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Tapis volant pour Hajiba

Le réveillon

Nous sommes maintenant en plein hiver et il fait vraiment froid dehors. Les gens sortent peu, si ce n’est pour acheter des cadeaux, se réservant pour les fêtes de fin d’année. La moitié des marocains ne fêtent pas Noël, l’autre moitié si, mais naturellement ça ne se passe pas à l’église, plutôt au restaurant. Par contre tout le monde se retrouve, bien habillés, coiffés et parfumés au réveillon du jour de l’an.
J’ai réservé pour nous quatre (Hajiba, Hanane, sa petite fille et moi même), une table bien placée, près de la piste de dance, à la soirée traditionnelle organisée à l’hôtel « le Piétri », dans le quartier Hassan.

Emplacement très commode, confort parfait, personnel très attentif et courtois, on se sent comme chez soi dans cet hôtel.  L’accueil est chaleureux, le personnel est aimable et serviable, l’emplacement est calme et chic, le bistrot est super avec l’accompagnement musical. En fait, c’est l’hôtel où je venais me réfugier les week end avec Coura, lorsque j’étais saisi par la terreur de voir mes ennemis débarquer dans la villa d’Haroura plage. Au point qu’il m’arrivait souvent de téléphoner à Mustafa pour lui demander de venir dormir à la maison. Cependant, depuis que j’ai Hajiba et Hanane avec moi, je me sens beaucoup plus calme. Allez savoir pourquoi?
L’après midi précédent le réveillon, ces dames, vont se faire ripoliner, chez coiffeurs et maquilleurs, aussi arrivent-t-elles à l’appartement un peu tard, à l’heure où nous devrions déjà être en train de prendre possession de notre table. Mais nous continuons à discuter au coin du feu, en buvant du champagne. C’est le plaisir de faire, en quelque sorte le point de l’année passée et de tenter dévoquer la nouvelle année. Enfin, après une dernière vérification de leur maquillage, Hajiba et Hanane m’avisent qu’elles sont prêtes; et nous pouvons partir pour le réveillon.
Mais bien sûr, comme nous arrivons très en retard, on ne comptait plus sur nous et notre réservation avait été biffée.
Finalement, sur mon insistance, le directeur des bouteilles (que j’avais connu en 1969, commis dans une petite épicerie de quartier à proximité de notre location, avec Françoise 22, rue de la Marne), le directeur des bouteilles disais-je fait installer pour nous une petite table dans un coin de la salle des fêtes, d’ores et déjà surpeuplée. D’où un petit incident tout à fait gênant pour moi: Hanane, en poussant la poussette de sa petite fille, vers notre emplacement, peu à l’aise dans son embonpoint excessif, perd l’équilibre et en essayant de se rattraper à la table voisine, elle renverse la soupière pleine de soupe? Ou ça?
Sur la belle robe de cérémonie d’une cendrillon assise en face de son chevalier servant, ou de son prince charmant, comme on voudra.
J’avoue que je suis un peu stupéfait de voir Hanane et Hajiba détourner du regard, et achever leur mise en place, avec enfant et bébé. Confus je me précipite pour ramasser la soupière, et proposer à notre voisine une poignée de kleenex pour nettoyer sa robe. Elle me fixe avec un regard interrogateur qui fait le va et vient entre moi et Hajiba-Hanane, lesquelles s’installent comme si de rien n’était.
Horiblement géné, et, quasiment muet, je me contente de répondre par un regard discret, en haussant les sourcils.
Mais je sens que cet incident l’a bouleversée. Et a gâché sa soirée, la première de l’année 2012. En effet, après avoir refusé plusieurs fois la proposition aimable de son compagnon de l’accompagner chez elle pour aller se changer, elle finit par se lever de table, par l’embrasser froidement sur la joue, et par quitter la salle, seule et sans un mot!
J’en parle un peu plus tard avec Hajiba, qui me répond que ce n’est rien; nous n’allons certainement pas nous gâcher la soirée pour si peu!

Je passe sur les détails du menu gargantuesque que nous ingérons, sur les bouteilles de rosé qui succèdent à celles de champagne, et qui nous projettent dans un Univers parallèle, où tout est beau, gai, joli, agréable, et nous qui rend amoureux, et audacieux.

Tapis volant….

L’appel de la musique est fort. Hajiba a des fourmis dans les jambes: elle se lève, se dirige vers le centre de la piste déserte à l’instant: un mouvement de tête vers l’orchestre andalou, et c’est sur des mélodies orientales, que ma danseuse chérie, va nous offrir le meilleur d’elle même en retrouvant les gestes gracieux, arrondis, enveloppés, de la danse dite communément « danse du ventre ».
Puis dans l’orchestre, le tambour saccadé de la Dar Bouka, remplace les sanglots longs des violons andalous.

et enfin, les cymbales manuelles des Gnaouas, entrent dans la partie.


Maintenant Hajiba libère ses longs cheveux longs, longs, longs, longs… Ils deviennent spectaculaires prolongements des mouvements circulaires de sa tête, et c’est son corps tout entier, qui commence à frissonner . L’orchestre est déchaîné. Les gnaouas saccadés de plus bel.
Rapidement exaltée, spasmée, Hajiba se soumet à l’envoûtement qui s’installe en elle; sa gestuelle impulsée se fait plus rapide, désordonnée, affolée. Je capte son message:
« En première classe sur son tapis volant, elle quitte notre soirée, s’envole dans le temps et dans l’espace, jusqu’à la création de Marrakech: la voilà en 1062 sur la place D’jma El Fna au pied de la Koutoubia en train de danser devant les dignitaires omeyyades, puis en 1090 devant les almoravides…. »

You Tube Tapez Amir et Mina

Et une fois encore, à la fin de la nuit je sors de mes mille et une nuits, de mes histoires d’alcôves, pour replonger dans le quotidien, hostile à mon égard.

Psychose

Hostile comme ce jour ou bloqué à un feux rouge, je ressens un léger choc de la voiture de derrière.
C’est pas grave, ça arrive, et je n’y fais pas attention. Juste un regard rapide dans le rétroviseur. C’est un 4×4.
Mais, cinq secondes après, un nouveau choc. Cette fois ci, courroucé, je me retourne et derrière le pare-brise de l’auto-tampon, le conducteur me fait un signe de la main, en me souriant.
Je le reconnais, mais le feu passant au vert, j’embraye et j’avance. Nous nous perdons de vue, mais j’ai reconnu le visage boursoufflé de Jean Brodier, le conducteur de travaux du programme au Mali, il y a 13 ans. Programme dont j’assurais le suivi et le contrôle et que j’avais quitté à la fin des travaux à moto de Bamako à Niamey. Un raid effectué avec « Terrine d’Oeuf », un bon copain de l’époque. La réapparition de Jean Brodier, n’est pas une bonne nouvelle! enfin on verra bien!

Ainsi Brodier réapparait dans ma vie ! Je me souviens avoir tenté une fois de le joindre à son numéro en France. Mais j’étais tombé sur sa mère : “Oui, Monsieur, vous désirez “” Bonjour Madame, je voudrais parler à Jean”” Il est absent. Qu’est-ce que vous lui voulez à Jean ?” “Jean est un vieil ami ; nous avons travaillé ensemble au Mali. Je m’appelle Meyer, Xavier Meyer”.
” Xavier Meyer ! Au Mali ! Ho, mon dieu !”, “non, non, non !” Effrayée elle avait raccroché brusquement.

Même cinéma, quelques jours plus tard, coincé par la voiture de devant, dans un carrefour, au sortir du Ministère, je croise le regard (dur, dur) du conducteur de la voiture de gauche. Ca se dégage devant moi, et j’embraie pour avancer. La voiture de gauche, au lieu de me céder la priorité, avance et me bloque. Même regard haineux qui me fixe. Moi qui pensait lui faire un beau sourire pour m’avoir laissé passer, c’est réussi. Alors je le bloque un moment en lui faisant la gueule moi aussi. Super, non?

Une autre fois, Mustapha insiste pour aller prendre un café à mon bar habituel. C’est pas mon heure, mais pourquoi pas. Le bar est désert, si ce n’est un gars en costard de velours brun clair, assis à l’extérieur. On s’asseye aussi à l’extérieur, et je crois bien, alors, reconnaître le client solitaire sur notre droite à une dizaine de mètres. Je l’observe en douce: il a un teint rougeâtre, le visage émacié, fatigué, et marqué de profondes rides. Et soudain, je le remets: Il était 10 ans auparavant le Directeur de l’entreprise Hydropshitt, à Bamako. Enfin, il l’était…quand je m’occupais du programme.

Décidément l’Organisation est une nouvelle fois, dans un phase d’identification, en ce qui me concerne!

Retour à Haroura-plage

A force de picoler, Hajiba part en vrille. Un soir en rentrant du restau avec sa soeur, son bébé et Hachim, elle est brusquement saisi de l’envie de fumer une cibich. Il est une heure du matin, et toutes les boutiques sont fermées, mais elle en connaît une ouverte toute le nuit, seulement voilà c’est à l’autre bout de la ville. Pour moi, pas question d’y aller, je dois me lever demain matin pour aller au boulot. Elle incite je tiens tête. Elle incite encore, lorsque nous rentrons dans le parking de l’immeuble.
Alors que je ferme la portière de la voiture, elle entre dans une rage folle. Elle se met à hurler, se roule par terre, agite ses membres dans tous les sens et finalement après avoir fait un raffut du diable, le corps raide, elle sombre dans un coma profond. On a bien du mal, à la remonter dans l’ascenseur; heureusement que sa soeur est baléze. D’ailleurs elle me rassure, en me disant qu’elle fait souvent de telles crises, et que demain matin, elle n’y pensera même plus. Par contre
moi, j’y penserai. Delirium tremens de l’alcoolique?

Une autre fois, à peu près à la même heure, toujours en présence d’Hachim, une violente dispute dégénère et je préfère la déposer à l’appartement pour aller dormir à l’hôtel. Enervé, je n’ai pas fait attention, quand elle sort de la voiture pour entrer dans l’immeuble: Hachim n’est pas descendu. Je redémarre, pour sortir du quartier. Hachim, dont je découvre qu’il est resté dans la voiture me crie qu’il veut sortir. Je le dépose là, dans l’avenue, il a vingt mètres à faire pour atteindre l’entrée de l’immeuble. Les rues sont désertes. Je redémarre, et voilà une voiture sortie de nulle part qui me suit !

On imagine bien que nos activités nocturnes dérangent les voisins du dessous à cause d’une faille dans le béton, qui transporte le son jusqu’à l’intérieur de leur appartement.

Il leur arrive de téléphoner pour se plaindre, ou même de venir taper à notre porte, mais chaque fois Hajiba les envoie balader: chacun est libre de faire ce qu’il veut dans son appartement, et elle, elle ne s’occupe pas de ce qui se passe dans le leur. Argument fallacieux, s’il en est, mais qui fonctionne puisque les voisins impuissants, repartent chaque fois, complètement dépités.

Les beaux jours sont revenus, nous décidons tous ensemble de retourner à Haroura au bord de la mer. En attendant de trouver une villa en location, les filles iront à Marrakech, qu’elles avaient quittée il y a plus de six mois, et moi je dormirai chez Mustapha qui me prête sa chambre, dans sa grande villa héritée de son père, à Haroura également.

Pendant un moment , je vais donc rester célibataire, et rester sérieux, malgré Mustafa qui tiens à reprendre le plus vite possible son rôle d’entremetteur auprès des belles du quartier étudiant de l’Agdal. Un beau jour je l’invite à manger, et Hamida aussi, sur la terrasse du Miramar. Tous les trois, nous avons une sacrée descente pour vider les bouteilles de rosé de Boulaouane qui se succèdent à un rythme effréné. A la fin du repas, Hamida se retire en titubant vers ses quartiers, alors que je me rends avec ma Clio, chez Mustapha, là haut dans sa chambre.
Je dors alors qu’il va draguer et qu’il se pointe avec trois filles. Il me réveille. J’en choisis une et laisse les deux autres : Mustafa n’ a qu’à choisir la sienne. La troisième touchera une indemnité de chômage! C’est promis.
Mais Mustafa, c’est étonnant préfère garder les deux autres au frais. Avant de passer à l’action, je vérifie la discrétion: attention la fenêtre de la chambre, avec les rideaux grands ouverts donne tout droit sur le haut de la cheminée du voisin. De plus un peintre y est à l’ouvrage, à ce moment précis. Il lui suffirait de saisir un appareil-photos, à la place du pinceau, pour faire des clichés de mes exploits!
Je ferme donc les rideaux, c’est plus prudent, et je ne tiens pas à rajouter une pièce à conviction, au dossier de l’Organisation.

Et à la fin de mon premier envoie, revoilà Mustapha, avec une autre « étudiante ». Et il m’engage à doubler la mise: « bis repetita placent ». Je les envoie tous balader, car après le premier intermède, je n’en ai plus envie. Qu’on me laisse dormir, s’il vous plaît. Mustafa insiste: « Allez, regarde bien celle là, elle veut piper! ».
« Merci, mais c’est non. Ouste dehors, je veux dormir! ».
Ils sortent, et avant de m’étendre j’écarte les rideaux pour laisser passer le vent rafraîchissant.
Bingo! le mec est toujours là, en face, avec à la main droite un pinceau, et à la gauche un appareil photo, avec un long téléobjectif. D’un signe de la main, je lève le pouce pour l’avertir que tout s’est bien passé et lui fait un petit « coucou » avant de m’allonger sur le lit, pour un repos bien mérité.
Je peux maintenant laisser les rideaux ouverts, pour que la brise légère des alizés bonheurs me protège de la canicule environnante. Je m’endors alors doucement en me posant à nouveau la question: Mustafa est-il vraiment un chauffeur fiable?

Peu de temps après ces réjouissances, je trouve une villa à louer à Haroura-plage. Elle appartient à une jeune femme, inspecteur de police, comme par hasard, laquelle me fait visiter les lieux, tout à fait satisfaisants:
Hachim aura sa petite chambre au rez de chaussée, à coté d’un grand salon doté d’une immense banquette en cuir vert foncé, du plus belle effet, et d’une grande table en verre transparent pour les repas en famille. Ainsi qu’une salle de bain, dont il partagera l’usage avec Hanan et son bébé, qui eux ont leur chambre au rez-de-chaussée également. Une télévision à chaque niveau. Le téléphone et l’internet, comme il se doit.
Hajiba et moi avons tout le premier étage, plutôt vaste:
Chambre à coucher avec vue sur mer, salon-bureau avec la télévision. Finalement les deux niveaux sont certes reliés par un escalier mais plutôt indépendants au niveau des activités qui s’y déroulent: en bas la famille, en haut le patron (c’est moi).
C’est le père de la propriétaire, qui va procéder à la mise en service de la maison (nettoyage et vérifications diverses: télévisions, téléphones, plomberie, électricité, éclairages intérieurs et extérieurs, garage, huisserie…etc). Il demande deux jours pour ce faire. Comme par hasard c’est donc un ancien haut gradé de la police marocaine qui va préparer, à sa manière, notre séjour. Facile pour lui de planquer des micros et des caméras pour un espionnage en règle de mes activités.
Il s’agit là, pour moi, d’un mauvais roman ou chacun à son rôle: Hajiba, agent de terrain sur place, la propriétaire qui en tant qu’inspecteur de police (son mari aussi!) veille sur nous, son père policier émérite chargé de l’écoute et de l’analyse des mouchards qu’il a mis en place…etc.
Sans compter bien sûr sur la contribution du gardien, et des chauffeurs, Hassan et Mustapha.
Il me reste à faire et signer l’inventaire, avec le papa de la propriétaire…et nous pouvons entrer tous ensemble, tous en joie, dans la villa.
Il n’en reste pas moins que cet épisode me fait prendre conscience d’être observé, espionné, emprisonné, à chaque instant du jour et de la nuit. Mustafa avait tenu à me présenter à son cousin, inspecteur de police lui aussi, comme par hasard. 

Psychose

Tout est en place: à l’intérieur avec les mouchards signalés plus haut, aussi bien qu’ à l’extérieur, où mes employés sont, si je puis dire, les mouchards à la place des mouchards.
Ajouter à cela les distractions favorites de ceux qui m’en veulent pour mes activités extra-professionnelles des années 2000-2002, dont certains chargés de missions à mon égard déstabilisatrices sont postés à proximité dans la rue principale de Haroura plage, et pourquoi pas?, mes amis les plus proches, Hamida et Kofi, dans un rôle d’agents doubles.

Au Miramar, le nombre de mes amis croissait très vite, des gens cultivés en moyenne et aussi des amis de mes amis…Je ne pouvais m’empêcher de noter que leurs discussions avaient souvent un tour interrogatif, visant à favoriser des confidences de ma part.
Je me sentais à chaque instant, et par quiconque, noyauté, confinés, menacé, mais aussi pour une fois protégé:

Un après midi, à l’heure où les enfants sortent de l’école et alors que je savoure mon café à la terrasse du Miramar, mon ami Hamida me présenteAbdallah, un fonctionnaire du Royaume qui me dit-il voudrait bien faire ma connaissance. Puis, les présentations faites, Hamida s’éloigne dans un soucis de discrétion manifeste. Nous voilà donc tous les deux, face à face et Abdallah se présente: il vient me voir pour examiner comment faciliter mon travail au Maroc, parce qu’il a entendu parler des difficultés qui m’assaillent dans le quartier depuis plusieurs mois. Je lui détaille les actions de déstabilisation psychologique qui me visent depuis le début de ma mission au Ministère de l’Environnement. D’autre part, il a appris que je vivais ici à Haroura sous le même toit, avec Hajiba et Hachim, sans être marié avec elle, et que j’ hébergeais également Hanane et sa petite fille. Je lui indique que je suis fiancé avec Hajiba et que nous envisageons de nous marier bientôt officiellement, mais que je ne suis guère au courant des démarches à entreprendre, ni du statut actuel de la femme dans l’Islam. Nous en parlons assez longuement, mais je dois mettre fin à cet entretien car il me faut aller récupérer Hachim à l’école, comme je le fais réguliè- rement chaque jour de la semaine. Mon interlocuteur se lève donc, et avant de me serrer la main, il me remet le n° de téléphone personnel du Procureur Général du Royaume en me conseillant de l’appeler dès le lendemain: celui-ci me recevra volontiers et m’ins- truira sur la Moudawana: le nouveau statut de la famille au Maroc. Enfin, il me précise que quoiqu’est pu être mon style de vie amou- reuse avant mon arrivée au Maroc, ne concerne pas les autorités marocaine. Par contre, maintenant que je suis au Maroc, il m’assure que je n’ai aucun soucis à me faire pour l’avenir. Et que les manoeu- vres d’intimidation à mon égard vont cesser. Enfin il ajoute que tant que je resterai au Royaume du Maroc, il ne m’arrivera rien de désagréable. Par contre, il souligne qu’il ne peut pas me garantir la même chose à l’étranger.
Et nous prenons congé l’un de l’autre. Le lendemain je suis reçu très aimablement par le Procureur Général: nous passons une bonne heure à parler du rôle de la femme dans la famille marocaine, de mon travail avec l’Union Européenne, et de mes projets de mariage. Enfin, il me remet le livret qui détaille en français, la loi récemment promulguée de la Moudawana.

Malheureusement 12 ans après:

Et surtout Hajiba qui en savait plus qu’elle n’en disait, comme elle me l’avait laissé supposer un jour, à son retour de Marrakech en me demandant: « mais Xavier, qu’a donc tu fais pour avoir tant d’ennemis? »






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