A mon arrivée à La Réunion, proche de Maurice, j’appelle mon copain Éric qui est fort surpris de ma présence ; il s’en réjouit et va venir me chercher tout de suite : c’est la pause de midi. Il est donc ingénieur hydraulicien et après le Niger où nous nous sommes connus, le voilà qui bosse ici à la Générale des Eaux. Il m’apprend qu’avant de quitter le Niger, il s’est marié avec la délicieuse Oumou, une copine de la douce Bintou. Il passe me prendre. Nous roulons longtemps pour atteindre sa villa, en hauteur sur les plateaux ; nous n’avons donc que peu de temps pour bavarder ; nous parlons d’abord de nos vies depuis les années écoulées. J’avais fait la connaissance d’Éric au Niger en 1998, il y a 5 ans. Le boy nous sert à manger en vitesse, et je redescends en ville avec Éric qui me dépose à Saint Denis, au bar à la mode, et on se donne rendez-vous, ici même à 17h.
Pour tuer le temps je commence à prendre un café à la terrasse. Quelle n’est pas ma surprise de voir un passant qui mine de rien passe et repasse, à quelque distance devant moi, et ceci à plusieurs reprises. Je le reconnais, même de loin, le malheureux avec sa gueule en galoche qu’on ne peut pas oublier. Alors, je vous le donne en dix, je vous le donne en cent, et pourquoi pas en mille?
C’est lui, mais oui c’est bien lui: le photographe présent au restaurant d’Arlette, à Antananarivo, pas plus tard qu’hier à midi! Juste avant mes escalopes avec les sept belles salades.
Je n’aime pas du tout ce genre de coïncidence, qui me confirme si besoin en était, mon impression psychotique d’être suivi où que j’aille et ceci depuis mon départ précipité du Mali en 1997. Ma conviction, c’est que l’ORGANISATION s’appuie sur les agences de détectives privées et la police du pays, qu’elle active à chacun de mes passages ou séjour.
Incroyable, mais vrai. Seule une puissante Organisation peut réaliser une telle filature. Vous voyez laquelle? Elle n’a pas de nom, pas d’adresse, pas de pays de résidence, mais elle est partout, tapie derrière moi….Et elle travaille pour un puissant syndicat patronal d’entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics, par exemple. C’est probablement la section chargée des contrôleurs de chantier qui me suit sans cesse.
D’ailleurs le bonhomme à la drôle de bouille est toujours là avec son antique appareil photo en bandoulière. Hier à Madagascar, aujourd’hui à la Réunion, on dirait qu’il fait exprès de se faire reconnaître.
En attendant Eric, je vais me promener dans les bois, pendant que le loup n’y est pas, m’attendant à y trouver quelque gazelle en chasse. Inversion des époques: ici ce ne sont plus les chasseurs qui chassent le gibier, ce sont les gazelles qui traquent les prédateurs. Cependant je ne vois personne à l’horizon. Ce n’est pas étonnant, la chasse n’est ouverte qu’à partir de 17h seulement:
« Avant l’heure, c’est pas l’heure. Après l’heure c’est plus l’heure ».
Eric me récupère, au bar à 17 h, et nous montons vers sa villa située sur un lotissement qui domine Saint Denis. Et il entame la conversation:
« Xavier, ce soir c’est le réveillon, nous sommes invités chez des amis, alors on t’emmène avec nous. D’accord? »
« D’accord Eric, avec plaisir, tu sais que je suis toujours content de faire des nouvelles connaissances ».
« Tu verras, lui est dentiste et sa femme est nigérienne, c’est une donc une amie de Oumou, mais aussi une amie de Bintou ».
« OK, c’est sympa, comme ça on pourra parler tous ensemble du Niger. Dommage que Bintou ne soit pas avec moi, mais nous sommes séparés depuis quelques années. Elle vit sa vie en France, à Toulon, alors que moi je travaille actuellement au Maroc. Et comme j’envisage de me marier avec ma jolie danseuse marocaine, j’ai proposé à Bintou que nous divorcions officiellement. Comme ça le situation sera plus claire pour tout le monde. »
Chemin faisant, en devisant gaiement on monte au lotissement et on atteint sa maison où je suis accueilli par Oumou, la jeune femme d’Eric, que je ne connais pas encore. Une jeune femme, d’un physique agréable, plutôt petite pomme que grande tige. Elle me conduit vers ma chambre, où je dépose ma valise, et me fait faire le tour du propriétaire, c’est toujours un plaisir pour une maîtresse de maison. Je ne taris pas d’éloges sur la décoration qui allie, aux murs, les masques africains au tableaux réunionnais, avec des tapis en cuir du Niger…etc. Je note d’autre part, dans la bibliothèque que le Coran est en bonne position. Les musulmans disent que le Livre assure la protection de la maison et de ses habitants.
On termine par le jardin et la terrasse avec une belle vue sur l’océan indien. Un délicieux jus de fruit de la passion est avancé, avec une bouteille de rhum local « facultative ».
Après avoir consommé et devisé gaiement, nous admirons silencieux, presque recueillis, le magnifique coucher de soleil. Il est maintenant 18 h, pour nous il est temps de prendre une douche et de nous habiller pour le réveillon.
La femme d’Eric est bien sympa. Lui aussi d’ailleurs et je trouvais que le fait d’avoir, quelques années auparavant servi dans le même corps, nous rapprochait un peu.
Après une heure de route, nous arrivons chez le dentiste , et nous ne sommes pas les premiers…Que des blancs, pas un seul black, ni même un bronzé…Sauf que, Awa la Madame du dentiste, elle a le teint clair, le teint de papaye, le teint des signares de la belle époque. Et ça n’est pas étonnant quand elle me précise qu’elle est originaire de la Casamance, une contrée proche de la Guinée Bissau, et plus exactement de Ziguinchor, la préfecture.
Alors je saisi la balle au bond pour lui parler un peu de moi, de la SONAFOR, Société Nationale de Forages du Sénégal, dont j’étais pendant 4 ans le D.G. Et des forages que nous avions réalisés en Casamance, de mes séjours à l’hôtel Aubert, et des soirées au Bombolong le night club du coin.
Et de la musique officielle, la Salsa. Et bien sûr de la beauté de ses congénères. J’ajoute, qu’on aurait peut être eut l’occasion de faire connaissance, dans cet endroit béni des dieux, une dizaine d’années auparavant.
D’habitude quand deux interlocuteurs parlent d’un endroit exotique qu’ils ont connus à diverses périodes, la conversation s’anime et se prolonge par des acquiescements mutuels qui entretiennent le discours.
Mais, là avec Awa, rien de tout ça.
Elle s’approche de moi, et me prenant par le coude, elle me conduit vers la pièce du fond. Et ce n’est certes pas pour me faire un câlin;
à voix basse, mais ferme, elle m’explique que tout ce que je viens d’évoquer ne la concerne absolument plus. C’était sa jeunesse, une période passée qui n’a plus rien à voir avec sa vie présente. Elle n’était alors qu’une jeune écervelée qui sortait danser tous les soirs (et j’ajoute en moi même: et qui rentrait fin bourrée tous les soirs).
Maintenant qu’elle est mariée depuis des années, qu’elle aime son mari, qui l’a dotée de deux enfants, mes propos sont complètement déplacés. Je lui parle d’une période de sa vie, qu’elle ne voudrait avoir jamais connu, et qu’elle cherche à oublier tous les matins en se levant.
OK, j’ai compris Awa.
Sans doute abruti par les Ti-punchs, je ne me souviens de rien d’autre. Et je me réveille le lendemain matin, dans ma chambre chez Eric et Oumou, avec le crâne comme un tambour, ou si l’on préfères, plus raffiné, « avec la tête dans le cul ». On passe la journée à récupérer, repas léger à midi dans un bon restaurant, avec quand même un ou deux verres de rosé comme solution tampon à nos libations d’hier soir, et finalement la sieste qui se prolonge et fait jonction avec la nuit tombante. Le lendemain matin, 2 janvier, ça va beaucoup mieux et je me sens d’attaque pour visiter l’île. Ni Eric, ni Oumou ne pourront m’accompagner, et je n’ai plus qu’une solution: louer une moto. Arrivé chez le prestataire, j’opte pour une Transalp 750, bicylindre. Un peu lourde, mais c’est à la fois une routière et une moto enduro, qui peut rendre service pour faire le tour de l’île mais aussi traverser les coulées de laves sur la route ou remonter les vallées. Ma première visite sera pour des amis de mon fils qui travaillent dans une ferme aquacole, à laquelle, me fiant aux indications de Moana, j’accède au bout de 6 km de pistes.
Je laisse ma moto à coté d’un portail entrouvert et marche vers une maison que j’aperçois à une centaine de mètres. J’accède d’abord à des bassins de pisciculture déserts, en dehors des poissons. Un type à la mine patibulaire m’apostrophe: « qu’est ce que tu viens faire ici, et pourquoi tu es rentré malgré le portail? »
« Bonjour, le portail était ouvert et je recherche deux jeunes français qui travaillent chez vous, pour leur porter des nouvelles de mon fils, leur ami ». « Vous pouvez redescendre tout de suite, les deux français sont des incapables, qui ne savent pas travailler. Nous les avons mis à la porte il y a deux semaines. Allez dégagez maintenant! »
Pas vraiment sympa, le mec, j’espère que les réunionnais ne sont pas tous comme ça….
Plus loin, coté montagne, c’est la route qui monte vers le fameux cirque de Mafat, connu pour ces circuits de trecking, mais également pour son facteur:
Le facteur de Mafat, devenu populaire à l’international suite à une émission de la télévision française qui lui était concernée. Dans l’incapacité de s’acheter une paire de baskets convenable pour les heures de marche à pied passées chaque jour à distribuer le courrier entre les habitations très isolées dans le cirque montagneux de Mafat, il lançait un appel à la fin d’un reportage télévisé qui lui était consacré. Un appel aux téléspectateurs, à lui envoyer une paire de basket.
Et, il en avait reçues près d’une centaine! Ce qui faisait de lui, le facteur le mieux chaussé de France.
La route s’arrête au lieu dit » La Nouvelle », point de départ de multiples randonnées pédestres. Il est midi, et je gare ma moto en face d’un restaurant, où je vais déjeuner, manger et boire du vin blanc de papaye: excellent et fruité.
J’enfile la bouteille d’un litre, en dégustant la gastronomie de montagne, puis je paye et j’enfourche ma moto.
J’entame la descente vertigineuse sur la route étroite.
Vitesse réduite,virages secs, précipices abrupts…etc, demandent un peu d’équilibre et de précision dans la conduite de la moto. En outre, je sais que je viens de boire un litre de vin, et cela m’incite à plus de prudence.
Brusquement, au sortir d’un virage je me trouve face à face avec une voiture. Je suis un peu trop au centre, je freine et m’apprête à me mettre à droite. Ayant trop freiné, sans vitesse, la moto perd de son équilibre et m’entraîne vers la gauche, du coté du précipice. Rapidement l’automobiliste qui serrait sur sa droite, inverse sa manoeuvre en dégageant vers le centre pour me libérer un passage étroit entre sa carrosserie et le précipice. D’instinct, je m’y faufile: ma roue avant passe à dix centimètre du vide, à deux doigts de la mort.
« Merde alors! je l’ai échappé belle, j’ai failli carrément plonger! «
Je m’arrête pour reprendre mon calme. La voiture a disparu. Dommage, j’aurai bien aimé remercier le chauffeur!
Dégrisé, maintenant, la descente se passe bien et j’atteins la route de ceinture sans problème. Je me dirige vers Saint Denis dont je suis encore passablement éloigné. Heureusement mon frère Pascal m’avait indiqué l’adresse de Philippe Lamar, son ami d’enfance dont j’avais gardé le souvenir, ou plutôt celui de son père, instituteur à l’école primaire Anatole France, qui infligeait à ses élèves, lorsqu’à ses yeux ils le méritaient, le supplice du coup de règle en fer sur le haut, très sensible, de l’extérieur de l’oreille. J’avais téléphoné à Philippe pour le prévenir de mon désir de passer la nuit chez lui, afin de me reposer avant de reprendre la route, le lendemain matin, vers Saint Denis. J’arrive donc à son adresse, la nuit tombée, après quelques heures sous une pluie battante; il fait froid, et tout mouillé je me les gèle, me perdant de plus un bon moment malgré Philippe Lamar qui faisait office de GPS avant l’heure.
Lui te sa femme me reçoivent gentiment, mais ils n’ont pas vraiment le sourire. Je parierais bien qu’ils venaient de s’engueuler, juste avant mon arrivée. De plus ils sont en plein déménagement, s’apprêtant à quitter l’île après 25 ans de séjour.
Bref, étant fatigué par des heures de route, je prend une douche chaude, et sort de mon sac à dos, un T-shirt sec de rechange. « Bonsoir, Philippe, bonsoir Madame, bonne nuit à vous. Excusez moi, je vais me coucher ».
Et le lendemain matin, je me casse de bonne heure.
La route est encore longue, et vers midi, je m’arrête à une petite plage de sable blanc, gare ma moto, me dévêt de mon pantalon et du T-shirt que je range dans le Top Case, que je ferme à clef. Je passe mon short de bain et actionne le verrouillage électronique pour éviter le vol. Et je glisse la clé dans la poche de mon maillot. Puis je me précipite dans l’océan indien, pour y faire quelques brassées rafraichissantes. Dix minutes passent et sortant de l’eau je me dirige vers la moto pour y prendre ma serviette de bain dans le Top C. que j’ouvre avec la clé qui est dans ma poche.
J’extrait la serviette, referme le Top.C et remets la clef dans ma poche. Enfin, je peux faire un peu de bronzette, mais pas trop car il me reste de la route. Un moment après, me voilà à cheval sur le selle de la Transalp, et j’engage la clé pour démarrer. Je la tourne et….rien ne se passe. C’est pas grave, j’ai l’habitude, ça va le faire….et heureusement par bonheur je ne l’ai pas perdue. Je tourne à nouveau..rien! Encore et encore…toujours rien. Dépité, je verrouille tout et pars à pied à la recherche d’un garage ouvert. A proximité de la plage, une pizzeria et un pizzaloio. Je lui demande de m’orienter vers un garagiste.
« Mais monsieur, nous sommes Dimanche tout est fermé, il n’y a pas de garagiste ouvert aujourd’hui. Quel est votre problème? » Je le lui explique et il demande à voir la clef, que je lui tends bien volontiers.
« Mais, me dit-il, c’est une clé à verrouillage électronique et elle est toute mouillée ».
« Bon dieu, mais c’est..bien sûr, et j’aurai dû le trouver moi même ».
D’ailleurs le loueur de la moto m’avait prévenu de ne pas me baigner avec la clé dans ma poche! Seulement pour moi qui avais utilisé bien des motos, aucune n’avait le verrouillage électronique, innovation toute récente..
Comme il m’avait laissé son numéro de téléphone, je l’appelle. Après plusieurs tentatives, il décroche et je lui fais le topo.
D’abord il m’explique sur un ton comminatoire, que j’ai de la chance qu’il ait décroché, ce qu’il ne fait jamais le dimanche.
Ca commence bien.
Ensuite, il me conseille de faire ramener la moto par un dépanneur. Mais, moi il me semble plus simple de lui demander, s’il a un double, de me l’apporter là où je suis.
Il m’explique qu’il na pas du tout envie de se déplacer, que d’après le contrat je suis tenu de ramener la moto, là où je l’ai prise, c’est à dire à son garage qui sera ouvert dès demain matin à 7 heures.
Je lui explique que je dois prendre l’avion demain matin, de bonne heure, qu’il n’y a pas de dépanneur, aujourd’hui dimanche, là où je suis.
Il me dit qu’il ne peut et ne veut rien faire. « A moi de me démerder ». Et il me conseille de ne pas prendre un taxi, ce soir ou demain matin, en laissant la moto au parking, parceque il y a de sérieux risques de vol, et que je devrais le cas échéant et d’après le contrat, rembourser la moto.
De toute façon, il va téléphoner tout de suite à la douane de l’aéroport pour qu’on m’arrête, si je tente de prendre un vol pour Madagascar, par exemple, avant de lui avoir ramené la moto en bon état. On ne peut pas faire plus aimable!
J’avais dénaturé, sans le faire exprès, le conseil du loueur:
« surtout ne vous baignez pas avec votre clef électronique »
par « surtout ne perdez pas votre clé ».
Et maintenant j’étais coincé ici, encore loin de St Denis, alors que demain matin je devais prendre l’avion pour Madagascar, puis pour Paris et enfin pour le Maroc. Tout était book, payé, réservé donc remboursement impossible. Et de plus mon congé se terminait mardi…Coup dur chez les mous! J’étais comme on dit dans la mouise. Pour ne pas dire dans l’océan, dans la mer..
C’est alors que survint, comme chaque fois que j’en avais besoin, la BARAKA. Oui la BARAKA….
Je tends donc la clef au pizzaloio, qui la tourne et la retourne puis en fait sauter les couvertures en plastique.
Horreur et putréfaction: effectivement toute l’électronique à l’intérieur est mouillée, et bien mouillée.
Alors il a un trait de génie: « on va démarrer le four à pizza, et dans vingt minutes quand il sera chaud, on y mettra la clé. Je ne garantis rien, mais…. ». A partir de là, on va compter 20 mn pour la sécher. Mais je ne garanti rien!
En attendant pourquoi ne pas vous promener, ça et là, à la découverte de notre petite ville. A tout à l’heure ».
« A tout à l’heure ».
Pendant trente minutes, j’ai beau me promener de droite et de gauche, je reste obsédé par la situation déprimante dans laquelle je suis, et dans laquelle je me suis mis tout seul!
Puis je me pointe à la pizza: « je vous attendais pour ouvrir le four. Voyons voir ça! ». Il ouvre la porte du four, saisi la clé, la regarde et la tripote un moment sans rien dire. Puis il me la tend:
» Allez y, essayez de démarrer votre moto avec ça. Mais je ne garanti rien! ». Ça je l’avais déjà compris!
J’arrive à la moto, le coeur battant. Je me calme par une grande inspiration, et je m’approche pour introduire la clé.
Elle rentre dans la serrure sans problème. C’est déjà ça!
LA BARAKA?
Je reprend mon souffle, et je tourne la clé.
INCROYABLE MAIS VRAI! LA BARAKA EST AVEC MOI! OUF! HOURRA!
Le moteur de la Transalp 600 redémarre, et ronronne doucement. Je monte sur la selle, et j’y vais quand même doucement: je passe la première, puis la seconde, et la troisième….c’est tout bon. J’arrive à la pizza et félicite, et remercie, et embrasse le pizzaloyo.
» Combien je vous doit pour le dépannage? »
» Ben, rien, c’est gratuit, je ne suis pas garagiste, donc c’est gratuit.
« Ha, oui merci beaucoup, mais si tu n’est pas garagiste, tu es pizzalolio, n’est pas?. Alors sers moi, s’il te plait, une quatre saisons, et celle là je peux te la payer double? Mais avant on peut prendre l’apéro, toi et moi, pendant qu’elle cuit? C’est moi qui t’invite…A la tienne, et merci encore. Mais, au fait, comment t’as eu cette idée pour la clef? »
« Ben, c’est un problème qui arrive assez souvent: d’habitude les motards protègent leur clé en la mettant dans la poche de leur maillot; mais comme le verrouillage électronique vient juste de sortir, beaucoup n’y pensent pas, ne se sont pas encore débarrassés de leur vielle habitude…et c’est la catastrophe ». « Et puisqu’il n’y a pas de garage dans notre petite ville, il viennent démoralisés, effondrés vers ma pizeria… « . « Et tu connais la suite ».
« Et finalement je me retrouve en première page, dans le guide du routard….Olé! »
« Olé ». » Olé!, allez Ciao bello ». « Ciao, amigo ».