Le lendemain, j’en ai vraiment marre, et je téléphone à mon fils s’il peut venir à Rabat? Il vit à Casablanca, depuis un moment chez son copain Leroy Hazan, qui le forme à la création de sites Web, et exploite lui même son propre site « Artouest ». Il est OK. et va prendre le train. Je viendrai le chercher à la gare de l’Agdal. Je préviens Hajiba, qui ne se souviens de rien de ce qui concerne ses crises, et qui se rappelle bien de Moana, qu’elle a connu dix ans auparavant lors de mon premier séjour à Haroura plage. L’épisode de notre première rencontre, où je nageais dans le bonheur avec ce petit bijou ancré dans mon coeur.
Je vais chercher Moana, à la gare de l’Agdal, et nous sortons de l’appartement vers un bon restaurant dans le calme qui sied à une famille marocaine bien unie.
Le lendemain matin, je propose à Moana que nous partions tous les deux en vacances, en France. « Oui, bonne idée ! » « Prépare tes affaires, et attends moi, je vais retirer du fluss au distributeur de billet ». Hajiba demande à m’accompagner. « Bien sûr chérie ».
Mais au moment où, concentré, je tape mon code, je sursaute car, silencieuse elle est là, derrière moi, et pourquoi?
Pour voir et retenir. Quoi d’autre?
« Ecoute Hajiba, si tu veux mon n° de code tu peux me le demander, tiensd’ailleurs je te le donne »; et je le lui écris sur un papier.
« Maintenant je vais te dire, quand nous serons mariés, je t’ouvrirai un compte, comme ça tu auras ta propre carte.
Et je tous les mois j’y verserai de l’argent. D’accord? »
« D’accord Habibi ». « Tiens voilà déjà de quoi vous débrouiller pendant mon absence ». « Merci Habibi ».
Outre le fait qu’elle ait insisté pour m’accompagner au DAB, une chose éveille mes soupçons: de retour à l’appart, discutant avec Moana sur notre heure de départ, je tourne brusquement la tête, et surprend Hanane en train de poser muettement la question à Haijiba (alors tu as le code?): un haussement de sourcils, et le pouce frottant l’index. Je me retourne vers Hajiba: elle acquiesce d’un imperceptible oui de la tête. Je pense, bon elle à mon n° de code, mais je pars avec ma carte. Nous verrons ça au retour.
Mustapha se pointe pour nous conduire à Ceuta, point de départ pour la traversée du détroit de Gibraltar. Il va faire le plein pendant que Moana et moi finissons nos bagages.
Ca me ferra du bien de quitter cette ambiance délétère.
Allez au revoir les filles, et ne faites pas de bêtises pendant mon absence. On peut toujours rêver, des bêtises, je sais qu’il y en aura à la pelle. Avec à mon retour pas mal de choses à redresser.
Mustapha arrive, on se fait la bise (Hajiba: « sois sage, chéri.. ») et on prend la route en chantant sous l’impulsion de Moana, qui saisit son Ukulélé:
« Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux
Il faut se contenter du nécessaire, un peu de miel et de..
https://www.youtube.com/results?search_query=il+en+faut+peu+pour+être+heureux
Ce sera la chanson de nos vacances, entre amis ou en public, à la plage ou au restaurant…etc.
Ainsi durant quatre heures de route, Mustapha nous conduit en voiture jusqu’à la douane de Ceuta. Nous descendons et lui serrons la main. Nous allons en effet passer la douane à pied, car il est tout simplement impossible de sortir du pays avec une voiture de l’administration.
On passe donc la douane à pied sans encombre – je commence à avoir l’habitude – et on prend un taxi jusqu’au port. Des centaines de voitures attendent leur embarquement, mais nous sommes dirigés vers un ferry plus léger, donc plus rapide destiné aux piétons.
Arrivée à Algésiras, en Espagne: la nuit tombe, cependant nous avons le temps de louer une voiture pour remonter, dès demain, matin toute l’Espagne, le long de la cote Est. Nous rendrons la voiture dans quelques jours à Irun, à la frontière franco-espagnole.
Le lendemain matin, nous quittons l’hôtel de bonne heure, car nous n’avons pas l’intention de traîner pour la traversée de la péninsule ibérique.
Un arrêt tout de même à Grenade pour visiter l’Alhambra.
Arrivés à Irun, nous rendons la voiture louée à Algésiras, et empruntons, en train, le passage souterrain qui relie la France à l’Espagne. Relocation de voiture et direction la ville de Pau, et le petit village de Lescar, où je vais récupérer ma voiture, garée depuis un an et demi, sur la pelouse, chez Jean Jacques. L’accueil par sa femme qui m’avait porté aux nues lors d’une première visite il y a un an, est cette plutôt mitigé: elle aurait bien voulu, avec son groupe de professeurs de lycée, tous danseurs au nez rouge, intervenir dans mon programme au Maroc….
Ma voiture, une Clio, de deux ans, dernier modèle, et toutes options, est bien là. Le gazon a poussé, et d’autres racines s’accrochent aux jantes des roues, certaines atteignent même les balais des essuie-glaces.
Mme JJ nous invite à l’apéro, en présence de son compagnon, et en guise d’introduction, Moana et moi, commençons par leur chanter « il en faut peu pour être heureux », en faisant sonner le Yukulele. Cool, on commence à discuter librement de chose et d’autres ( on évite les impôts ou de la santé). À la troisième tournée l’ambiance est excellente; tant et si bien, que pour payer mes deux années de garage, je les invite tous les deux au restaurant à Pau. Finalement on termine la soirée, bien allumés et nous nous quittons meilleurs amis du monde. Comme quoi, la consommation d’alcool, ne se termine pas toujours par des disputes, voire des pugilats.
Moana et moi, avons maintenant deux voitures, alors dès le réveil, nous nous dirigeons à Pau, pour rendre la location, et on continue avec la mienne, beaucoup plus agréable à conduire. Direction Montpellier, où Moana a pas mal de copains tahitiens.
Arrivé un peu tard, je trouve une chambre à l’hôtel Ibis, mais en ce qui le concerne, Moana me dit qu’il va rester trois jours avec ses copains, des copains qu’il a connu dans une vie antérieure, il y a plus de quinze ans sur le skate Park à Hyères, et qui ont maintenant depuis longtemps à Montpellier, une boutique dédiée. il décide de passer trois jours avec eux.
« OK, Moana, t’as raison, c’est toujours bon de retrouver de vieux potes ». « A bientôt et on s’appelle si il y a un problème ». En fait je vais passer le premier jour seul, et les deux autres, ensemble avec lui et ses copains.
Le lendemain matin je sors del’hôtel et descend l’avenue. Je tombe sur une boutique APPLE « Premium Reseller » sur le trottoir de droite, avec en face, à gauche, un bar. La boutique, ça m’intéresse pour voir quelles sont les nouveautés, je n’ai pas suivi l’évolution depuis un moment.
En attendant l’ouverture, je me cale sur la terrasse, du bar. Je suis le seul client. Un gars arrive et s’assied à coté de moi. Comme j’ai devant moi, ouvert mon MacBookPro, il engage la discussion.
« Bonjour Monsieur, vous avez un bel ordinateur »
« Oui, j’attends l’ouverture de la boutique Apple »
» Et vous l’utilisez à son plein potentiel? »
« Oui, j’essaye, mais j’ai un problème »
IL SAISIT MON ORDI, le mets devant lui et:
« Alors quel problème? » « Vous pouvez pas comprendre, et rendez moi mon Mac! » Il me rend le Mac: « Allez dites moi votre pb? ». Je le lui dit, et à ma surprise, il énonce sur le champ la solution que je cherche depuis un bon moment.
« Vous permettez, je vous mets ça en place? ». « OK, allez y: ». Et je lui passe l’ordi. Bingo, on deux coups de cuillère à peau, c’est en place et ça fonctionne! Je reprends le Mac, et je le remercie: « Vous avez l’air drôlement fort en Mac ? »
Et là il me surprend : « je suis l’ancien directeur de la boutique d’en face ». Alors là, je trouve intéressant de poursuivre la discussion avec lui. Discussion cordiale, interrompue par une irrépressible envie de pisser! Je me lève et vais là où les rois vont seuls et à pied.
Quand je reviens j’ai un sursaut. Il a repris mon ordinateur et est en train de pianoter sur le clavier. Je commence à l’engueuler. Il me le rends et prétextant je ne sais plus quoi, il me salue et s’en va.
Etrange rencontre, n’est ce pas?
Franchement, ce n’est pas la première fois que je suis sollicité, lors de mes déplacements en France, mais aussi au Maroc, ou ailleurs par des connaisseurs en ordinateurs Mac.
L’Organisation?
Je passe les deux jours restant avec mon fils et ses copains, dont deux sont marocains. C’est le mois de ramadan, et il n’est pas facile de trouver à déjeuner dans leur quartier. Cependant le soir, après la rupture du jeun, je les invite dans un restaurant marocain qui sert le F’Tour: un ou plusieurs verres d’eau pour commencer, puis en entrée un assortiment de biscuits, de dates fraîches ou sèches…et la video ci-dessous vous en dit plus: du lait d’amande, des oeufs durs, un bol de chorba..etc.
Après le F’tour, pour les hommes, c’est la sortie dans les cafés du quartier, la rencontre avec les amis. C’est aussi le moment pour d’autre de se recentrer sur la famille. Plus tard dans la nuit, un bon tajine de poulet aux amandes, fournira les calories nécessaires pour tenir le coup le lendemain.J’ai trouvé sympa de me retrouver, ici à Paris, pendant le ramadan, comme chez moi à la maison de Haroura plage.
Le jour est venu de reprendre la route, pour Paris où le père et le fils vont prendre chacun leur chemin. Moana va en Belgique pour réceptionner une voiture qu’il devra conduire à Dakar. Quant à moi, je vais prendre l’avion pour rendre visite à mon cousin installé depuis peu avec sa femme malienne à l’île Maurice. Je vais en profiter pour faire escale à Madagascar, durant trois jours avec mon ami Gilles Saunier; j’ai relaté nos aventures au Zaïre, au Burundi et au Kenya, alors que nous étions tous deux consultants au HCR, lui logisticien et moi ingénieur hydraulicien.
Après nos exploits en 1994 au Zaïre (devenu depuis RDC: République Démocratique du Congo) Gilles était allé s’établir à Madagascar, où il possédait un petit restaurant sympa, à deux pas de l’aéroport.
Je lui avais fait une première visite en 1995, à l’issue de ma mission à Mayotte, au cours de laquelle, il m’avait demandé de lui envoyer un vibromasseur pour sa femme. Ce que j’avais fait.
Et il m’avait proposé une séance avec 7 gazelles malgaches que j’avais déclinée.
Je prévois aussi une escale à la Réunion, où réside mon ami Eric, jeune ingénieur hydraulicien rencontré au Niger, et sa femme Oumou, nigérienne amie de Bintou.
Mais au fait, où est passée Bintou. Que devient-t-elle, je n’ai plus de nouvelles depuis notre brouille en France?