Ma date de naissance est le 18 aout 1944 à 13 heure, à Carthage en Tunisie.
Mes parents, Claude et Fritz ce sont mariés mi-décembre 1943, pendant l’occupation, dans une église déserte à Lyon. Ils s’étaient trouvés au bord du chemin, à Paris dans un bus le matin, sur l’autoroute de la vie, c’était vraiment leur jour de chance, le destin de la providence avec un sérieux lendemain: ma soeur Geneviève et puis moi même, Xavier.
Oui, l’autoroute de la vie , pour échapper à la mort, à l’époque il fallait en effet mieux s’appeler Dupont que Meyer…Après le mariage mes parents passent la ligne de démarcation, entre la France occupée et la France libre et vont embarquer à Marseille dans un cargo pour Tunis, où ils s’installent dans une sorte de camp de réfugiés dans la banlieue de La Goulette, plus connue sous le nom de Carthage.
Papa passe avec maman deux années de bonheur à Carthage, où il travaillait comme menuisier, et où est née ma soeur Geneviève.
Ma date de naissance est le 18 aout 1944 à 13 heure, à Carthage en Tunisie. Les voisins défilent devant mon berceau, se penchant vers moi avec la formule rituelle:
MAKTUB
Maktub…Maktub…Maktub…Maktub…Maktub……..
Maktub…Maktub…Maktub…Maktub…Maktub……..
Ce que Natasha Atlas nous chante: « Mon amie la nuit, tout est écrit, dis lui que tout est écrit, écrit dans les rêves, écrit dans le langage des rêves, toute l’humanité dis lui est écrite entre les mains de Dieu »
Effectivement c’était écrit, mon destin allait me ramener souvent dans les terres d’Islam, au Magreb, mais aussi en Afrique noire.
N.B.: Pour la cité antique, voir Site archéologique de Carthage. Pour les autres significations, voir Carthage (homonymie).https://youtu.be/cdvIHp7EKv4
Le 18 août c’est la date de la libération de Paris.
Début Août, peu avant ma naissance mon père s’était engagé volontaire pour le débarquement de l’armée française sur la cote d’azur, à Cavalières; débarquement plutôt calme, l’ennemi démoralisé préférant fuir ou se cacher que de faire face aux forces alliés. A Hyères (nous en parlerons plus tard) on en a retrouvés 300 dans les tunnels du Grand Hôtel qui avait servi de QG aux officiers allemands de 40 à 44.
Rapidement sollicité par le Haut Commandement, parce qu’il parlait couramment l’allemand, papa allait remonter la vallée du Rhône, et entrer dans Paris, assis dans la jeep, au coté du général Leclerc, dont il était devenu l’interprète personnel.
Et donc atteindre Paris le jour de la libération de Paris, de ma naissance et donc de la délivrance de ma Maman.
Trois libérations en même temps!
A l’Armistice, Papa nous rejoignait à Carthage pour retrouver sa chérie, sa fille et son fils (c’est moi!) qu’il ne connaissait pas encore.
Assez rapidement, vers la fin de l’année 1944, agé de
O an, je rentre, avec mes parents en France à Paris, transporté dans un avion Bréguet 2 ponts de l’armée de l’air.