Cameroun février 2010

En 2010, j’ai 66 ans.
Après mon travail pour OXFAM, au Sénégal, je suis resté un bout de temps à Dakar, dans mon hôtel préféré. Au quatrième étage, à donf sur mon ordi, je recherche un nouveau job! Et ça commence vers 4h du matin, tous les jours. Un de ces matins, penché sur mon ordinateur j’entends la porte de la chambre d’à coté qu’on ouvre et qu’on referme. Un voisin noctambule, sans doute…
Sauf que, un quart d’heure plus tard, on toque à ladite porte, on l’ouvre et on discute derrière le mur. Et j’entends clairement:
« Alors ça marche? T’as pu te connecter? »

C’est pas la peine d’en dire plus, le gars arrivé à 4 heures, connaissait mes horaires matinaux de travail, et était venu dans la chambre adjacente pour se connecter sur mon ordinateur MacBookPro, à partir du sien, Mac également.

On m’avait déjà fait le coup au moins une fois en France, à l’hôtel Ibis d’Hyènes, où pendant que je m’enregistrais un gars se postait derrière moi, avec un Mac en bandoullière, pour piquer le numéro de ma chambre, et venir se connecter à partir de la chambre voisine, sur mon ordi.

Peu après, je me suis couché et la lumière est éteinte. Le téléphone sonne… et je décroche. Ce faisant je rallume,….et je me rappelle ce vieux truc: planté devant la façade de l’hôtel, un espion repère ma fenêtre qui s’allume et pour vérifier mon identité à la réception . La preuve: il raccroche, sans un mot.
Pour ces employés de l’Organisation tout va bien: mon numéro de chambre est confirmé, l’ordinateur espion est connecté au mien, et ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Ils sont de mèche avec le gardien de nuit, qui les réveillera en cas d’alerte. Je n’aime pas ça, mais alors pas du tout ça!
Je suis pris de panique. Je range mes affaires et sort sans faire de bruit de ma chambre; l’ascenseur me descend au parking souterrain, et je démarre en vitesse. A la sortie je tombe sur le gardien, ébahi, qui fonce vers la réception, sans doute pour prévenir le chauffeur d’une voiture de veille. Le temps au portail automatique de s’ouvrir, et je le vois revenir en courant!
J’ai un peu d’avance, j’accélère et j’avance, je tourne à droite, à gauche, j’enquille une avenue déserte, je fonce encore plus et je grille un feu rouge…etc. Je m’arrête, me gare contre le trottoir, et j’attends. Rien. J’attends encore un peu, toujours rien.
Deux minutes pour reprendre mon souffle, et j’appelle mon frère pour lui demander d’ouvrir son portail, car dans cinq minutes je vais arriver chez lui. Il est surpris: il ne savait même pas que j’étais à Hyères! Je me réfugie donc chez lui, sans lui parler de l’épisode de l’hôtel Ibis, et nous nous nous asseyons en abs dans le séjour, pour discuter un peu, ça faisait longtemps qu’on ne s’était vu…

Dring, dring, dring? C’est la sonnerie du portail de la villa. Olivier remonte, ouvre et sort sur le pas de porte. C’est la police !!!
Je les entends parler: ils sont à la recherche d’un voleur signalé dans le quartier. A-t-il vu quelque chose. Est-il seul à la maison?
Olivier répond aux questions que lui pose les policiers:
Non, il n’a rien vu de spécial et il est seul avec son frère, qui vient d’arriver.
Les flics s’excusent pour le dérangement et rejoignent leur véhicule…qui démarre en trombe.

Que dois-je penser de tout ça? Je me décontracte le cerveau avec quelques verres d’excellents vins rosés, bien frais… Olivier a dans les combles de sa villa des caisses des meilleurs rosés de Provence. Rassuré, sûr de passer une bonne nuit, je m’endors dans une chambre à l’étage, sûr d’être tranquille jusqu’à demain matin. Rideau, Dodo…

Mais revenons au Sénégal d’où je développe ma recherche d’emploie.

En fait je suis en relation avec Pierre, un ami motard, bien plus jeune que moi, que j’ai connu au Mali, lors d’une virée à Tombouctou. Il bosse à l’époque à la SOROPT, un bureau d’étude du groupe Creolia, et ça fait déjà un moment qu’il apprécie mon CV, et qu’il est décidé, à me proposer comme chef de mission, lorsque l’opportunité s’en présentera.

Le 2 déc.09 je lui envoie le mail ci-dessous:
« Salut Pierre et bonnes fêtes,
Normalement je rentrerai du Sénégal à la mi-janvier, dès la fin de ma mission sur les inondations. Quoi de neuf sur vos projets? »

« Bonne année et bonne santé.
Xavier ».

Et voici sa réponse:
« Bonjour Xavier,
SOROPT vient de remporter un appel d’offres avec la Camwater. Je suis actuellement à Douala pour les négociations avec la CAMWATER.
Ci joint les termes de référence et notre méthode pour que tu puisses te préparer.
Comme tu le vois, ton rôle est central et le projet comprend un important volet de formation. Le démarrage est prévu vers la mi Janvier 2010.
Fait moi signe quand tu es de retour du sénégal pour que l’on parle avec Olivier D. (le directeur de projet de ce projet au Cameroun).
Cordialement
Pierre

Super, voilà un projet qui est en passe d’aboutir!

Et simultanément je reçois un Mail de SGI, un bureau d’étude suisse qui souhaite mettre mon CV dans une réponse à un appel d’offres lancé par Ministère de l’environnement du Maroc. Je suis d’accord et je vais suivre ça de près; du boulot en prévision dès que j’en finis avec le Cameroun? SGI Consulting,est un groupe européen d’ingénieurs conseils établi depuis 1898, possède des filiales en France, en Belgique, au Luxembourg, en Suisse, au Nigéria, au Maroc, en Algérie et au Sénégal. Basé à Luxembourg, SGI Consulting s’est spécialisé dans des activités d’ingénierie de haut niveau dans les domaines du Génie civil, du Bâtiment, de l’eau et l’environnement.

Cependant avant de retourner en Afrique, au Cameroun plus précisément je me fais encore pas mal de soucis, suite à mon départ précipité du Mali. Et je demande conseil à Michel, avocat, que je connaissais quand il avait 17 ans et moi 15.

Bonjour Xavier,

Francine m’a dit que tu avais, parmi tes fantasmes, quelques craintes sur une possible extradition entre le Cameroun et la France.

J’ai donc effectué quelques recherches, dont je te donne, ci-dessous, le résultat.

La Convention Franco-camerounaise sur l’extradition prévoit que cette procédure n’est applicable que dans le cas où il y a eu une *condamnation judiciaire*, dans l’un ou l’autre Etat (France ou Cameroun) (voir article 45).

Ce n’est pas ton cas, à ma connaissance.

En outre, les cas d’extradition sont limités et certaines circonstances sont exclues (voir article 49/c et e).

Tu n’as donc rien à craindre de ce côté-là.

Plus largement et pour rebondir sur notre conversation, je pense que tu es resté trop longtemps en Afrique, entouré de gens qui ne sont pas de ton niveau, ni intellectuel ni social, et que tu t’es laissé prendre, volens nolens, par cette ambiance faite de relents de tribalisme et de merveilleux, qui font de l’Afrique la partie la plus reculée de la terre et ne lui laissent pas de grandes chances, ni pour le présent ni pour l’avenir.

Si je peux te donner deux conseils :

1 – Va faire ta mission et efforce-toi de penser à autre chose que de voir un ennemi potentiel derrière chaque pauvre hère, qui pense plus à te prendre ton argent qu’à exercer une vengeance peu crédible et qui aurait eu tout le temps d’être assouvie, sur 12 ans;

2 – Une fois la mission terminée, oriente-toi vers d’autres contrées, évite tout ce qui est Afrique et Caraïbes et tu te sentiras mieux.

Merci de tes bons conseils, Michel.
Maintenant avant de partir au Cameroun, un mail pour Moana, mon fils:
Salut Moana,
Je suis à Paris jusqu’à mardi 23, puis après à Douala.
J’étudie les textes du projet pour ne pas rater mon entrée.
Je vais aussi me faire faire un carnet de vaccination. et enfin acheter un costard léger, et 2 cravates.

Bonjour à toute la famille et…restons en contact.
Xavier.

Parallèlement, je me tiens en contact avec SGI, pour une mission ultérieure au Maroc. Après le Cameroun.

Mail de SGI du 24/02/2010

Monsieur Meyer, Ci-joint vous trouverez un Projet de Contrat concernant le Maroc. Concernant les honoraires : comme je vous l’ai indiqué, nous sommes sur un projet avec Budget maximal fixé et jours d’interventions fixés. Dans ces conditions et après avoir fait toutes les simulations possibles, nous vous proposons un montant des honoraires de 8’000 Euros/mois + logement y/c frais + véhicule y/c frais. Merci de vos observations. En restant convaincu que nous travaillerons ensemble sur ce projet fort intéressant dans ce beau pays, Cordialement.

Maintenant revenons au Cameroun où je suis arrivé à Douala, cette nuit, le 11 février 2010.

« Douala, Capitale économique du Cameroun, compte environ 4,5 millions d’habitants en 2019. C’est la ville la plus peuplée d’Afrique Centrale. Plus de 70% des industries et le siège de la bourse d’Afrique Centrale zone CEMAC se trouvent à Douala. En dehors du Cameroun, les marchandises du Tchad, de la République Centrafricaine et du Nord du Congo-Brazzaville transitent par le port de Douala. Douala est une ville très dynamique et d’Affaires. Le Cameroun est le seul pays d’Afrique Francophone et l’un des rares de toute l’Afrique Noire qui développent plusieurs villes et régions du pays en même temps. Malheureusement dans plusieurs autres pays, tout est construit, concentré et centralisé dans une seule et même ville !!!!!
Les chansons de cette vidéo sont respectivement de Manu Dibango et du groupe Zangalewa. » selon video de Jojo.

Notre partenaire Kassala est venu me chercher à l’aéroport de Douala, mais curieusement au lieu de nous diriger vers sa voiture, il semble chercher quelque chose. Attention, il est 02 h du matin, et l’aéroport s’est vidé, il est désert. Il cherche dans le bâtiment principal, mais ne trouve pas. Alors il continue à chercher (quoi? je me le demande) et entre dans une construction annexe, un salon d’attente, où attendent effectivement quelques camerounais, d’âge mûr, dont certains… en uniforme. Un général se lève, il connait Kassava, lequel me présente à l’assistance: qui suis-je? Motif de ma visite au Cameroun…etc. Le courant passe bien entre nous tous (ils on attendu longtemps, et sont -un peu -éméchés). On discute un moment de mon job à la Camwater. Je crois même qu’ils ont fait état de leur satisfaction de parler avec un homme cultivé!

Voilà, Kassava m’emmène à l’hôtel et m’invite à déjeuner avec lui demain. Rendez vous à midi.
12 h, Midi! le voilà. Direction: centre ville.Une fois installé à table, il rentre dans les détails. Tout d’abord il me félicite pour le costard impeccable que je portais à mon arrivée (le Cameroun est connu comme le pays des sapeurs, ceux qui se sapent, pas ceux qui éteignent les feux!). « Mais ais-je emmené un 2ème costume?“

« Eh bien non, c’est pas facile à transporter dans une valise en carton de chez Vuitton ».
« Bon, ton costume est très bien pour la réunion de lundi. Après le repas on va en acheter un deuxième, il ne sera pas aussi bien coupé que le tien, mais c’est indispensable ». Kassava s’y connait, ici la frime est bien vue, la preuve avec une cravate vous passez devant tout le monde: les gens s’écartent et même vous poussent en avant vers le guichet.

« Pour la voiture, tu as une limousine Mercedes avec un chauffeur. Le véhicule , sera disponible lundi soir après la peinture au pistolet.
Je pense en moi même: encore un pays où il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et en mauvaise santé! Et puis on discute pendant un moment des gens de la Camwater. C’est une Cie très importante au Cameroun, qui me protège dès maintenant d’éventuels coups durs.

Mardi matin, c’est la première réunion au siège de la Camwater. Un bel immeuble, avec comme dans les Sheraton et les Hilton un rond-point, engazonné avec un jet d’eau au centre; le chauffeur s’arrête devant l’entrée pendant qu’un groom se précipite et courbé en deux ouvre la portière de la limousine Mercèdés.

Je n’en dirais pas plus, mais vous invite à examiner le compte rendu de la réunion n°1 de présentation formatée sur SCOOP, un système de gestion par base de donnée, que j’ai conçu pour mon chantier précédent en Algérie.

Le 3 mars 10 à 11:54, je reçois un mail de mon fils:
Salut
Alors le Cameroun ?
Bien ou pas bien ?
Merci pour le compte rendu de la Camwater, j’ai reconnu ton style bien « Filemaker ».
Moana MEYER

Réponse de Xavier à Moana:
Bon avec le boulot ça va aller, je pense. J’ai fait hier une présentation Power Point qui a eu l’air d’intéresser les cadres de la Cie des eaux du Cameroun. Ils me paraissent sérieux et travailleurs. En ville j’ai un petit appartement, ça va.
Pour le reste , on verra….
A bientôt.
Xavier

Mail de Xavier à son frère Olivier
Salut Olivier,
Le pays est agréable, beaucoup d’orchestre de Jazz.
Douala est la patrie de Manu Di Bango, et ça se voit, et ça swing…

https://www.youtube.com/results?search_query=Manu+di+Bango+soul+makossa

Soul makossa: En boîte

ET EN BROUSSE, AU VILLAGE

Le travail de conseiller à la Camwater est passionnant car la Sté est en pleine réorganisation et à un programme de travaux énorme.
BB m’a rejoint voici 2 semaines, et nous voilà installés dans un petit appart, sécurisé et climatisé.
Voiture de fonction: une Mercedès milieu de gamme, climatisée.
Bref tout va bien jusque là.
Bises fraternelles.

Xavier
À : Olivier D.
Rép : Compte rendus

Bonjour Olivier D.,
Bon, je pense que la mission a bien démarrée.
BB et moi, sommes bien installés dans un petit appartement meublé situé à 3 mn de la Camwater.
La sécurité parait bonne, au 5 éme étage, dans ce grand immeuble bien protégé et gardienné. Chauffeur et Mercedes, tout va bien. Quelques menus frais ont rendu l’appartement vivable.
Un petit fichier calendrier te donneras le détail de mes activités, avec Kassala au début.Le Directeur Général est en Chine, et je ne l’ai pas encore vu, mais je suis proche du Directeur Technique, M. Compas, et de ses sous directeurs.

Piscine de l’immeuble à Douala, avec BB.

Ci-dessous une interview récente du Directeur Général de la CAMWATER. Parue dans le quotidien camerounais « le jour ».

« Le déficit d’alimentation en eau potable dans la ville de Yaoundé résulte de l’étiage pendant la saison sèche qui a fait baisser le niveau du fleuve Nyong, source de captage de l’eau brute à la station d’Akomnyada alimentant la ville de Yaoundé. L’assèchement de ce cours d’eau ne permet plus aux pompes immergées de fonctionner à plein régime avec un niveau d’eau au point de captage qui passe du minimum de 4 mètres pour assurer le refoulement de l’eau vers la ville de Yaoundé à 2,5 mètres. En cette période de saison sèche plusieurs cours d’eau connaissent le même phénomène. A cela il faut ajouter l’absence d’une alternative d’approvisionnement sur Yaoundé du fait de l’abandon de la station de la Mefou lors de la mise en service de l’usine d’Akomnyada dans les années 80. Les équipements de cette usine fonctionnent aujourd’hui à saturation, avec une capacité effective de 100 000 m3/j, par rapport à la demande de l’ordre de 150 000 m3/jour. L’offre est, pour ainsi dire, insuffisante pour satisfaire la demande en augmentation constante du fait de la croissance démographique, il y a aujourd’hui environ 50 000 m3/j supplémentaires à couvrir pour la ville de Yaoundé.

Des travaux de réhabilitation d’urgence dans les villes de Douala et Yaoundé d’un montant de 4,5 milliards de francs Cfa sont nécessaires pour la remise à niveau des installations de production dans ces agglomérations. Ces travaux sont effectués par la Camerounaise des Eaux (CdE), sous le contrôle de la Camwater. Parallèlement, une étude technique a déjà été engagée par CdE pour accroître de 30 000 à 60 000 m3 par jour la production de l’usine d’Akomnyada et structurer le réseau d’eau potable dans la ville de Yaoundé. Enfin, pour renforcer et stabiliser la production d’eau potable dans cette ville sur un horizon plus long, des études seront lancées, en vue de rechercher une autre source de captage adossée sur le fleuve Sanaga. La ville de Yaoundé est aujourd’hui uniquement alimentée par l’usine d’Akomnyada, dont les équipements fonctionnent en permanence. Ce qui ne facilite pas les opérations de maintenance, en cas de panne ou d’incident technique. En développant une autre source de captage, les opérations d’entretien des équipements pourront être exécutées facilement avec une possibilité de recours aux solutions alternatives. La remise en service du complexe Mefou-Messa, au-delà de l’augmentation de la capacité de production, contribuera surtout à sécuriser et à mieux gérer l’alimentation en eau de cette ville. Au terme de ces investissements, avec la couverture minimale des besoins en eau potable d’ici à 2013, cette ville connaîtra moins de perturbations par rapport à la pénurie actuelle ».

Deux mois après je présente à la Camwater un certain nombre de conseils pour s’adapter à une situation nouvelle pour elle, la réalisation d’un important programme de construction d’installation de production d’eau potable à travers le pays. Une importante augmentation des ressources humaines est indispensable. la Camwater doit assurer la conception, la planification, la gestion, la coordination et le suivi du programme d’investissements. Mais trop peu d’ingénieurs à la Camwater, ils ne peuvent plus être à la fois présents au Siège et sur les chantiers. Les chantiers sont éloignés et deviennent ingérables à partir de Douala. Une concentration de moyens importants sur les lieux d’exécution des projets et pour toute la durée des travaux est nécessaire.

Compte tenu de l’ampleur des projets il est nécessaire que la Camwater renforce maintenant ses effectifs et mette en place des programmes de formations dans chaque domaine impliqué : Génie, électromécanique, informatique et système de gestion par bases de données, environnement, cartographie etc.

Ce programme a été réalisé dans les meilleures conditions mais le rapport final n’a pu être transmis à SEURECA signataire de nos contrats, par le collaborateur algérien responsable, du fait de son interpellation par la police nationale algérienne dès son retour ;et il fut contraint de quitter l’Algérie. Par contre coup je suis black-listé chez SEURECA : Ma mission au Cameroun est bel et bien terminée. Peu m’importe, puisque comme je l’ai expliqué plus haut, j’avais un emploi garanti avec le bureau d’études Suisse SGI, pour une mission d’expert au Ministère de l’Environnement du Maroc, proposée au moment de mon départ au Cameroun.

Et voici les conseils que je présente, deux mois après, à la Camwater pour s’adapter à une situation nouvelle pour elle: la réalisation d’un important programme de construction d’installation de production d’eau potable à travers le pays.

La Direction Technique doit assurer depuis deux ans la conception, la planification, la gestion, la coordination et le suivi du programme d’investissements. Trop peu d’ingénieurs à la Camwater ne peuvent plus être à la fois présents au Siège et sur les chantiers
Les chantiers sont éloignés et deviennent ingérables à partir de Douala.
Une concentration de moyens importants sur le lieux d’exécution des Projets et pour toute la durée des travaux est nécessaire.
Compte tenu de l’ampleur des projets il est nécessaire que la Camwater renforce maintenant ses effectifs pour engager l’ensemble des projets en 2010, ce qui signifie passer à un rythme d’avancement au moins dix fois supérieur.

Déconcentration nécessaire: suivi des travaux par projets.

Les chantiers sont éloignés et deviennent ingérables à partir de Douala. Une concentration de moyens importants sur les lieux d’exécution des projets est nécessaire pour toute la durée des travaux.
Une adaptation fonctionnelle de la Direction Technique est nécessaire: le traitement des dossiers reste certes centralisé (planification, études, DCE, adjudication, Marchés). Mais le suivi des travaux adopte une gestion déconcentrée par Projets individualisés avec la mise en place de Chefs d’Aménagement résidents sur site. Il va en résulter une augmentation des ressources humaines.

Ressources humaines supplémentaires pour 5 grands projets:
Cinq Chefs d’Aménagement, ingénieurs séniors secondés par autant d’ingénieurs juniors de terrain constitueront l’ossature des missions déconcentrées et résidente de la Camwater. Les contrats des Chefs d’Aménagement devront être des CDI.
Des CDI seront aussi préconisés pour les juniors car il faut dés maintenant penser à la relève des anciens.
Un chef de bureau assurera l’enregistrement des courrier.

Deux ou trois contrôleurs de la CDE, par projet placés sous l’autorité du Chef d’Aménagement et bénéficiant de primes mensuelles en plus de leur salaire CDE.
Un informaticien tournant d’un projet à l’autre procédera à la mise en place et à l’appui à l’utilisationde la Gestion Electronique Documentaire.

Personnel à recruter pour la gestion déconcentrée des travaux pour 5 grands projets:
5 chefs d’Aménagement
5 ingénieurs adjoints
1 informaticien
15 contrôleurs CDE
5 chefs de bureau

Gestion déconcentrée des travaux
Placé sous l’autorité d’un Chef de Projet, un Chef d’aménagement est nommé pour chaque projet du programme d’investissement de la Camwater. Il est missionné par la Camwater sur le site des travaux, pour l’exercice de la maîtrise d’oeuvre des travaux.
Très autonome, et investi par Camwater d’une forte délégation de pouvoirs, le chef d’aménagement résout la plus grande partie des difficultés dans ses bureaux de chantier. Cette gestion déconcentrée permet un réel gain en efficacité et en temps, en évitant la remontée de la majorité des problèmes vers le Siège à Douala. Il dispose d’une équipe d’appui qui comprend: un ingénieur qui est son adjoint, présent quotidiennement en permanence sur le chantier. Quelques contrôleurs de travaux engagés par la Camwateret un chef de bureau qui enregistre les courriers « à l’arrivée » livrés par l’entreprise directement à l’antenne de la Camwater au chantier. Les courriers « au départ » seront déposés dans les bureaux de l’entreprise situés à proximité

Une Maîtrise d’oeuvre déléguée.
Nous recommandons en accord avec les bailleurs de fonds, pour le suivi et de contrôle des travaux, le recours à une mission résidente d’ingénieurs, issue d’un Bureau d’Etudes prestataire sélectionné par la Camwater, selon les procéduresinternationales.
Le Bureau d’Etudes prestataire est souvent désignée sous le sigle de M.O.D. car il se voit investi des tâches de la Maîtrise d’Oeuvre Déléguée.
Il a deux missions: vérifier, faire corriger, et approuver les plans, notes de calcul et les scénarios de réalisation élaborés par l’entreprise titulaire du marché de réalisation de l’ensemble des ouvrages du projet.-Maintenir une équipe d’ingénieurs résidents (la MOD) en permanence sur chantier afin d’assurer le suivi et le contrôle des travaux
Le chef de mission de cette équipe doit seconder le chef d’Aménagement de la Camwater dans la gestion technique administrative et financière du projet. Il travaille sous son autorité directe

Des Chefs de Projets au Siège:

Pour chaque projet, il est nommé au Siège un Chef de Projet, choisi parmi les Sous-Directeurs ou ingénieurs de la Direction Technique

Chaque ingénieur de la DT pourra prendre le poste de chef de projet, pour chaque projet où sa spécialité est prépondérante (hydrogéologie, électromécanique, génie civil, hydraulique…
Un Chef de projet prend en charge le suivi et le pilotage d’un projet et ceci en plus des tâches qu’il assume à la Direction Technique).
Le Chef de projet est responsable de l’acquisition de tous les biens et service nécessaires à la réalisation du projet. A ce titre il prépare les termes de référence et les spécifications techniques des contrats de Marché (consultance, fournitures, travaux)
L’Assistance Technique a proposée une méthodologie pour organiser les relations entre Chefs d’Aménagement, Chefs de Projets et Direction Technique.

Tâches du chef d’Aménagement

Le Chef d’Aménagement est chargé :

de la direction d’une antenne de la Camwater sur le site du Projet.
de la défense des intérêts de la Camwater pendant l’exécution des travaux relatifs au projet et ceci dans le cadre d’une lettre de mission signée par M. le Directeur Général. Il bénéficie d’une délégation de signature pour la plupart des courriers ou documents relatifs à l’exécution du projet.
du contrôle de la bonne exécution du Projetdès signature du Marché de travaux par l’Entreprise attributaire.
du suivi de tous les dossiers relatifs aux travaux techniques, administratifs, et financiers. Dans les limites de sa délégation de signature, il rédige, signe et adresse toutes correspondances ou documents utiles à l’avancement des chantiers.
de la convocation des réunions de chantiers hebdomadaires avec son équipe d’appui permanente, avec la M.O.D., et avec l’entreprise. Et de toute réunion urgente nécessaire.
de la connaissance de l’avancement quotidien des travaux et des problèmes rencontrés.
de leur résolution sur place (souvent en relation avec les autorités locales). Le cas échéant, en cas de conflit difficile, il alerte la Direction Technique et participe avec elle à l’élaboration d’une solution.

Les formations par experts en mission:

Formations contractuelle

Formation sur les études et le suivi des travaux de génie civil (réalisée par l’expert génie civil – 3 semaines sur site + 1 semaine de préparation en France). Les propositions de CV d’expert GC reçues jusqu’à présent ne sont pas satisfaisante.

Formation sur les études et le suivi des travaux électromécaniques (réalisée par l’expert électromécanique – 3 semaines sur site + 1 semaine de préparation en France). M. David Morgan-Smith. Il est disponible pour venir au Cameroun à partir du 26 mai.

Formation sur la gestion électronique documentaire

En tant que chef d’aménagement sur un grand chantier, le chef de mission de l’AssistanceTechnique a développé récemment sur « File Maker » des SGBD (système de gestion par bases de données) pour faciliter la gestion décentralisée sur site des documents émis l’ensemble des intervenants

Les installations sur ordinateur et formations personnalisées seront réalisées par un expert informaticien qui a élaboré et rodé ces bases de données pendant 3 ans sur plusieurs grands chantiers de travaux hydrauliques en Algérie (canalisations, stations de traitement, réservoirs, stations de pompage)

Cet expert informaticien travaillera en étroite collaboration avec le Chef de mission, et l’assistera dans les interventions de l’assistance technique nécessitant le recours à ces bases de données.

La durée du séjour de cet informaticien est d’un mois plein au Cameroun.Un accord écrit de la Camwater sur sa mobilisation de cet expert et la non objection de la Banque sont nécessaires.

Formation sur les études et le suivi environnemental des projets (réalisée par l’Expert environnement – 3 semaines sur site + 1 semaine de préparation en France) Pascal de Giudicin’est pas disponible avant la période du 28 juin au 16 juillet.

Formation sur la mise en place d’une cartographie informatisée des réseaux (réalisée par l’expert cartographie / SIG – 15 jours sur site).Nous attendons des réponses de personnes adaptées pour ce profil.
Formations complémentaires:Formation sur la planification, les schémas directeurs et les plans d’investissements triennaux (réalisée par l’Expert planification – 1 semaine sur site et 3 jours de préparation en France). M. Dutoit pourra faire cette mission ou un autre expert de Seureca (B. Drouzy). Cette mission pourrait se dérouler en mai.

Formation sur la demande en eau (réalisée par expert socio-économiste – 1 semaine sur place + 3 jours de préparation en France).üMission non prévue initialement.Il faut un accord officiel de la Camwater pour lancer cette expertise. L’expert (G. Roger, socio-économiste) est immédiatement disponible.

Assistance technique par le Chef de Mission

Présentation et proposition de mise en place d’un Système de gestion de Base de Données (SGBD) sur la base du logiciel Filemaker, pour l’instant en monoposte, pour :
L’enregistrement des correspondances par chantier
L’enregistrement des plans et documents technique
L’enregistrement des fiches standardL’enregistrement des documents liés aux activités de chantier et aux opérations de contrôle.

Inventaire contradictoire
L’Assistance technique animera une session d’analyse sur les fichiers IDC, et participera à l’évaluation des paramètres de suivi (certains pourront être abandonnés, et de nouveaux pourront être introduits). On montrera ensuite comment il est possible en temps réel, de commencer à concevoir avec le logiciel File Maker une base de données test optimisée.

Le format standard des fiches d’inventaire à remplir sur le terrain sera largement similaire à celui de ces bordereaux de saisie. La méthodologie de prise en inventaire « in situ » sera ensuite testée. La restitution de terrain et les saisies des premières semaines, permettront d’effectuer le rodage concret de cette base. Une méthode de revisite périodique de la base « inventaire » pourra également être élaborée avec les utilisateurs potentiels.