclare, qu’aujourd’hui est un jour spécial, il va y avoir des morts…etc. Et sur un signe de sa part les mitraillettes crépitent et fauchent les cinq gardes du corps de Doe.

Puis tenant par le bras son invité du jour, il le conduit vers son bureau à l’étage.
(N.B. ces informations sont fournies à la presse, par un des gardes de Doe, qui a réussi à sauver sa peau en se précipitant sous le Hammer).
Dans le vaste bureau de Taylor, une caméra filme en continu. Doe a été déshabillé, et reste en slip, transpirant de tout son corps. Un dialogue entre les deux hommes s’instaure, entre le bourreau et la victime. Doe n’a rien d’autre à faire, qu’à supplier d’avoir la vie sauve…cela dure assez longtemps, et finalement sur un signe de Taylor, on emmène Doe hors du bureau. Quand ils reviennent quelques minutes plus tard Doe a les oreilles coupées, la caméra en détaille les plaies. 

Puis le dialogue reprend dans les conditions, que l’on peut imaginer…. Et le film se termine sur un plan fixe du cadavre de Doe, avec une grosse plaie au niveau du cœur. Le gros plan s’arrête là, car la suite est « Tabou ». Mais Il n’est pas un africain qui ne puisse comprendre : Taylor va cuisiner le cœur de son ennemi et le manger.

Ainsi il aura acquis la force de son ennemi. Puis le film a été distribué dans tout le Liberia, la Sierra Leone, et la Guinée. J’ai assisté à une projection dans un cinéma de plein air à Nzérékoré : Tout le monde, hommes, femmes et enfants rigolait et se moquait de Doe. Il est vrai que tous les réfugiés léonais avaient subi les pires exactions de son fait…

The execution of former liberian president Samuel Do

On peut s’apitoyer sur le funeste sort de Doe, mais les libériens se souviennent qu’au lendemain de son coup d’état, Doe avait fait planter en ligne sur la plage, des poteaux d’exécution, auxquels seraient ligotés tous les membres du gouvernement renversé président en tête, puis ministres, etc… Il avait aussi convoqué au spectacle, tous les habitants de Monrovia et des environs. La foule était nombreuse, au « Massacre à la kalachnikov » ! 

 Les Nations Unies estiment qu’une personne sur cinq (3 millions de personnes sur une population d’environ 15 millions) dans la région de la rivière Mano regroupant le Liberia (population de 2,7 millions), la Sierra Leone (population de 5,1 millions) et la Guinée (population de 7,1 millions), est actuellement déplacée et, de ce fait, appauvrie.

Les réfugiés, les Guinéens et les travailleurs humanitaires dans la zone frontalière ont tous été les cibles et les victimes des combats de toutes les parties. L’année dernière, une combinaison de rebelles sierra-léonais du RUF (Front Révolutionnaire Uni) et de forces armées libériennes ont, à plusieurs reprises, attaqué et brûlé les camps de réfugiés et les villages guinéens, le long de la frontière. Leurs habitants ont été tués, blessés, enlevés et forcés à fuir. Des travailleurs humanitaires sont aussi au nombre des victimes. En septembre 2000, le chef du bureau du HCR à Macenta a été sauvagement assassiné par des agresseurs non identifiés. On soupçonne une alliance des forces du RUF et des forces armées libériennes. Lors d’incidents séparés, deux membres du personnel du HCR ont aussi été enlevés par des assaillants non identifiés, l’un à Macenta et l’autre à Guéckédou. Tous les deux ont ensuite été relâchés au Liberia. Le HCR et la plupart des agences d’aide ont dû quitter, fin 2000, la zone frontalière afin d’assurer leur propre sécurité. Les réfugiés sont ainsi restés prisonniers de la zone de conflit, sans protection internationale ni assistance pendant plusieurs mois.

 La déstabilisatioN aux frontières a aussi entraîné une augmentation de l’hostilité d’une multitude de Guinéens à l’encontre des réfugiés sierra-léonais, estimés à 300 000 et des réfugiés libériens, estimés à 125 000. Ceci contredit la longue tradition guinéenne d’accueil de ces réfugiés au cours de la dernière décennie. En septembre 2000, le Président guinéen, Lansana Conte a prononcé un discours virulent, blâmant sans nuance les réfugiés pour la déstabilisation aux frontières, les accusant d’être pratiquement tous des rebelles et appelant la population guinéenne à défendre son pays contre les invasions étrangères. Suite à ce discours, des milliers de réfugiés dans les camps et à Conakry furent attaqués, battus, violés et raflés par la police, les soldats et les milices civiles armées. 

La Guinée a essuyé les attaques des forces gouvernementales libériennes et des rebelles sierra-léonais, tout particulièrement à partir de septembre 2000. Les rebelles du RUF, appuyés par le gouvernement libérien et des mercenaires libériens, ont lancé des attaques en Guinée. Le gouvernement libérien a aussi lancé des attaques transfrontalières, accusant la Guinée d’abriter et de soutenir un groupe rebelle libérien, les Libériens Unis pour la Réconciliation et la Démocratie (LURD), apparemment composé d’anciens combattants de la guerre civile, appartenant principalement aux ethnies Krahn et Mandingo, issus de la faction rebelle officiellement dissoute du Mouvement Uni pour la Libération et la Démocratie au Libéria (ULIMO, factions J et K).

Le gouvernement guinéen a répondu aux attaques transfrontalières, sur son territoire, en essayant d’organiser une zone tampon à l’intérieur de la Sierra Leone. A partir de septembre 2004, il a aussi lancé des attaques surprises en Sierra Leone avec artillerie et bombardements par hélicoptère. La Guinée soutient également les forces de défense civile sierra léonaises anti-RUF, notamment les Kamajors, le plus important et le plus puissant de ces groupes et les Donsos qui sont, par tradition, des combattants, originaires de la région de Kono. La Guinée espère par ce biais, repousser les rebelles du RUF de la frontière et les poursuivre en Sierra Leone. Il a aussi été rapporté que les Kamajors avaient recruté, à l’intérieur des camps de réfugiés guinéens, des combattants contre le RUF. Les Kamajors auraient aussi aidé les militaires guinéens, aux points de contrôle en Guinée et auraient combattu avec les rebelles du LURD, au Liberia. Des preuves existent aussi tendant à démontrer que le gouvernement guinéen soutient des groupes armés appuyés de l’extérieur favorables à ses propres objectifs politiques et militaires et agissant autour de la zone frontalière. Sont ainsi désignés les camps de réfugiés autour de Macenta où les rebelles du LURD ont été autorisés à opérer et certains des camps de réfugiés sierra-léonais où des Kamajors en armes et des combattants Donso ont reçu l’appui du gouvernement guinéen.

L’escalade de la violence dans la zone frontalière a finalement poussé le HCR et le gouvernement guinéen à décider, en février 2001, de considérer comme prioritaire le déménagement des camps de réfugiés vers l’intérieur du pays – décision préconisée par plusieurs organisations non gouvernementales dont Human Rights Watch depuis juin 1985 – et à encourager les réfugiés à bouger. A la fin mai 2001, date à laquelle le processus de déplacement a officiellement pris fin, le HCR avait relocalisé de la zone frontière, 57 000 réfugiés sur une population estimée à 90 000. En même temps que le HCR vidait la zone frontière de ces réfugiés, des centaines de nouveaux demandeurs d’asile libériens tentaient d’entrer en Guinée et se voyaient rejeter à la frontière, par l’armée guinéenne, ceci en totale violation du droit des réfugiés.
Les réfugiés déplacés ont été transférés dans six nouveaux camps situés dans les préfectures guinéennes du nord, celles de Albadariah et Dabola, à environ 200 kilomètres de la frontière. Ces camps ont une capacité totale de 100 000 personnes. Quatre d’entre eux ont déjà reçu des réfugiés :                            :
·Kountaya qui a atteint sa capacité maximale de 27 000 réfugiés. 
· Boreah qui peut recevoir jusqu’à 10 000 personnes et qui en abritait 7 000 au mois de mai 2001. 

· Sembakounya qui peut recevoir jusqu’à 25 000 personnes et qui en avait 3 600 au mois de mai 2001 

· Telikoro qui peut recevoir jusqu’à 15 000 personnes et qui en avait 2 600 au mois de mai 2001. 

Les réfugiés reçoivent une parcelle de terre communale et des outils pour construire leurs maisons et pour cultiver (mais Human Rights Watch a rencontré des réfugiés, au camp de Kountaya, qui n’avaient pas obtenu d’outils). Les structures communautaires telles que les marchés et les écoles sont en cours de construction et des activités sociales et culturelles sont actuellement en voie d’élaboration.
Cependant, tous les réfugiés ne sont pas disposés à se rendre dans les nouveaux camps. La poursuite de l’insécurité, du harcèlement et des atteintes contre les réfugiés en Guinée a incité certains d’entre eux dans la zone frontière à prendre la décision de ne pas se rendre à l’intérieur du pays où ils pensent qu’ils seraient des proies plus faciles pour les futures attaques des Guinéens. Aussi, à la différence des camps de la zone frontière, les nouveaux sites sont situés loin des villes et la population locale, dans cette région qui n’est pas très accueillante. 

Dans d’autres cas, le désespoir, la peur de la situation incertaine en Guinée et le désir de retrouver des membres de la famille ont poussé les réfugiés à choisir de rentrer chez eux, même au risque de leurs vies. Un réfugié a déclaré à Human Rights Watch, « En Guinée, j’ai peur de trois catégories de personnes : le gouvernement, les citoyens et les rebelles. En Sierra Leone, il n’y a qu’une catégorie : les rebelles. » Certains groupes de réfugiés sont rentrés en Sierra Leone à pied, à travers le territoire du RUF. Le nombre réel pourrait bien être plus élevé que celui approximatif de 10 000 enregistré par le HCR qui a atteint la ville de Kenema, sous contrôle du gouvernement, dans l’est du pays.
Entre décembre 2000 et mi-mars 2001, Human Rights Watch a découvert que des réfugiés sierra léonais rentrant à pied de Guinée avaient été violés, tués et enlevés par les rebelles du RUF afin de leur servir de combattants ou de travailleurs forcés, alors que ces réfugiés marchaient pendant des jours, voire parfois des semaines à travers le territoire de ces rebelles du RUF pour rejoindre les villes sous contrôle du gouvernement.                                            .
Le HCR a de nombreuses fois répété ses mises en garde contre les dangers de telles traversées des territoires tenus par les rebelles et le mouvement semble avoir diminué à la mi-mai 2001.

Afin de protéger les candidats au retour contre ces abus, le HCR a, depuis septembre 2000, facilité l’évacuation par bateau de certains réfugiés de Guinée qui souhaitent rentrer dans leur pays d’origine. Le HCR organise des retours par bateau au départ de Conakry, la capitale guinéenne,  de Freetown, la capitale de Sierra Leone et de Monrovia, la capitale du Libéria. Le HCR a continué à enregistrer les réfugiés rapatriés par bateau, en particulier en direction de la capitale de la Sierra Leone, Freetown. A la mi-mai 2001, plus de 35 000 réfugiés sierra léonais avaient été rapatriés par bateau, seuls ou avec l’aide du HCR depuis le début du programme en septembre 2000. Un nombre plus faible de réfugiés libériens a été rapatrié. Cependant, les conditions tant au Liberia qu’en Sierra Leone demeurent incertaines et peu sures.

Au Liberia, la situation demeure précaire, sous le gouvernement de Charles Taylor arrivé au pouvoir en 1997, après des élections faisant suite à sept ans et demi de guerre brutale durant lesquelles il fut le chef de l’une des factions en guerre. Depuis son accession au pouvoir, le gouvernement Taylor a agi en faisant preuve de peu ou pas du tout de prise de responsabilité et d’un manque de respect pour l’état de droit, exacerbant ainsi encore davantage les divisions et les ressentiments entretenus par la guerre. La fragilité de la situation au Liberia a été mise en évidence par cinq périodes de violents combats, depuis les élections de 1997. A peine un an après la fin de la guerre, deux irruptions de violence se sont produites à Monrovia, en 1998, durant lesquelles les forces de sécurité étatiques se sont affrontées à Roosevelt Johnson, chef de la faction officiellement dissoute ULIMO-J et à ses partisans majoritairement membres de l’ethnie Krahn. En avril et août 1999, les rebelles libériens opérant depuis la Guinée ont mené des attaques dans le comté de Lofa, au nord du Liberia. Bien que cela n’ait pu être confirmé, on pense que les attaques rebelles étaient conduites par les anciens combattants de la faction ULIMO-K, membres pour une bonne part de l’ethnie Mandingo.

Depuis juillet 2000, les rebelles du LURD attaquent le Liberia depuis la frontière guinéenne. Ceci a pour conséquences des combats soutenus et déplacements généralisés, là encore dans le comté de Lofa, avec des abus commis contre les civils, tant par les forces rebelles que par les forces de sécurité gouvernementales. Les forces de sécurité étatiques sont tout particulièrement responsables de meurtres et de torture, principalement en direction de membres de la communauté Mandingo qu’ils accusent de soutenir collectivement les rebelles. 

En conséquence de quoi, des milliers de Libériens ont fui en Sierra Leone pour échapper aux combats qui ont lieu dans le comté de Lofa. D’autres qui cherchaient refuge en Guinée, en mai 2001, ont été repoussés à la frontière, par les autorités guinéennes. En plus de l’insécurité au Libéria, le gouvernement libérien est accusé de contribuer au conflit sierra léonais en armant et soutenant les rebelles du RUF et en facilitant les exportations illégales de diamants en provenance des régions sous contrôle des rebelles.                        .
En mars 2001, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a voté en faveur de l’application de sanctions, sous deux mois, à l’encontre du gouvernement Taylor s’il ne cessait pas de soutenir le RUF. Ces sanctions qui comprennent une interdiction de voyager pour les membres du gouvernement Taylor et leurs familles et une interdiction des ventes de diamants du Libéria ont pris effet en mai 2001. La guerre civile qui a duré pendant une décennie en Sierra Leone a vu certaines des violations des droits de l’homme, les plus épouvantables dans le monde. Depuis 1991, des dizaines de milliers de Sierra Léonais ont été tués, des milliers mutilés et plus d’un million, déplacés. Si les atrocités ont été commises par toutes les parties, les rebelles du RUF sont responsables de la vaste majorité d’entre elles et celles-ci incluent exécutions sommaires, viols systématiques et réduction en esclavage des femmes, utilisation des civils comme boucliers humains, enlèvements et utilisation des enfants comme soldats, destructions injustifiées de biens et la pratique particulièrement horrible de l’amputation. A travers des campagnes de terreur conduites dans les campagnes et dans les villes, les rebelles ont fait peu de distinction entre cibles civiles et militaires, conduisant de fait une guerre contre les populations civiles. Les forces de défense civile, telles que les Kamajors, ont également commis de nombreux abus (en nombre plus réduit toutefois). Depuis la signature de l’Accord de Paix de Lomé, en juillet 1999, la Sierra Leone a oscillé entre la guerre et la paix. Le contrôle du pays reste partagé entre le gouvernement du Président Tejan Kabbath (élu à l’origine en 1996, écarté en 1997 par les rebelles puis réinstallé au pouvoir en 1998 avec l’aide des forces ouest africaines de maintien de la paix) et les rebelles du RUF, aux commandes d’une bonne partie des régions de l’est, productrices de diamants. Au cours des derniers mois, les forces de maintien de la paix de l’ONU ont établi une présence dans la plupart des grandes villes du pays.

Avec la fin du processus de déplacement des camps de la frontière en Guinée, la menace immédiate sur la vie des réfugiés qui ont choisi de quitter les zones de combats de la frontière a disparu. Cependant, une inquiétude quant à la protection des personnes demeure pour trois catégories de réfugiés : ceux qui ont préféré rester dans la zone frontalière, ceux qui se sont rendus dans les camps de l’intérieur et ceux qui ont choisi de rentrer chez eux, en Sierra Leone ou au Liberia. Ce rapport met en évidence certaines inquiétudes en termes de droits de l’homme pour les réfugiés qui restent en Guinée.

Selon la Convention sur les Réfugiés de 1951 (ratifiée par la Guinée en 1965), la Guinée a l’obligation de ne renvoyer aucun réfugié dans leur pays si leur vie et leur liberté y sont menacées. En fermant sa frontière et en n’offrant pas d’asile sûr aux réfugiés – dont la plupart risquent de subir de sérieuses violations des droits de l’homme au Libéria – la Guinée bafoue l’obligation la plus fondamentale en matière de protection internationale des réfugiés.


 » Bien, merci de votre exposé ; et maintenant pouvez-vous me dire que puis-je emmener avec moi, qui pourrait me rendre service, dans ce foutu bordel ? »
Leur réponse ne s’est pas fait attendre, et tous les deux en cœur : un couteau suisse ! On en vend à la gare.« Avec la bite et le couteau » comme on dit en France.
Je signe donc mon contrat, de six mois ; et je perçois mon avance de démarrage : un millier d’euros. Celle-ci était la bienvenue, car en un mois, les jolies gazelles sénégalaises m’avaient pompé mon pognon, et j’arrivai avec des poches certes marquées sous mes yeux, mais dans mon pantalon, elles étaient bel et bien vides.

Miracle de l’ingénierie « free-lance », sans ressource et sans avenir à 9 h du matin, mais un peu plus tard, vers 10 h, Expert des Nations Unies, nanti d’un passeport bleu international, jouissant dans tous pays membres de l’ONU, de la protection des autorités nationales. J’en aurai du reste rapidement besoin en Guinée pour franchir, en compagnie des plus belles gazelles, les innombrables barrages de police. Billet et réservation d’hôtel en main, au crépuscule je m’envole pour l’enfer guinéen.

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