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Niger

Niger 1991

Niger 1
1991 – 1994:
47ans – 50 ans

Job: alimentation en eau de Niamey, la capitale.
Financement Agence Française de développement.

Xavier Meyer, chef de mission de suivi et de contrôle des travaux.

Pendant le mois de vacances que Marcelinne et moi avons passé en France, je me préoccupe de mon futur emploi, car une fois mes exploits en Guinée terminés, il me faudra bien trouver un autre job! C’est le lot des mercenaires du développement!
Il faut donc s’en occuper un an à l’avance.
Dans cet objectif, je me rends au bureau d’études LBII, à Paris. Sur indication obtenue d’un copain, plus de deux ans auparavant. Il s’agit d’une émanation de Louis Berger International Inc. créée au U.S.A. il y a une génération.
Je suis reçu par Pierre L., un ingénieur hydraulicien de Grenoble comme moi. Il a une grosse expérience de l’afrique, acquise au Zaïre. Je lui sors mon CV, et nous discutons. LBII participe à un appel d’offres (A.O.) pour le suivi et le contrôle de la construction d’une station de traitement des eaux , à Niamey, capitale du Niger.
Le projet est financé par l’AFD, agence française de développement.
Ma bonne tête lui convient, mon CV aussi.
Il va le mettre dans sa soumission, et me préviendra s’il gagne l’A.O. Je lui laisse mon adresse en Guinée, HCR Conakry.
Au revoir et à bientôt.


Neuf mois aprés, LBII gagne le contrat, à démarrer le plus vite possible.
Ça tombe bien j’arrive à la fin de la deuxième année de mon job avec le HCR en Guinée. Je clos mes affaires à Nzérékoré, et je prends dar-dar l’avion pour Paris. Je revois P.LN, qui m’informe avoir eu les pires difficultés à me localiser.
Entre la Sonafor à Dakar, le HCR à Genève, puis à Conakry, puis à Nzérékoré, compte tenu de l’inexistence de réseaux fiables, il arrive finalement à me joindre sur la valise-satellite du bureau de Nzérékoré.
Puis le DG, m’invite à déjeuner, en tête à tête, pour faire connaissance. A la fin du repas, il me donne un conseil: « de votre signature va dépendre le paiement de sommes importantes, à l’entreprise, et au bureau d’études nigérien que nous avons pris comme associé…etc. Ouvrez un compte en banque, dès votre arrivée à Niamey.
Mais, il y a deux choses que vous ne devez surtout pas faire:
Primo: n’entrez jamais en contact avec les services financiers nationaux nigériens, et surtout pas avec les impôts.
Secondo: et cela va sans dire, ne montez rien d’illégal. Si vous magouillez, même avec un ministre, ça se saura et vous serez jugé localement et condamné à de lourdes peines, à exécuter dans une prison à Niamey.
Ce que je ne souhaite à personne, ajoute-t-il pour conclure sa mise en garde!
Allez signer maintenant notre contrat, prenez les documents que nous avons préparé pour vous, et bon travail.
« Au revoir Mr., merci de vos conseils, et à la prochaine ».
C’est ça qui me plaît. J’arrive dans un B.E. (Bureau d’études) chômeur, sans un sous en poche, j’en ressors avec un billet d’avion pour un pays que je ne connais pas et avec de la monnaie d’avance sur un contrat de deux ans. Mon statut social est monté en flèche. Le soir, un dîner dans un bon restau, et un bel hôtel, au frais de la princesse.Et le lendemain:
Je vole vers une toute nouvelle vie.
C’est un nouvelle naissance.

Olé, Vive la Vie, Vive moi, Vive l’Afrique!


La SAGE
La SAGE est l’entreprise française, chargée de l’exécution des travaux, appartenant au groupe Genérale des Eaux.

Le chef d’entreprise est sympa – mais qui ne le serait pas avec le contrôleur de ses chantiers? – et m’invite un soir à manger chez lui. Il s’appelle Renvoyer et vie avec son épouse, au Niger depuis quelque temps.
Je sonne au portail. Renvoyer m’ouvre et me livre d’entrée un étrange conseil: « si tu vois un lion qui rôde, ne t’inquiète pas. Il sont apprivoisés. Attention quand même, il y en a deux ».O.K. je ne m’inquiète pas et nous entrons, dans sa maison, sans être attaqués par les lions .
Je suis fort bien reçu dans cette villa avec piscine (toutes les villas d’expatriés à Niamey, ont une piscine en bon état de marche. Il fait tellement chaud dans la journée), et bien sûr toutes les pièces sont climatisées. Il y a aussi un très grand jardin entièrement clôturé, comme chez tous les expats. Tout ceci nécessite un peu de personnel: d’abors un boy n°1 qui dirige tous les autres et réfère directement à la patronne. Ajoutons un cuisinier, quatre gardiens, jour et nuit , un jardinier, un piscinier et deux chauffeurs. Ca fait 10 personnes pour s’occuper de Monsieur et Madame. Je ne critique pas, j’avais à peu près les mêmes installations et le même aréopage! Et mon cuisto était vraiment N°1.
Depuis le joli temps des colonies, ça n’avait apparemment pas changé beaucoup.
On auraient pu tous chanter ensemble, avec Michel Sardou:

 » Moi monsieur j’ai fourni de l’eau: Dakar, Conakry, Bamako
Moi monsieur j’ai eu la belle vie au temps béni chez nos amis
J’en ai gagné des XOF aux temps bénis de l’AOF.
J’avais mon compte bien garni, au temps béni chez nos amis ».

Le repas a été agréable, bien arrosé de bons crus de la métropole. Avec nos métiers de commis voyageurs du développement, nous avions tous les trois des choses à nous raconter.
Puis la conversation tombe sur les deux lions de Madame. Le mari prend la parole: il a acheté ces deux lions à l’invite de sa femme, au musée de Niamey, alors qu’ils étaient tout petits, il y a six mois. Mais maintenant ils avaient grandis et dépassaient plus de 100 kilos chacun. Un mâle et une femelle. Je voulais voir ça, mais on m’explique, qu’il sont chacun dans une chambre en train de dormir, et qu’il faut mieux ne pas les déranger. « Par contre, si vous voulez les voir, venez demain à midi. Au fait est ce que vous pourriez alors me rendre le service de les prendre en photos? »
« Oui bien sûr j’ai justement apporté mon appareil photos de France. Bon OK? OK.
Merci pour cette bonne soirée, et à demain. »
Mon chauffeur Sido, qui attendait durant toute la soirée dans notre véhicule, me ramène à l’hôtel. A cette époque il y avait dans tous les hôtels, quelques femmes ou filles qui attendaient le client, pour l’inviter à faire des calipettes. Ceci en parfait accord avec la Direction (de l’hôtel et de la police).

Patron, c’est l’amour qui passe!
Un peu fatigué par le repas, je décline l’invitation de ces dames et je vais me coucher. Je suis réveillé, un peu plus tard, par des talons qui claquent sur le plancher au bout du couloir, et s’arrêtent devant une porte. Toc, toc, toc. Qui frappe à la porte? »
« Bonsoir patron c’est l’amour qui passe ».
Il ouvre…puis referme la porte.
Je me rendors, mais, 10 minutes plus tard, le bal des talons reprend, un peu plus près de ma chambre. Toc, toc, toc. Qui frappe à la porte?
« Bonsoir patron, c’est l’amour qui passe ». J’entends la porte s’ouvrir et se refermer. Et 10 minutes plus tard, le même manège reprend. J’estime qu’il reste encore trois chambres avant la mienne, pas moyen de dormir!
Alors je me dis, dans 30 minutes c’est mon tour. Pourquoi pas? Elle me fera peut être un truc qui m’aidera à dormir. Parce que, pour le moment j’ai vraiment plus envie de dormir. Vivement la pipe! Et je prend mon mal en patience. Le plus marrant c’est que j’ai suivi tout, par l’oreille. Maintenant là voilà à la porte précédant la mienne.
Bientôt mon tour!
Mais voilà-t-il pas, quelle ne sort plus! Elle a trouvé chaussure à son pied avec le voisin!
Et je n’ai ainsi pas pu me rendormir, le sédatif que j’attendais depuis une demie heure, n’étant pas parvenu à ma porte! De plus à cause du bruit de combat qui s’est prolongé dans la chambre voisine, plus moyen de m’endormir.
Un peu d’humour! C’est l’Afrique Patron!

Les lyons de Mme Renvoyer.

Le lendemain matin, les yeux mi-clos, je rencontre Renvoyer qui me confirme le rendez vous avec sa femme. Je suis prêt, j’ai amené mon appareil photo. Un Kodak cubique, entièrement en plastique, une sorte de boîte à image.
Mme Renvoyer me dit de rester au centre de la pièce, le salon: elle va ouvrir la porte au lion mâle, et je n’aurais qu’à le prendre en photo, alors qu’il s’avancera vers moi. Suis je prêt? Oui. Bon elle ouvre la porte.
Un lion énorme sort de la chambre et s’introduit au salon. Je suis gêné par la table au milieu de la pièce, et je ne peux prendre tout de suite la photo. En réalité, je suis terrorisé par cette bête énorme, plus de 200 kilos, à vue d’oeil, qui s’approche de moi et qui commence à me renifler le bas du pantalon, pour remonter jusqu’à l’entre-jambe, si vous voyez ce que je veux dire.
 » Madame Renvoyer, dites moi ce que je dois faire » . « Monsieur Meyer, tapez le sur le museau, il va s’en aller ». Ça OK, mais moi, je n’avais pas vraiment envie de taper sur le museau de ce lion. Finalement elle arrive et écarte un peu le lion de mon auguste personne.
Puis elle me dit « attention, je vais ouvrir l’autre porte, et la lionne va sortir, alors prenez les tous les deux en photo, ou l’un après l’autre, comme vous voulez ». Tout les deux! On peut pas dire que ma situation s’arrange: un lion ça va déjà pas, deux lions bonjour les dégats.
Sans être très rassuré, j’ai pu prendre des photos. Puis je me suis éclipsé du salon.
J’ai remis le rouleau de pellicules à Mme Renvoyer et je suis allé me remonter au bar « La cascade », chez mon ami Jean Pierre.
Deux jour après je repasse chez Renvoyer pour voir les photos, que sa femme avait fait développer, mais pas de chance, elles étaient toutes ratées. Son commentaire: « c’est bizarre, les quelques personnes qui comme vous ont essayé, ont toutes raté les photos. » Oui OK, mais moi, ça m’avais stressé, et ça ne m’étonne pas vraiment!
Un mois plus tard les deux lions avaient disparu: la femelle euthanasiée suite à une tentative d’attaque sur un gardien. Quant au mâle, on l’avait retrouvé noyé dans la piscine. Enquête faite, le personnel l’y aurait poussée!
Renvoyer s’en était occupé, sans le dire à sa femme qui adorait ces petites bêtes. Il faut dire qu’elle leur avait donné le biberon au début, puis aprés des quartiers de viande, …et bientôt pourquoi pas des gazelles entières.
Les hommes, les lions sont tous frères, ils adorent et fondent sur les gazelles sauvages.


Une vie de noceur.
Lorsque je suis arrivé au Niger, on m’avait fait visiter lu une maison que l’entreprise avait construite pour Altine, alors président de la commission d’attribution, des villages. Ce dernier se proposait de me la louer. J’acceptais volontiers car elle était toute neuve, d’une architecture intéressante, bien équipée avec des meubles neufs et de plus dotée d’une antenne satellite, une première au Niger. Je m’installais donc, tout de suite dans cette belle villa, et on me promettait que la piscine serait construite sous peu.
J’embauchais illico trois gardiens, qui se relayaient, un le jour et deux la nuit.
Il faut dire que 300 détenus s’étaient évadés de la prison, peu avant mon arrivée.
On en avait rattrapé beaucoup, mais il en restait qui rôdaient en ville, à la recherche d’un mauvais coup. Les trois gardiens étaient d’ethnies différentes, comme ça ils se surveillaient entre eux. L’un était touareg et portait le chèche le nuit, l’autre avait un arc avec des flèches empoisonnées (c’était pas de la dissuasion nucléaire, mais ça se savait dans le quartier). Le troisième, je ne sais plus.
Pour vérifier que les gardiens ne dormaient pas la nuit, il y avait un mouchard avec une clé à tourner vers 2 heures du matin.

Peu à peu, je prenais mon rythme de croisière: petit dej. et repas de midi à la maison, apéro et dîner le soir à la Cascade,
Après c’était la période de soudure à la Corniche, où les gazelles discutaient entre elles, achevaient de se préparer, maquiller, etc… et élaboraient leurs plans d’attaques pour la soirée au cours de laquelle peut-être, pourrait se décider leur avenir. Ce qui me plaisait à la Corniche, c’était que la bouteille de bière n’était pas chère. Je pouvais en offrir, sans me ruiner, des tournées aux filles. J’acquerrais ainsi facilement et à peu de frais une réputation de bienfaiteur de l’humanité. Et je bénéficiais auprès de ces demoiselles d’un préjugé favorable. Toujours utile, si l’on ne veut pas rentrer seul chez soi, après minuit.
Au restau le soir, les pastis succédaient aux pastis et une fois à table, venait le vin rosé. On était toujours trois ou quatre et chacun payait sa bouteille. Toute les deux bouteilles bues (et payées, ou portées en compte) Jean Pierre en remettait une gratos!
Après l’apéro, qui commençait à la sortie du travail), et après le rosé, on était déjà bien allumés en entrant à la soudure. Et encore plus en boîte, une heure après. A la fin, on rentrait chez soi en zigzag, mais en cas de pb avec la police, il suffisait d’allonger un billet rouge et c’était réglé.
Bref, on était tous les rois du pétrole.Tous des expats avec un bon contrat, maison, piscine , boys, voitures de service, essence assurance et réparations à charge du projet, d’accortes gazelles à la pelle (sauf pour les gars mariés, un peu plus parcimonieux). Tout allait bien dans le meilleur des mondes.
Mais on finit par se lasser de cette vie de bâton de chaise, et je souhaitais vraiment avoir une compagne à la maison. Pourquoi prendre des risques avec une nigérienne, alors que je m’étais si bien entendu avec Awa, à la fin de mon séjour en Guinée? Je lui téléphone donc, réussit à la contacter par l’intermédiaire de Daniel, et l’envoie chercher à Conakry, par Sido avec un 4×4 Toyota hilux. Tous frais à charge de mon employeur, LBII, Louis Berger International Incorporated.

Awa
Awa s’installe donc à la maison et nous reprenons notre relation là où nous l’avions laissée trois mois plus tôt. Tout va bien, mais peu après elle se fâche et décide de ne plus me parler. Je ne sais même pas pourquoi. Peut être ces récentes copines lui ont-elles décrit ma vie, nécessairement libertine avant son arrivée! Elle reste quand même deux jours sans me parler, puis je tente de la raisonner: « écoute Awa, on a la chance actuellement toi et moi d’être ensemble, et on a ici une belle vie. Mais on ne peut pas prévoir ce que sera demain. Alors ne gâchons pas le présent, profitons en au maximum…bla,bla,et bla ».
« Je t’en prie recommence à parler et ayons une vie normale, toi et moi, moi et toi. »
Un discours franc et sain, pas manipulateur pour un sous!

Miracle, elle recommence à parler et m’explique qu’elle voulait me montrer qu’il faut que je la prenne au sérieux, qu’il ne faut pas « que je la déconne ». Elle est majeure, et elle ne veux pas de ça.
« OK, ça marche » et on va à la cascade pour fêter la fin de son silence obstiné.
Avec Amidou, le cuisto qui cuisine très bien à la française, et elle à la guinéenne nous sommes bien partis pour une vie paisible, et pour moi, une meilleure santé, pour bien travailler, dès bonne heure le matin.
Elle est sensible à cet argument et tout se passera bien quasiment jusqu’à la fin de mon contrat. Awa est belle, avec une belle poitrine (elle n’a pas eu d’enfants), et elle me plaît bien. Fille d’un commissaire de police, elle a reçu en Guinée une bonne éducation. Elle est donc intelligente et cultivée, à la mode guinéenne, et c’est un point important, on peut discuter véritablement ensemble.
Je suis touché par la grâce.C’est le début d ‘une période de calme, d’amour et de bien être.
La piscine est maintenant terminée, nous sommes dans la phase test. On remplit et on vide plusieurs fois, pour effectuer les finitions.

Une famille de gueules tapées
Il existe en afrique une espèce de lézards, un peu plus gros qu’en France, qui attirent l’attention par les belles couleurs de leurs écailles. Parfois bombant le torse, bien campés sur leurs deux pattes avants, ils émettent une sorte de petit cris.
Au Sénégal, on les appellent les gueules -tapées. Et on retrouve cette espèce au Niger. Leur spécialité, c’est de s’introduire dans les maisons, où grâce à l’adhérence de petites ventouses sous leurs pattes, il peuvent rester collés au mur, sans bouger en position de chasseur de mouches ou de moustiques.
On n’a pas envie de les anéantir, alors ils vivent leur vie, parallèle à la nôtre, dans une entente cordiale.

Notre piscine étant vide, l’un d’entre eux, apparemment un chef de famille, mais avec des couleurs passées par le temps, un ancien peut être, un grand père sans doute, s’est aventuré au fond du bassin. Je le repère un soir, dans un coin du bassin. Plus tard je repasse au même endroit: l’ancien est toujours là. C’est comme s’il n’avait pas bougé. Peut-être a-t-il essayé de sortir en grimpant sur le mur vertical, mais il n’y est pas arrivé, car les carreaux en porcelaine, sont plus lisses et moins adhérents qu ‘un enduit de peinture sur les murs de nôtre maison. N’est pas?
Je vaque à mes occupations et repassant au même endroit encore plus tard, il est toujours au fond. Et sur le bord de la piscine, un(e?) autre gueule-tapée le regarde, désemparé(e?). Puis d’autres membres de sa famille apparaissent, sur le bord de la piscine et restent les yeux fixés sur le vieillard en difficulté.
Scotchés à la verticale de leur ancien, ils émettent de temps à autres des petits cris, des sortes de lamentations.
Puis je n’y porte plus attention, mais deux jours plus tard je me renseigne auprès des ouvriers qui ont repris leur travail: oui, ils ont bien retrouvé un gueule-tapée, mais mort au fond de la piscine. Mort auprès des siens, venus l’assister, lui bloqué en bas et eux en haut, impuissants à l’aider.
Un exemple de solidarité familiale chez les geule-tapées…

Mon job
Ma mission se détaille comme suit:
A NIAMEY:
– Construction et mise en service d’une station de traitement de 30.000 m3/ jour.
– Réhabilitation de la première tranche, de même capacité.
– Démarrage, pilotage avec les techniciens de la société nationale des eaux et suivi des paramètres de la nouvelle station durant trois mois, pendant la saison des pluies.
Construction des réseaux de distribution d’eau dans quatre quartiers.

Déroulement des travaux
Plus en détail et sur le terrain, ma mission consiste à vérifier les plans, puis à coordonner et surveiller les travaux, en qualité et quantité. Tout en assurant avec la SNE – société Nationale des Eaux du Niger – la gestion globale de ce programme, financé par l’Agence Française de Développement (AFD).
Je m’adjoint un bureau d’étude nigérien, qui fournira l’équipe locale: un comptable, une secrétaire et quatre contrôleurs: station de traitement, canalisations, forages, châteaux d’eau, plus un chauffeur.
Le DG de ce bureau d’études s’implique en priorité dans la gestion et le contrôle de qualité de ses prestataires.

Chef de la mission de contrôle, j’ organise et anime les réunions hebdomadaires entre l’entreprise, la SNE, et nous mêmes. Mon partenaire à la SNE, est le Directeur de l’exploitation (surnommé Monsieur 5%).
Ces réunions prennent toute la matinée puis l’entrepreneur invite tous les participants à déjeuner en ville.

Le barrage de Goudel.
La prise d’eau de la station de traitement se situe juste en aval d’un petit barrage, le barrage de Goudel. Celui-ci stoke les eaux pendant la saison des pluies, pour les restituer pendant la saison sèche. Il dispose d’un trop-plein pour laisser passer les crues.
Le fleuve Niger est une voie de circulation importante, par pirogues: Guinée, Mali, Niger, Bénin, Nigéria.
Des bozzos, éthnie du Nigéria, remontent parfois le fleuve à partir de leur pays. Et le passage du barrage de Goudel, à Niamey, s’avère un point dur puisqu’il n’y a pas d’écluse. A la limite, ils pourraient remonter par l’évacuateur de crues mais durant la période des pluies, celui-ci débite un très fort courant, ne laissant aucune chance, aux grandes pirogues nigérianes de passer en amont.

Nos bozzos étaient donc garés en rive gauche, lorsque mon fils et moi arrivont avec notre 4×4 Hilux, sur le parking bithumé s’étendant depuis l’amont du barrage, jusqu’en aval. Un nigérian sans doute le chef de l’équipe, s’avance vers nous, et après les salutations d’usage, nous explique qu’il faudrait tirer sa pirogue hors de l’eau, la déposer sur le parking puis la tirer sur une trentaine de mètres pour la remettre à l’eau en amont.
Ainsi ils pourraient reprendre leur navigation sans avoir à attendre des jours, ou des semaines…ou des mois!
« OK, no problem, let’s try just now. »
Donc ils fournissent la corde et vident leur pirogue. Puis on l’attèle à notre 4×4, et je commence à tirer doucement, la pirogue sort peu à peu de l’eau. La tourner dans la bonne direction est un jeu d’enfants, ils sont une trentaine; la tirer encore vers l’amont se fait aisément avec le 4×4, puis la remise à l’eau, dans le fleuve en amont du barrage se fait aussi facilement à la main.
« Et voilà, vous pouvez, si vous voulez, repartir et remonter le fleuve vers votre lieu de pêche ».
Peu de temps après, j’ai le même problème, je suis avec mon bateau à moteur (un speed boat type Boston Wohler 14″) à l’aval du barrage, et voudrais passer à l’amont; mais après quelques tentatives plutôt risquées, j’abandonne cette idée et j’approche de la rive pour y amarrer le bateau, en aval.
C’est alors qu’ une trentaine d’hommes surgissent et entrent dans l’eau jusqu’à la ceinture, on me dit de m’asseoir, et ils soulèvent à la main mon SPEED Bora, pour le déposer, avec moi dedans, à l’amont. Ce faisant ils me rendaient le service que je leur avais rendu. Merci, les gars, Thank you vert much; Thanks a lot!
Poignées de mains, merci, ….au revoir.

En fait ils sont restés une semaine encore, pour réparer les dégâts causés sur leur abri, pendant le transfert sur le parking.
Hommes, femmes et enfants avaient rechargé leurs bardas et leurs volailles : poules, canards et coqs et même un cochon.
Et ils sont repartis à l’aventure dans leur grande pirogue.
Étaient-ils des pécheurs? Ou bien fuyaient-ils la misère endémique de leur pays? Allaient-ils au Mali? à Tombouctou?

Je ne le sais pas, mais ce que je retiens c’est que nous avions vécus, tous ensemble blancs et noirs, une véritable entr’aide, un vrai partage, amical et profondément humain.



Et maintenant, voici le récit d’un beau voyage, du Niger au Sénégal avec mon vieil oncle Jean, et mon fidèle Sido.

La station de traitement est construite en rive gauche du fleuve Niger parce que Niamey s’est d’abord développée uniquement en rive gauche. Ce n’est que récemment que sont apparus les quartiers en rive droite. Notamment avec la construction, il y a 50 ans, de l’hôtel Gawey, moderne et luxueux entraînant le déguerpissement d’un quartier, ancien et pauvre, vers la rive droite. station de traitement des eaux. STE.
L’ancienne station de traitement des eaux produit, à partir du pompage d’eau brute dans le fleuve, une quantité d’eau potable de 30.000 m³/jour.
La nouvelle station dont nous commençons maintenant la contruction, produira également 30.000 m³ d’eau potable par jour. Mais avec des aménagements techniques récents qui devraient permettre d’en améliorer encore la qualité.
Dans toute STE le traitement comprend quatre étapes: le mélange, la décantation, la filtration, et la coloration. La première consiste à injecter à l’entrée dans la STE, un produit qui concentre les impuretés en petites boules.Celles-ci se décantent ensuite au fond du décanteur, au bout duquel l’eau clarifiée, est filtrée sur des lits de sables pour atteindre finalement une qualité irréprochable. Il ne reste plus alors que la choration, et l’eau ainsi produite est potable, et peut être distribuée aux populations. Jusqu’à l’intérieur des maisons, où elle calmera la soif et apportera santé et propreté.

La quantité produite – 60.000 m³/jour – dépend du nombre d’étapes du traitement. Or, il m’est apparu clairement que l’eau du fleuve pendant la saison sèche était assez claire pour permettre de sauter les deux premières étapes de clarification; et ceci était confirmé par les analyses pratiquées, chaque matin, dans notre laboratoire.
Ainsi, il serait possible d’augmenter le débit d’eau traitée.
J’en parlais avec le chef de la STE, qui trouvait l’idée judicieuse, car l’augmentation du débit d’eau traitée, allait permettre de distribuer plus d’eau potable et d’atteindre ainsi les quartiers les plus éloignés, auparavant démunis. Ce qui fût dit, fût fait, et pendant toute la durée de la saison sèche, plusieurs centaines de milliers de personnes supplémentaires en ont bénéficié.

Le vieux fusil.
Lorsque je demandais à Awa de me rejoindre au Niger, j’appelais la famille de Marcelline pour prévenir que je ne reviendrais pas en Guinée, puisque sa mère avait refusé notre mariage. Mais l’oncle de mon ex-chérie avait pris les choses en main, à Nzérékoré. En effet dans la famille guinéenne, l’oncle et la tante jouent un rôle plus important, dans les décisions concernant les enfants, que le père et la mère. Et l’oncle, voyait mon désengagement d’un très mauvais œil. Puis, de guère lassé, il me demandait une indemnité financière, pour permettre à sa nièce de poursuivre ses études. Et me menaçait, si je ne payait pas de venir au Niger, pour s’occuper de moi. Je lui dis donc un virement postal, mais au fond de moi, sa menace me préoccupais. De plus la sécurité au Niger se dégradait. Et de ce fait, je ne me sentais plus vraiment en sécurité, malgré mes trois gardiens, leurs arcs, leurs flèches et leurs coupe-coupes.
J’en parlais avec un ami militaire, un motard de notre groupe. Comme je cherchais à me procurer une arme, il me proposa, pour un prix raisonnable, un fusil à canon court, dont il cherchait à se débarrasser avant son retour prochain, en France.
Quand il me remis le fusil, je lui remis les billets rouges, et yeux dans les yeux, il me dit: « tu sais que c’est illégal? » « oui » . « Alors si tu te fais prendre, je te demande de ne pas donner mon nom. Au moins jusqu’à mon départ ». Et il ajoute, après une courte pose  » Oui, jusqu’à mon départ. Après, je serai en France on s’en fout ».
Je prend le fusil, et vais le ranger au fond d’un tiroir, c’est un canon court, dans la commode de ma chambre.
Puis je l’oublie là pendant plusieurs mois.
En fin la fin de ma mission approchant, de ma mission, Awa m’ayant quitté, je déménage et m’installe dans un studio en ville. Mais là, catastrophe, j’oublie tout simplement mon fusil dans la commode de mon ex-chambre.
Or le nouveau locataire de ma villa, n’était autre que le patron de la SADE, qui achevait la construction de la STE. M’apercevant de cet oubli, je demande à Sido de m’emmener, illico, à la villa pour récupérer le fusil. Le nouveau locataire, chef de chantier l’entreprise, partageait avec son patron une certaine aversion à mon égard, en raison du contrôle trop sévère à leur gré, que j’exerçais depuis deux ans sur leur travaux. Il m’emmène dans la chambre, ouvre le tiroir du bas de la commode et en sort le fusil. Puis pour se moquer il fait mine de tirer en l’air, puis par la fenêtre…etc. Et il me rend mon fusil.
Je rejoins Sido, qui attendait dehors dans le 4×4 et camoufle le fusil sous la banquette. Je lui dit: « Sido, amène moi au restau et va jeter ce fusil à l’eau. Tu prend une pirogue et tu le jette au milieu du fleuve ». « Oui, patron! ». Et on n’en parle plus.
Résultat des courses: le lendemain matin, vers 8 h, deux nigériens se présentent à mon studio. L’un devant, l’autre en arrière de 5 ou 6 mètres. Ils me montrent le fusil. « C’est bien à vous ce fusil?  » « oui ». Ils me montrent leur carte d’inspecteur de police, et m’intiment de les suivre, en prenant mes passeports et quelques effets. Nous allons au commissariat, et il me plantent là, toute la matinée. Vers 14 h, un autre inspecteur me questionne. Je réponds en ne cachant rien: mon job en Guinee, Marceline, les menaces de son oncle…etc et puisque mon copain militaire était rentré en France depuis un moment, je lui dis son nom…etc.
Le commissaire, qui n’a pas encore vu le fusil, demande qu’on le lui apporte, et là son visage s’éclaire : « Ah, mais ce n’est rien; rien qu’un petit fusil à canon scié, et moi qui pensait que vous vouliez tuer des tas de nègres, avec un UZI israélien!
Un autre inspecteur entre dans le bureau, et il est chargé de faire une enquête auprès de l’armée française pour retrouver propriétaire du dit fusil, et vérifier mes dires. Enfin un autre inspecteur arrive, triomphant, car il a perquisitionné ma villa et trouvé, je ne sais où, une boîte de cartouches. Il fait rentrer le chef de chantier, qui se marre déjà beaucoup moins, et je confirme ces explications. Ces cartouches ne lui appartiennent pas, c’est mon copain militaire qui me les a remises avec le fusil à canon scié. De plus je n’y ai pas touché, la boîte est pleine. Alors là, le commissaire, exhulte, la boîte à la main!
Il manque une cartouche! Et il sait comment me faire avouer. Avouer quoi?
Puis tout le monde s’en va, et je reste seul avec lui. Il me menace, se met à crier…et finalement il sort, c’est l’heure de manger. On me ramène au commissariat, on me donne à manger et, mesure de faveur on ne me jette pas en cellule, je reste dans le grand hall d’acceuil. Tous les policiers sont sont sympas, on discute et je peux même regarder la télé.
Vers 17 h c’est la descente, la sortie du travail, et j’ai mes bons copains qui se pointent. Des militaires français, et Moussa, mon contrôleur en travaux de genie-civil. Il est confiant, sa tante est juge, il va m’arranger mon séjour!
Mais voilà, malheureusement, celle ci est partie en vacances.
Il me dit alors, qu’il va parler aux policiers, pour m’éviter absolument de passer la nuit en cellule commune. Il va, il parle, j’ai confiance car nous sommes amis, et je le connais bien: il parle bien…
Il revient, c’est arrangé.
Awa est venue aussi, malgré notre récente séparation.

Awa étant fille de commissaire, sait qu’il faut redouter les polices africaines. Elle reste assise un moment près de moi sans rien dire, au bord des larmes me semble-t-il, puis elle se lève, me fait la bise et:  » Xavier soit prudent, s’il te plaît, fais attention, soit prudent .“ Mes copains militaires reviennent avec des plats préparés, et une demi-bouteille de vin rouge. Mais celle-là, je n’y toucherai pas, c’est interdit, les gardiens la garde pour eux. L’heure de la visite est terminée, on s’effusionne, et tout le monde s’en va.                                                  .
Sido laisse la voiture dans la cour, ça pourrait toujours servir. Mes affaires sont dedans et je garde la clé. Je m’allonge et j’essaye de dormir, malgré la lumière, et le bruit de la télé. Puis c’est l’extinction des feux, et je m’endors.
Vers 5h du matin, le chant du coq me réveille, et Sido arrive avec le petit déjeuner. Un peu plus tard on m’annonce que je vais passer en jugement dans l’après-midi. Pour être présentable devant le juge, je vais prendre mon nécessaire de toilette, dans la voiture et on m’indique un robinet. Sido déplace le 4×4, afin de me faire profiter de ses imposants rétroviseurs…  et je me rase. La journée s’écoule, tous mes ex-employés à la villa viennent compassionner avec moi, et aussi mes copains, mes potes.                                              ..
17 heures: une camionnette Peugeot, pleine de gendarmes vient me chercher. Ils ont eu la délicate attention de mettre un petit banc à l’arrière, avec à côté, bien en vue, une pancarte en contreplaqué, sur laquelle est écrit: « Trafiquant d’armes » et on part faire le tour de la ville. Toutefois avant de sortir, on remplace « Trafiquant d’armes » par « Détenteur d’armes illicites », c’est plus nuancé.
Je dois dire que ça fait un drôle d’effet d’être trimballé comme ça en ville. La population est surprise car c’est pas souvent qu’on voit un blanc à celle place, réservée aux noirs. Puis arrivé au palais de justice, on me place sur un banc, parmi les autres prévenus. Des exclamations de surprise fusent et les commentaires vont bon train. Le temps passe, les accusés passent les uns après les autres. Un avocat s’insinue entre les bancs et vient me proposer ses services. C’est rassurant, mais on verra après mon jugement. L’attente se prolonge, et finalement je passe en dernier face au juge.                                       .
« Alors qu’est-ce qu’il se passe, Mr Meyer? On me dit que vous détenez des armes de manière illicite. Voyons voir ça sur notre Code !“                                          . Il ouvre le Code, cherche la page… “voyons, voyons. Ah, voilà, quatre ans de prison! Ça peut paraître sévère, mais je connais bien le Code français et le nôtre est copié dessus. Quatre ans, qu’allez-vous faire Monsieur Meyer! »
Je sens ma tête se vider de son sang. Je blanchis…. Et mes chevilles se mettent à gonfler. Je bredouille,  » je ne pensais pas que c’était si grave, Monsieur le juge…Je…je suppose que je vais prendre un avocat. » 

Là-dessus son téléphone sonne et le voilà en conversation pendant dix bonnes minutes…de temps en temps il me jette un coup d’œil. Je ne suis vraiment pas fier. Puis, enfin, il raccroche !                                           .
« Alors Monsieur Meyer, vous disiez ? Qu’allez-vous faire Mr Meyer?“            . ! « Je vais prendre un avocat, Monsieur le juge!“                                               “ 
Alors il me regarde bien en face, et se penche vers moi, du haut de son estrade, comme s’il avait fait un bon coup !                                      .
 « Surtout n’en faîte rien, nous allons arranger tout ça. Ce n’est pas moi qui vais vous juger, mais un de mes collègues que je connais bien, et que je vais le sensibiliser à votre cas.“ 

Soudain, l’espoir renaît, je remercie d’avance le juge de son intervention et je me sens soudain plutôt généreux :                                       . 
“Y aurait-il des frais à régler ?“                                  ? 
« Non, non, ce n’est pas la peine. Je vous soutiens en raison des excellentes relations que j’entretiens depuis longtemps avec le M. Le Consul de France ».
Et avec un grand sourire : Allez, bonsoir M.  Meyer, vous pouvez rentrer chez vous, vous êtes libre, présentement! »                                               .
Je n’en reviens pas, je file chez le Consul, pour le remercier. Il m’a expliqué qu’il n’avait fait que  son devoir ; protéger ses compatriotes français, en difficulté.
« Mais soyez prudent à l’avenir, il faut être plus prudent : il y a des gens qui vous en veulent, à Niamey“                                            « 
« Ah, oui, mais qui donc?“                                                    “ 
« Je ne vous en dit pas plus. Allez, payez-vous un bon restaurant, et savourez votre liberté… »                                      . 
Dégoulinant de reconnaissance, je le quitte, et file tout droit à « La Cascade » où Sido me dépose. Je retrouve ma bande, qui m’applaudit à tout rompre et nous fêtons dignement ma libération rapide qui nous étonne tous. Buvons donc à la liberté! C’est le début d’une soirée mémorable au restau, puis à la Clochette et enfin en boîte, c’est-à-dire à la Corniche.                                     .
Jusqu’à ce que Jacques un ancien gangster de Marseille, me suggère d’adopter un profil bas dans ce lieu public. Il ne s’agit pas de pavaner juste après ma relaxe. D’aucuns pourraient m’en vouloir ! Je comprends illico, et demande à Sido de me ramener à Kouara Kano, à mon quartier, à ma maison.

                                           .
Alors est-ce le hasard qui m’a fait plonger, et la Baraka qui m’a sauvé? Ou s’agit-il d’un mauvais coup monté contre moi? Aujourd’hui, 25 ans après ces évènements, je penche pour la seconde assertion: un coup monté contre moi.
– L’oubli du fusil dans le tiroir de la commode: ça c’est de ma faute.                         .
– Mais l’usage qui en est fait pose des questions :  Pourquoi Sido ne l’   a-t-il pas jeté à l’eau? Je lui ai bien sûr posé la question. Il dit qu’il a chargé quelqu’un d’autre de le faire. Je connais ce gars, une sorte de simple d’esprit. Mais depuis Kountché et son conseiller Bonkano, on sait que ce sont les meilleurs indics pour la police.                                     .
– Un inspecteur a trouvé incroyable qu’un ingénieur, comme moi, confie une tâche aussi confidentielle à un chauffeur. Cela signifie qu’on ne peut pas avoir confiance en Sido. Sido a donc pu être acheté pour me nuire et confier ce fusil à un simple d’esprit indic. de la police. Un coup monté à deux.
– A ce stade, la police à la pièce à conviction entre les mains et la déposition de l’indic m’accuse d’en être le détenteur.                       .
– Du reste, comme si besoin en était, c’est bien ce que j’ai avoué d’emblée aux deux inspecteurs venus m’arrêter au studio.                                           .

Après durant l’enquête :                                   :
– Qui a pu faire croire à l’inspecteur chargé du trafic d’armes que j’avais une arme comparable au redoutable pistolet-mitrailleur israélien, UZI. ?                           .
– Pourquoi avait-on préparé une pancarte me présentant comme un trafiquant d’arme au public? Ce n’est pas le chef de service, puisqu’il a déclassifié l’affaire. La preuve ses propos que j’ai rapportés plus haut et la rectification sur la pancarte. Qui, pourquoi? Un subalterne du chef du service n’aurait-il pas été corrompu?
– pourquoi l’inspecteur qui a trouvé la boîte de cartouche, dans la villa, m’a-t-il menacé en criant, à midi, sans revenir l’après-midi ? Parce qu’il avait joué sa scénette et empoché son argent en  récompense ?                                            ?
– l’entrevue avec le juge. Pourquoi le téléphone sonne-t-il juste après l’énoncé de la peine de 4ans, figurant au Code civil ?                                     ?
– et pourquoi sa conversation dure-t-elle si longtemps? Pour me faire mariner dans mon jus ? Je parierais bien que c’était le patron de l’entreprise qui était au bout du fil.                                                   .
– pourquoi le juge se marrait-il en me disant « surtout n’en faites rien ». Parce qu’il savait qu’il allait toucher son argent après ce petit numéro qui l’avait bien amusé.
– pourquoi le Consul me fait-il état de gens qui m’en veulent à Niamey? Sans vouloir m’en dire plus ?                                  
Pas de conclusion fermes de ma part, juste des conjectures. Le hasard ou l’entreprise. Par contre, j’ai la conviction que si on avait voulu me faire plonger pour quatre ans en prison, ils(?) avaient les moyens de le faire.
A mon retour à Paris, je passai au siège de LBII, qui était bien sûr au courant, et la même question se posait: était- ce un coup monté par l’entreprise, saisissant l’opportunité d’ une petite vengeance en fin de contrat?

Voilà où peut mener le délicat métier qui est le mien, au sein du monde interlope des Travaux Publics. 

Campagne de sensibilisation de lavage des mains avec le savon:

https://www.bing.com/videos/search?q=unicef+lavage+des+mains+au+savon&&view=detail&mid=6E491174F5156F97BE2C6E491174F5156F97BE2C&rvsmid=717682F4447FEF68ADE5717682F4447FEF68ADE5&FORM=VDQVAP