Ma vie antérieure, ma vie présente, ma vie postérieure.
Ma vie antérieure:
Elle commence à ma naissance et se termine par une balle dans la tête et la réalisation que ma vie se terminait là. Que j’étais mort!
Mon réveil à l’hôpital, mes yeux dans les yeux d’une jeune infirmière, belle fût l’instant de ma résurrection. Ma seconde vie commençait donc par une belle érection.
Le casque protecteur anti stress;
« O’Restaurant », le restau où je déjeune tous les jours, j’entre en discussion avec un diplomate américain que j’ai déjà croisé, ici, à quelques reprises. Il me demande ce que je fais, toujours penché sur mon portable, tel qui me trouve chaque fois qu’il vient ici?
« Eh bien, je suis en train d’écrire un livre: le récit de ma vie…
bla, bla, bla… » A la fin je lui dis que je réalise avoir eu beaucoup de chances dans ma vie, car je suis, bien dès fois passé à deux doigts de la mort. Et je détaille un peu, lui délivrant ce que j’ai raconté au début de ce livre dans l’article intitulé « ma vie d’ingénieur hydraulicien ».
Alors, il pense tout haut: » moi aussi j’aurait bien des choses, bien des chances à raconter ».
« Alors raconte! »
« Ma guerre au Vietnam ».
« Voila j’étais assis a coté du pilote dans un bombardier en mission. Nous rentrons dans une zone sous contrôle de la DCA ennemie, et des tirs de balles impactent notre fuselage. Nous continuons à progresser vers l’objectif, lorsque soudain une rafale crible notre cabine, par en dessous. Sur le siège à ma droite un J.I.est frappé de plein fouet sous le menton, et s’écroule, le crâne ouvert. A ma gauche même scénario: mon voisin est mortellement touché.
Et moi en même temps au milieu, entre les deux, je n’ai rien, je suis vivant , sain et sauf. Et heureusement le pilote aussi!
Arrivé sur son objectif, le pilote du bombardier effectue sa mission, sème la mort, en bas, juste en dessous. Et le retour à la base s’effectue sans encombre.
« Mais, dis moi, comment peut-on vivre, jour après jour dans des conditions pareilles? » « On n’y fait plus attention, on intègre la mort dans notre vie de tous les jours. » » La preuve: à chaque départ en mission, on sait ce qu’on risque. Mais quoi? Allons y, c’est la vie! » (Each time we go in action, we know what we risk. But what, let’s go. That’s life!) ». Impressionnant!
Trois GI à Tahiti :
Il y a 50 ans, étant DG de Labotech, la petite entreprise qui ne connait pas la crise, je décroche un marché pour aller faire des forages de recherche d’eau potable dans l’archipel des Marquises à Nuku Hiva. Je cherche donc d quelqu’un pour l’envoyer là bas, comme chef de chantier, avec une foreuse et deux foreurs. Et Roberto, un aimable collaborateur, me parle de Billy F., un ami à lui, un ancien JI revenu du Viet Nam, un demi tahitien comme on dit, qui pourrait bien faire l’affaire. Les voilà donc partis avec mon vieux GMC, un gros compresseur et une sondeuse récupéreé au CEP, (Centre d’Expérimentation du Pacifique).
Sans nouvelle depuis deux semaines, je décide d’aller faire un tour à Nuku Hiva. Après deux jours de navigation sur la goélette Ara Nui, en approchant lentement du wharf, je constate que ma foreuse est toujours là où on l’a débarquée. Mais alors qu’a fait Billy pendant ces deux semaines? En tout cas il n’a pas travaillé. Il est là sur le quai comme tous les marquisiens qui viennent à la livraison des marchandises commandées à Tahiti. Sachant que la goélette ne vient qu’une fois par mois.
ET puis le JI en Erhytrée.
Me levant de ma chaise